Maki'l est bon !
A quelques journées du bac, voici un problème (et son corrigé !) pour tous les candidats option gourmandise.
Intitulé du sujet : Comment composer une assiette harmonieuse avec des aliments japonais et moyen-orientaux ?
Contexte : avec l'arrivée des journées ensoleillées et des températures estivales, vous souhaitez faire des recettes faciles à manger (dans le jardin par exemple), froides (sinon effet sauna garanti) et qui plaisent à tous (because grande réunion de famille) tout en étant très bonnes (c'est l'été, on fait ce qu'il nous plait). Problème : entre votre mère Christine, sacrée à l'unanimité impératrice du taboulé et votre petite nièce qui ne jure que par les sushis, vous ne savez pas trop comment faire un repas cohérent qui plaise à tous et ne vire pas en jus de boudin.
Enoncé du problème : composer une recette qui réconcilie les envies de chacun tout en respectant le contexte initial (donc une recette froide, facile à manger et bonne).
Solution possible : acheter les makis "comme un taboulé" créés par Jean-François Piège pour Sushi shop à base de concombre, tomate, oignon rouge, coriandre, menthe et citron vert.
Oui, je sais, certains vont se dire que c'est une solution de facilité ... Mais une fois que vous les aurez goûtés, vous serez convaincus !
Ces makis, qui font partie de la collection que Jean-François Piège a développée pour l'année 2011/2012, m'intriguaient depuis longtemps. En effet, j'aime beaucoup le taboulé d'une part et les makis d'autre part mais je n'arrivais pas à me représenter dans mon répertoire gustatif comment les deux pouvaient se marier dans un ensemble harmonieux. Pour faire un parallèle, j'aime beaucoup les lasagnes, j'aime beaucoup la choucroute mais pas les deux en même temps !
Pour revenir à notre problème du jour (attention, le hors-sujet est sévèrement sanctionné !), je n'osais pas trop goûter ces makis "OVNI" car je ne voyais pas comment les saveurs typées du Japon et celles toutes aussi marquées du Maghreb pouvaient se réconcilier. D'un autre côté, si un chef tel que Piège le proposait c'est que cela ne devait fondamentalement pas être mauvais ... Vendredi je me suis donc lancée !
Et ? Et bien c'est surprenant mais extrêmement bon et harmonieux ! (avis partagé par mon commensal de déjeuner au palais incroyablement développé) Ce qui frappe, c'est l'incroyable impression de fraicheur qui se dégage de ses petites bouchées. Le goût de l'algue est peu présent et celui du taboulé parfaitement restitué. En les mangeant (sans sauce soja), reflèxe pavlovien gustatif oblige, on a presque l'impression de manger de la semoule et non des bouchées à base de riz. C'est vraiment très fort tant en termes de textures que de parfums. Le croquant du concombre et de l'oignon rouge contraste avec le moelleux du riz et la coriandre fait le trait d'union entre tradition nippone et cultures arabes. Seul petit bémol : le citron vert est trop peu présent pour apporter une dimension supplémentaire.
Appréciation : Félicitations du jury. Le défi est relevé haut-la-main. En une bouchée tout l'orient (proche et extrême) est réuni et ... toute la tablée aussi ! (n'oublions quand même pas le problème de départ !)