750 grammes
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Moutarde et Macaron

1 avril 2012

GourmanDeal d'Avril !

Pas de blague ni d'article poissonesque aujourd'hui même si la tentation était grande ... (Rassurez-vous, vous aurez dès la semaine prochaine un article sur les poissons panés !)

Même si l'offre dont je vais vous parler aujourd'hui semble un peu trop belle pour être réelle, je vous mets tout de suite le lien vers le site web pour finir de convaincre les plus réticents de ma bonne foi.

Sujet du jour donc pour ce premier avril : GourmanDeal (pour les esprits un peu embrumés du dimanche matin, c'est la contraction de "gourmand" et "deal" -transaction en anglais). Il ne s'agit ni d'un nouvel ingrédient tendance ni de la dernière enseigne dont tout le monde parle mais plutôt d'une bonne adresse ... web !
Le principe ? Des offres promotionnelles de restaurants gastronomiques à Paris. Créé par de jeunes entrepreneurs sortis de l'incubateur ESSEC, GourmandDeal reprend le modèle économique du site leader Groupon (l'achat groupé pour bénéficier de tarifs à prix réduits) mais se spécialise sur le créneau de la gastronomie et des fines bouches.
Evidemment, GourmanDeal entend aussi se différencier du leader par son état d'esprit. La toute jeune entreprise met en effet en avant sa démarche réelle de collaboration et de partenariat aussi bien en amont avec les professionnels de la restauration qu'en aval avec les clients. Elle affiche donc des engagements prometteurs : des réductions raisonnables (qui satisfont les consommateurs sans pour autant "essorer" les professionnels), pas de commission exhorbitante sur chaque deal, des paiements aux restaurateurs dans les délais et une prestation de qualité pour les acheteurs (et pas une formule au rabais !).

Quitte à passer pour une rabat-joie, je préfère vous annoncer tout de suite que vous avez déjà raté (entre autres !) : un repas complet chez Mavromatis (apéritif et vin compris) pour 65€, un menu avec champagne au restaurant M64 de l'hôtel Intercontinental pour 65€ ou un menu complet à l'Entrée des Artistes pour 29€ !

Même si j'entends certains mauvais esprits déplorer cette tendance à la négociation permanente et à la recherche continue du rabais, je pense pour ma part que ce genre d'initiative est une excellente nouvelle pour la "démocratisation" de la gastronomie au plus grand nombre.
En effet, à l'heure où les instances gouvernementales et les experts scientifiques promeuvent l'importance du "bien manger" et de l'éveil au goût dans les programmes de santé politique, ce nouveau mode d'achat groupé en ligne permet de démystifier la gastronomie et de l'ouvrir à un public plus jeune (qui trouve souvent cela trop cher) ou moins favorisé (souvent "intimidé").

DSCN0250Bien entendu, le site est ouvert à tous et vous pouvez vous aussi en profiter si l'envie vous en dit ! Le deal du jour est d'ailleurs tout à fait exceptionnel : un week-end gastronomique et oenologique le long de la route des vins de Bourgogne pour découvrir toute la richesse de cette magnifique région avec, à la clé, une participation à une tradition typiquement bourguignonne : les vendanges d'avril !

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29 mars 2012

Akrame Benallal : un diner à la belle étoile

Le jeudi c’est pas ravioli mais idée de sortie ! Et en l’occurrence, l’adresse que je vous propose aujourd’hui va emporter vos papilles bien loin de votre boite de ravioli de secours, mangée un soir de grande disette alimentaire, puisqu’il s’agit du restaurant … Akrame.

Ce chef, tout fraichement étoilé, a déjà un solide bagage (Pierre Gagnaire, Ferran Adria entre autres puis un début de parcours individuel à Tours) et une réputation qui n’est plus à faire chez les fins gourmets parisiens (et non parisiens d’ailleurs !).

La décoration de la salle reflète la cuisine du chef : une base sobre, classique et confortable dans des tonalités de gris et quelques photos de femmes tatouées qui réveillent l’ensemble et vous scotchent !

Le soir, deux menus vous sont proposés. Le jeu consiste simplement à choisir le nombre de plats (4 ou 6) car les intitulés ne sont pas indiqués : surprise pour les convives et plus grande liberté de création pour le chef qui change ses plats en fonction de ses envies et de ses arrivages. Seul petit bémol, tous les convives doivent choisir le même menu. Nous choisissons donc le menu à 4 plats même si l’As des As se serait bien laissé tenter par celui à 6 !

Pour ne pas me répéter tout au long de la valse des plats, autant vous le dire tout de suite : tout est parfaitement construit et extrêmement bon. Parfaitement construit car chaque plat est un équilibre impeccable de textures, saveurs, note d’attaque et note de fond. Extrêmement bon car c’est une cuisine qui parle au cœur. La technique et la créativité ne sont ici qu’au service de la goût : on ne réfléchit pas, on se régale ! Voici maintenant le détail par le menu …

DSCN1339On attaque l’apéritif avec un trio craquant : papier à l’encre de seiche et anguille fumée (excellent, le goût de l’anguille est bien présent mais sans être agressif comme cela peut être le risque parfois), stick de guacamole (classique mais agréable avec sa pointe de citron vert) et sablé au vieux parmesan, caviar des champs (œufs d’escargot ?) et graines de hareng (très bon entre le friable du sablé, le craquant des œufs, le goût fruité et piquant du parmesan et la note iodée).

 

DSCN1347En amuse-bouche, nous est servie une réinterprétation de l’œuf mayo, véritable démonstration de la capacité du chef à retravailler et sublimer des accords traditionnels. Un œuf cuit à basse température, entouré d’une mayonnaise chaude et parsemé de quelques lardons. Honnêtement, je ne suis pas très fan de l’œuf mayo classique mais j’ai adoré cette version absolument pas écœurante ! La mayonnaise est bien relevée et vinaigrée pour contraster avec la douceur onctueuse de l’œuf et les lardons apportent un peu de texture et d’amusement sous la dent. Doux, acide, croustillant, moelleux, … tout y est !

DSCN1356Premier plat : filet de lieu jaune au comté, poudre de pain brûlé, purée de pommes de terre, olives vertes et aérée de beurre noisette. A nouveau un plat parfaitement construit (je vous avais prévenu que je risquais de me répéter !). Contraste de textures entre la chair tendre du poisson, le mousseux du beurre noisette, le « croustillement » de la poudre de pain brûlé et l’onctuosité de la purée. Contraste de saveurs entre la dominante plutôt chaude et ronde (purée de pomme de terre, pain brûlé au goût noisette, …) et la touche du chef qui donne du pep’s et du relief au plat : des olives vertes et un confit de citron (la goutte en haut de l’assiette) qui apportent fraicheur, acidité et astringence à la dominante ronde et douce.

DSCN1359Deuxième plat : Huitre givrée au safran de Limoges. Cette bouchée m’a un peu moins enthousiasmée … En effet, pour moi (il ne s'agit que d'une impression personnelle !) le safran n’arrive pas à s’imposer sur la note iodée incroyablement présente et la fraicheur de la bouchée (alors qu'on distingue très nettement les pistils sur la photo !). L’huitre est excellente, on a l’impression de prendre une grande bouffée d’air marin … mais on peine à retrouver la saveur si délicate et subtile du safran (que pourtant j’adore !).

 

 

 

DSCN1361Troisième plat : Quasi de veau cuit tout doucement, céleri et fraises des bois, filet d’huile d’olive à l’écrasée poivrée et purée d’artichaut croustillante : le deuxième coup de cœur du repas ! La fraise des bois amène parfaitement le goût délicat du veau et le céleri ferme la marche. La purée d’artichaut est à se damner avec sa pointe de crème qui apporte un acidulé agréable et sa coque croustillante pour amuser les papilles (honnêtement, j’en aurais bien repris une deuxième, je me suis régalée !)

 

 

 

DSCN1367Arrive ensuite le pré-dessert : Comme un riz au lait, caramel et cacahuète. Vraiment très bon, avec toujours ce jeu de contraste de textures et de saveurs. Peu sucré, ce pré-dessert rempli parfaitement son rôle de transition entre le salé et le sucré : fraicheur lactée et légère et juste une pointe de caramel assez fort sans être amer pour amener nos papilles vers le dessert.

 

 

 

DSCN1369Et enfin, last but not least : le dessert : Jeu de go de texture betterave/framboise, sorbet cachou. Malheureusement, le dessert reste, pour moi, la petite déception de ce superbe repas. En effet, je trouve qu’on ne retrouve pas ici ce qui fait la marque des autres plats, à savoir des saveurs bien distinctes mais qui s’accordent parfaitement entre elles au fur et à mesure de la dégustation (ce n’est qu’un avis personnel, ma mère a beaucoup apprécié ce dessert !). Ici, le sorbet cachou est très puissant, le trait de crème aigre est bien acidulé mais l’accord central betterave/framboise est flou et diffus (on ne sent ni l’une ni l’autre mais juste un goût sucré). L’association de saveurs annoncée est intéressante (je n’ai pas peur des accords étonnants !) mais je trouve l’ensemble plus « bancal » que les autres plats. On cherche à comprendre les goûts et la réflexion du chef et, par conséquent, on ne se régale pas (j’ai préféré le pré-dessert au dessert).

DSCN1370Pour ne pas rester sur une impression en demi-teinte, quelques mignardises accompagnent le café : tarte au citron meringuée, bonbon réglisse et tablette de chocolat à déguster ou à emporter chez soi.

Le mot de la faim

Le chef a beau être assez jeune, il possède déjà un style très personnel et une vraie capacité à partir de saveurs « classiques » pour en faire des accords ébouriffants grâce à sa touche perso ! Mais surtout, avant d’être belle, originale ou incisive, sa cuisine est extrêmement bonne (je sais, ça peut paraitre bête de le dire mais ce n’est pas toujours le cas !) et satisfait les papilles, le cœur et l’esprit.

En deux mots, Akrame Benallal, c’est une puissance de feu sous une main de velours !

27 mars 2012

Moteur, silence, ça cuisine !

A moins d'être arrivé seulement depuis deux jours en France (Hello and welcome to France !), vous avez du remarquer que la cuisine est de plus en plus présente dans notre société : journaux, livres, émissions télé et radio, boutiques spécialisées, ateliers de cuisine, jeux de société (Trivial Poursuit spécial gastronomie par exemple), internet, téléphone et sans doute encore ailleurs très prochainement.

Au mois de mars, la cuisine a surtout effectué son grand retour ... au cinéma ! En effet, deux films mitonnés aux petits oignons sont sortis à une semaine d'intervalle ce mois-ci : Comme un chef d'une part, Entre les Bras d'autre part. Chercher à les confronter serait aussi peu pertinent que de comparer homard et Dame blanche (j'adore les deux mais à des moments et des humeurs différentes, l'un n'em-pêche Melba comme dirait l'As des As !). Voici donc, plus qu'une critique, des orientations pour choisir le bon film au bon moment !

comme-un-chefComme un chef : pour ceux qui veulent sourire ou initier tout en douceur quelqu'un à l'univers de la gastronomie
Honnêtement, c'est un film "gentil" et grand public mais qui ne casse pas non plus trois pattes à un canard (ça tombe bien, il n'a pas été tourné à la Tour d'Argent ! ;-)). Quelques scènes sont drôles, d'autres carrément caricaturales mais on doit au moins souligner que les acteurs ont vraiment travaillé leur rôle et ont adopté des gestes de grands cuisiniers même pour certains petits détails (par exemple, la manière de tenir la cuillère pour goûter une sauce). Est-ce réaliste ? Non ! Mais certaines problématiques inhérentes au métier sont soulevées : la pression (économique) liée aux étoiles, les horaires très durs qui obligent bien souvent à mettre sa vie de famille entre parenthèses, les sirènes des modes et tendances qui peuvent venir brouiller un style plus personnel, ... En conclusion, un film à popcorn du samedi soir !

Entre-les-bras-afficheEntre les Bras : pour les fins gourmets qui s'intéressent à la gastronomie ou ... à la psychologie
Ce documentaire est construit comme un plat de haute-volée autour d'un savant équilibre entre plusieurs éléments : transmission et création, inquiétude et fierté, père et fils, nature et culture (du goût), passion et initiation, réussite familiale et destin personnel. Il faut saluer l'excellent montage, sans aucune voix-off, qui réussit par le choix des plans et des coupes, à suggérer toute la palette des émotions ressenties (la dernière image en est la meilleure illustration !). Seul petit bémol, la musique, un petit peu trop mélodramatique, et qui ne sert donc pas vraiment le propos ... En sortant, on n'a qu'une envie, se souvenir de ses propres gourmandises d'enfance et parler à ses parents !

 

Ces deux films, toujours à l'affiche, peuvent être rejoints, dans votre DVD-thèque gourmande, par deux autres films indispensables

ratatouille,0Ratatouille : pour regarder en famille (et faire aimer la ratatouille aux enfants ?)
On ne présente plus l'histoire de Rémi et de son rat ... Mais sachez que ce film n'est pas seulement un gentil film d'animation pour enfants et qu'il peut même toucher les adultes !

 

 

 

 

festin babetteLe festin de Babette : pour comprendre que la cuisine est avant tout un acte d'amour et de générosité
Ce chef d'oeuvre danois réalisé en 1987 est à voir absolument ! Je vous rassure tout de suite, il ne s'agit absolument pas d'un obscur film d'auteur sans sous-titre où on lutte pour garder les paupières ouvertes mais d'un film superbe, émouvant et gourmand.

 

 

 

Enfin, si vous avez de la place, voici quelques autres films gourmands qui m'ont marqué : Julie & Julia, El Bulli : cooking in progress, Cuisine et dépendances, Charlie et la chocolaterie,  Le Chocolat, ...

Tous ces films vous donneront l'occasion de se faire une toile avec les étoiles !

24 mars 2012

Omnivore Food Festival : William Ledeuil ... vitaminé !

Après Marx et sa cuisine "avant-gardiste" samedi dernier, je vous propose aujourd'hui de découvrir William Ledeuil et sa cuisine pointilliste ! En effet, William Ledeuil assume clairement de ne pas être pâtissier de formation et de travailler ses desserts comme sa cuisine salée (d'ailleurs, pourquoi le mot "cuisinier" devrait-il uniquement se référer au salé à partir du moment où l'on travaille le sucré comme le salé ?). Ainsi, comme le chef le reconnait lui-même, ses desserts ne sont pas des prouesses techniques mais plutôt des compositions qui mettent en valeur les saveurs et les arômes pour parvenir à un bel équilibre avec, pour thème de prédilection, les agrumes.

DSCN1278Avant de vous montrer trois de ses compositions "note à note", voici quelques petites informations, cueillies au fil du discours puis immédiatement pressées pour vous donner le meilleur de leur jus !
1) William Ledeuil travaille uniquement avec des agrumes de chez Bachès (la Rolls-Royce en termes d'agrumes !) qui cultive pour lui certaines variétés encore peu explorées ou oubliées. Ainsi, si beaucoup d'entre nous connaissent désormais le Kumquat, le Yuzu ou le Combawa (pour les plus experts, aussi le citron caviar ou la main de boudha !), connaissez-vous le baby Kumquat, le Pursha (petit agrume très juteux et sans aucune acidité), le Lime gros fruit (dont on peut manger même la partie blanche, ici sans amertume, douce et savoureuse), le Limequat (croisement du lime-citron vert- et du kumquat), la clémentine sanguine ou la chimère (croisement du cédrat et de la bergamote) ? Si oui, félicitations vous êtes un expert (ou vous étiez présent à la Masterclass ! :-)), sinon pas de panique, je suis sûre que vous connaissez au moins le citron vert ou le pamplemousse, c'est un bon début !
2) Dans l'agrume, c'est comme dans le cochon, tout est bon ! Bien entendu, on utilise très souvent le jus, la pulpe ou le zeste mais pour certains d'entre eux, on peut même travailler la feuille que l'on fait infuser dans un liquide (sirop, infusion, jus, ...) pour qu'elle libère tous ses arômes.
3) Un agrume, dixit le maitre Bachès, se coupe toujours à l'équateur de telle sorte que, une fois coupé en deux, on puisse voir le dessin de sa pulpe et son équilibre entre écorce et chair. C'est aussi cette coupe qui respecte le mieux le goût si subtil de chacun d'entre eux.
4) Un dessert autour de l'agrume ne doit bien évidemment pas être linéaire. William Ledeuil aime osciller dans ses compositions entre fraicheur et confit, sucré et amer, jus et zeste.

Même si, à l'inverse des agrumes, on n'est pas trop pressé en ce samedi, place aux oeuvres du chef !
Si j'ai comparé au début William Ledeuil aux peintres pointillistes, c'est parce que, pour moi, il compose son assiette comme un peintre compose sa toile, procédant par petites touches de couleurs et de saveurs pour parvenir à des desserts-tableaux sobres, délicats, frais et colorés. Lors de la Masterclass, il nous a expliqué sa philosophie tout en réalisant 5 desserts successifs. Voici donc quelques images des 3 premiers qu'il a réalisés pour que vous puissiez juger par vous-mêmes ! (si vous êtes très attentif - et bon en calcul !:-) - vous avez dû noter que je vous parle de 5 desserts mais ne vous en montre que 3 ... C'est normal, j'ai du partir avant la fin !).

1er dessert : Différents agrumes (crus et confits) sont disposés dans l'assiette pour apporter un jeu de textures et de saveurs. Le chef ajoute ensuite un jus de citronnelle et de gingembre puis un jus plus sucré d'agrumes pour "enrober" l'ensemble. Quelques zestes râpés en touche finale apportent fraicheur et tonicité !

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2ème dessert : Sur une base de sablé aux écorces de yuzu confit (eh oui, il y a une saison du yuzu - de mi-novembre à janvier - et hors saison il vaut donc mieux utiliser du yuzu confit), le chef apose une crème de citron puis du limefruit infusé. Pour parfaire la composition, une gelée de citron rouge, un jus de goyave puis un jus de litchi sont ajoutés, comme des pointes de couleurs et de saveurs, en touches finales.

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3ème dessert (mariage du chocolat et de l'agrume) : Une première ganache au chocolat Taïnori de Valrhona (pour son goût fruité) est contre-balancée par le noisetté d'une crème au Gianduja. Quelques pointes de caramel au poivre du Népal (aux notes d'agrumes), une touche de confiture de lait au miso blanc vanillé (apparemment très doux et sucré) complètent la composition "assiettale". Viennent s'ajouter pour leur saveur fraiche et acidulée des quartiers de pomelos confit qui réveillent l'ensemble. Enfin, pas de cerise sur le gâteau ici, mais une tuile de caramel aux graines de sésame noir et poivre du Népal en touche finale pour apporter texture et surprise aux papilles !

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Si ces quelques zestes de la prestation de William Ledeuil vont donne envie d'en lire plus, je vous invite, pour rester dans le mariage agrumes-chocolat, à aller du côté "obscur" de la force en lisant ce billet de Rose qui offre une très belle synthèse de la rencontre avec Patrick Roger (toujours pendant le OFF), dont les demi-sphères sont aussi des équilibres admirables entre agrumes et chocolat.

22 mars 2012

Mlle Moutarde en reportage dans un supermarché allemand : le retour !

Du supermarché français au supermarché allemand, il n'y a qu'un pont ... que nous allons franchir allégrement ! En novembre, je vous avais déjà parlé d'une petite excursion dans un supermarché allemand (en 3 épisodes) où j'avais déniché des produits introuvables à l'époque en France mais susceptibles d'arriver vu l'évolution de nos modes de vie. Mais en Allemagne comme en France l'offre évolue en permanence et, en 4 mois, de nouveaux produits ont pointé le bout de leur nez. Voici donc quelques nouveaux produits, dénichés dans les allées du Globus Gündingen (élu Supermarché allemand de l'année 2011, excusez du peu !).

Rayon "Ich bin was ich esse" ("Je suis ce que je mange")
Même si les Allemands ont un peu de retard par rapport aux Français sur les problématiques nutritionnelles (pas de PNNS, de messages sur les publicités ou de sensibilisation particulière), la problématique du "manger sain" commence progressivement à s'imposer sous des formes ... parfois un peu étonnantes !

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- Frosties allégés en sucre (j'ai vérifié, ce produit ne se trouve pas en France). La promesse ? 30% de sucres en moins que les Frosties habituels et sans édulcorants mais toujours aussi délicieux. Quand on connait la levée de boucliers qui commence à se manifester en France contre les céréales du petit-déjeuner jugées beaucoup trop grasses et sucrées (et pourtant sur-consommées par les enfants au petit-déjeuner !), on se dit que Kellogg's aurait tout à gagner à lancer très prochainement ces céréales sur le marché français.
- Actimel et les super-fruits. Actimel, tout le monde connait et les Allemands aussi (on retrouve d'ailleurs la majorité des variétés existantes en France). Mais Danone pousse plus loin sa logique d'alicament chez nos voisins en associant aux bénéfices déjà connus du Actimel classique (le fameux "renforce vos défenses naturelles" !) ceux d'un superfruit, l'acerola, pour ses apports en vitamine C. A ce stade là, Actimel se rapproche de plus en plus de la potion magique d'Astérix !
- Maggi, Raviolini enrichis au calcium. Alors là, pour moi, on frôle le produit OVNI ! En effet, sans vous faire un exposé complet sur la cohérence d'un positionnement nutritionnel, je pense que certains enrichissements sont plus logiques que d'autres ... Ainsi, si un jus de fruit est enrichi en vitamine ou un fromage blanc en calcium, il y a une certaine cohérence entre le produit vendu et la promesse santé associée (car le consommateur associe naturellement le fruit aux vitamines et les produits laitiers au calcium). Mais là ... honnêtement, je ne vois aucun lien entre des raviolis farcis à la viande avec de la sauce tomate et du calcium (ni les pâtes, ni la viande, ni la tomate ne sont associées, dans l'esprit du consommateur au calcium !). Ici, sous prétexte d'un positionnement enfant, on enrichit les raviolis en calcium (encore, ça aurait été des raviolis au fromage on aurait compris !). Pour moi, ce produit est aussi hybride que si on enrichissait le saumon fumé en vitamine C ou le foie gras en fibres mais visiblement il remporte un certain succès ...

Rayon "Snacking" (pas besoin de traduction, je crois que vous avez compris ! :-))
Les Allemands, de par leur mode de vie, ont toujours eu une longueur d'avance sur les Français en terme de produits à manger rapidement (en ambulatoire ou non) comme je vous l'expliquais dans ce billet. Par exemple, le philadelphia au Milka, commercialisé depuis longtemps en Allemagne, arrive désormais en France. Voici donc deux produits, pour l'instant non référencés dans nos supermarchés, qui pourraient arriver très prochainement !

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- Wasa, Crack & Test. Les célèbres crackers Wasa sont ici présentés sous une nouvelle forme (sécables et conditionnés en pochons individuels) pour être consommés à tous moments de la journée en chemin. En gros, un concurrent frontal au "Tuc Pocket" que l'on trouve aujourd'hui en France mais en beaucoup plus sain (les Wasa sont riches en fibres et en céréales complètes)
- Knorr, plats tout prêts déshydratés. Pour nous, "Knorr j'adore" ... mais surtout les soupes ! En Allemagne la gamme Knorr est beaucoup plus étendue car elle propose aussi des plats complets à réhydrater pour un déjeuner rapide chez soi ou au bureau. Au menu ? Macaroni à l'emmental, penne aux brocolis ou nouilles chinoises au curry ! Seul point commun avec les soupes, le mode de préparation : on verse dans l'eau bouillante, on cuit 10 minutes et on mange ! Honnêtement, je n'ai pas testé la qualité gustative de ces préparations ...

Rayon "Schokolade" (là, je crois que c'est votre estomac qui a compris de lui-même !)

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- Milka. La marque d'origine suisse est beaucoup plus implantée en Allemagne qu'en France et propose donc de nombreuses déclinaisons introuvables chez nous. Alors après le Milka aux Oréos, qui sera le nouveau venu ? Pour Milka "Taches de vache" tapez 1, pour Milka "Luftée" (en gros, on nous vend des bulles d'air au prix du chocolat !) tapez 2, pour Milka au popcorn tapez 3, pour Milka Triolade tapez 4 ! (personnellement, comme je vous ai expliqué que le popcorn allait être un ingrédient tendance de 2012, j'aurais tendance à parier sur le troisième ...)
- Kinder Surprise, coffret de Pâques. Avant, le Kinder Surprise, on le mangeait puis on jouait avec la surprise. Maintenant, avant même de manger le Kinder, on peut décorer sa coquille (rigidifiée pour l'occasion) et s'en servir pour décorer l'arbre de Pâques (tradition typiquement allemande). Ainsi, non seulement le Kinder est bon et rigolo mais en plus il devient beau (enfin, ça dépend surtout des talents artistiques de vos enfants !) !

And last but not least (non ce n'est pas de l'allemand !), voici 2 produits assez ... curieux, trouvés lors de cette promenade : la choucroute à l'ananas (comme dirait l'As des As "ça envoie du rêve !") et ... les gloss aux sodas (Coca, Fanta et Sprite) ! Dans ce cas, on applique la taxe soda ou pas ? :-)

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20 mars 2012

C'est le printemps, les nouveautés fleurissent au supermarché ...

Avant de vous raconter samedi la Master Class de William Ledeuil autour des agrumes, je vous propose aujourd'hui de revenir à quelque chose d'un peu plus concret. En effet, entre macarons Hermé, épices Roellinger ou bistrot d'Alléno, le blog s'est un peu éloigné des préoccupations quotidiennes des français ces derniers temps (non, je vous rassure, je ne suis pas en pleine campagne électorale !).
Aujourd'hui donc, je vous emmène visiter ... votre supermarché !

Aux tous débuts de ce blog, je vous avais parlé des grandes tendances que l'on commençait à trouver dans l'industrie agroalimentaire en réponse aux attentes des consommateurs et à l'évolution de nos modes de vie.
Dans un contexte d'incertitude économique et d'instabilité globale (non je ne cherche pas à vous plomber le moral dès le début de semaine ! :-)), la tendance majeure est à l'épure des recettes, à un retour à des produits plus simples, à une recherche d'essentiel comme je vous en ai déjà parlé dans ce billet.
Mais le consommateur est pluriel et n'a donc pas qu'une seule attente ! Comme l'offre alimentaire est en évolution permanente, voici donc, par grandes tendances, quelques nouveaux produits déjà commercialisés ou à venir. (ça vous évitera de devoir arpenter vous même tous les rayons de votre supermarché !)

Tendance n°1 : Recherche de la naturalité, de la simplicité. Le consommateur recherche des produits aussi simples et bons que du fait-maison, on retrouve ici notamment la course aux clean labels et la transparence.

harry's pain au lait     jordans muesli     naturellement_findus 


- Harry's, Pain au Lait tout simple (avant le pain au lait était compliqué ?). Ici on sous-entend par "simplicité" sans colorant et sans conservateur, c'est à dire sans la complexité traditionnellement associée à l'aliment issu de l'industrie agroalimentaire (avec des E-quelque chose, des épaississants, des conservateurs, ...).
- Jordans, Muesli Crunchy. Ce qui est à remarquer ici, c'est que le pack reflète le positionnement "transparent" de la marque quant à la composition des produits. En effet, ce muesli est sans colorant ni arôme artificiel, il n'a donc "rien à cacher" et le prouve en adoptant un pack transparent qui laisse voir les céréales à l'intérieur.
- Findus. Quand on vous demande le slogan de Findus vous vous mettez immédiatement à chantonner "Heureusement il y a Findus" ? J'en suis fort aise comme dirait la fourmi. Et bien chantez maintenant "Naturellement il y a Findus" ! Ou comment, par le changement d'un seul mot, affirmer clairement le nouveau positionnement de la marque ...

Tendance n°2 : la révolution snacking (jadis - il y a au moins 5 ans ;-)) manger sur le pouce était nécessairement synonyme de junk food à cause d'une offre en ambulatoire limitée à des produits souvent trop gras, trop salés ou trop sucrés. Désormais, avec ces "p'tits nouveaux", le consommateur peut réconcilier conscience nutritionnelle et plaisir de gourmandise.

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- Fleury Michon, Surimi -25% sel. Après avoir été les premiers à lancer une gamme de jambon à teneur réduite en sel (la charcuterie allégée en sel est désormais en passe de devenir le standard du rayon au même titre par exemple que les chewing-gums sans sucres ont presque évincé les chewing-gums avec sucre), Fleury Michon poursuit son engagement PNNS en s'attaquant désormais à retravailler les produits "Traiteur de la mer".
- Les Crudettes, Crud'Wich. Innovation la plus marquante du rayon ! (et qui a demandé plusieurs années de recherche) Un wrap où la traditionnelle tortilla de blé ou de maïs assez "lourde" est remplacée par une feuille de salade pour répondre aux aspirations des consommateurs pour quelque chose de plus frais et sain.
- KitKat, barre Singles. Deux stratégies majeures existent pour présenter un produit déjà existant avec une approche plus "nutritionnellement correcte". Soit retravailler la recette initiale pour l'alléger en gras/sucre/sel soit retravailler la taille de portion (plutôt en la diminuant qu'en l'augmentant soyons honnêtes !) pour réduire l'impact calorique (et psychologique !) du produit pour le consommateur. KitKat a choisi la deuxième option et présente donc cette barre "Singles" à "seulement" 80 kcal (mais aussi seulement 15g contre 45 habituellement) clairement destinée à la cible féminine sur un achat d'impulsion.

Tendance n°3 : les grands chefs au supermarché ! A l'instar de la mode où haute couture et prêt-à-porter s'associent parfois pour présenter une touche créateur à des prix abordables, grands noms de la gastronomie et industrie agroalimentaire font parfois bon ménage !

jambon robuchon     Michalak1     piège tumult 


- Fleury Michon, Le cuisiné à l'os Joël Robuchon. Le partenariat entre Joël Robuchon et Fleury Michon ne date pas d'hier et fonctionne plutôt bien. Entamé sur les plats "traiteur", il se poursuit désormais sur la charcuterie avec ce jambon pour lequel Joël Robuchon a retravaillé à la fois le bouillon et la cuisson.
- Danette. Si les grands chefs cuisiniers ont depuis longtemps noué des partenariats avec l'industrie pour le travail des recettes (Bocuse, Robuchon, Loiseau, Veyrat, Senderens, ...), les grands chefs pâtissiers sont, eux, encore peu présents dans les rayons de nos supermarchés. C'est maintenant chose faite avec Christophe Michalak ! En effet, ce médiatique bec sucré a accepté de collaborer avec Danette pour l'élaboration de ses nouvelles saveurs. Entouré d'un groupe de cuisiniers amateurs, il a donc travaillé différentes variations ensuite soumises aux votes des consommateurs. Danette, grâce à ce coup médiatique, relance ainsi son principe de choix de parfum annuel qui commençait un peu à s'essoufler ...
- La coopération est souvent envisagée autour de produits précis et sur le long terme. Mais l'association grand chef-industrie agroalimentaire peut aussi se concevoir de manière ponctuelle au lancement d'un produit. Dans ce cas, le chef ne travaille pas SUR la recette du produit mais élabore des recettes A PARTIR du produit (c'est une coopération en aval et non en amont). L'intérêt ? Donner une caution immédiate au produit et l'ancrer dans un positionnement premium d'une part, gagner en renommée sans s'engager durablement d'autre part. Pour vous donner quelques exemples, on peut notamment citer Alain Passard qui a élaboré des recettes à partir du Ketchup Heinz Primeur ou Jean-François Piège qui a conçu des plats s'associant aux bières Tumult.

Si comme moi, vous essayez à chaque fois que vous faites vos courses de revenir avec une nouveauté à tester (bon, en fait il n'y a peut-être que moi que ça amuse mais je peux vous dire que c'est un sacré challenge !), vous savez désormais quoi mettre dans votre panier/caddie/chariot la prochaine fois ! Et comme le couple franco-allemand est très à la mode en ce moment, je vous amène jeudi en ballade dans un supermarché allemand pour dénicher les produits qui pourraient arriver très prochainement en France ...

Edit du 21/03 : Fleury Michon persiste et signe dans son orientation nutrition/santé et sort début avril une nouvelle référence dans sa gamme de surimi : le surimi enrichi en oméga 3 et sans gluten (le sans gluten est le "régime" de plus en plus à la mode en ce moment ...)

Fleury Michon_Surimis sans gluten

17 mars 2012

Omnivore Food Festival : Thierry Marx et Pierre Mathieu en esprits de la forêt ... noire !

Comme son nom l'indique, au Omnivore Food Festival ("OFF" pour les intimes) on mange de tout et on fait la fête ! En effet, le succès n'est pas monté à la tête des organisateurs (malgré la tournée mondiale cette année !) et le festival a su garder sa ligne de conduite initiale : l'émulation. Emulation entre grands noms de la cuisine d'aujourd'hui et de demain, entre professionnels et particuliers, entre cuisiniers et pâtissiers. Pendant 3 jours, les esprits bouillonnent ensemble pour former une jolie marmite.

Je ne vais bien évidement pas vous raconter tout ce que j'ai vu (trop long, trop linéaire et surtout trop partiel !) mais plutôt vous décrire quelques rencontres marquantes.

Première étape aujourd'hui avec la Master Class de Thierry Marx et Pierre Mathieu (son jeune et brillant chef pâtissier au Mandarin Oriental) autour de la Forêt Noire. Et comme parfois certaines images valent mieux qu'un long discours, voici l'histoire (presque !) sans paroles de la Forêt Noire interprétée par Marx et Mathieu.

1) DSCN1254 Espuma de chocolat (chocolat, eau et sucre glace pour l'amidon qu'il contient)

2) DSCN1248 Mise sous-vide de l'espuma (pour encapsuler l'air et donner une texture de "biscuit" sans cuisson)

3) DSCN1252 Préparation de la sphérification de jus de griottes (ici, l'algue Kombu est utilisée comme gélifiant)

4) DSCN1263 Sphère de jus de griottes achevée

5) DSCN1250 Chantilly à la vanille et au kirch (avec du mascarpone pour l'onctuosité) - j'avoue j'ai un peu triché c'est pas la photo de la chantilly (je n'en avais pas !) mais celle de l'azote liquide (d'un autre côté Marx a utilisé l'azote liquide pour refroidir le bol du robot et faire monter la crème !)

6) DSCN1258 Dressage du dessert

7) DSCN1261 Dessert final

8) DSCN1262 Regard prometteur quand à la dégustation gourmande qui s'annonce

9) DSCN1264 Attroupement d'affamés toujours prêts à se battre dès qu'il y a quelque chose à manger (c'est dingue quand même cette non-retenue des gens !)

Comme il m'est quand même impossible de ne pas parler (sauf quand j'ai la bouche pleine, je vous rassure j'ai été bien élevée ! :-)), un petit paragraphe pour vous décrire le cheminement intellectuel et gustatif de ce duo de choc (olat?) quand ils retravaillent des pâtisseries déjà connues. La démarche s'articule en trois étapes :
Tout d'abord, ils cherchent à analyser ce qui fait l'essence-même du gâteau (dans le cas de la Forêt Noire, il s'agit par exemple de l'alliance, tant en termes de goût que de texture, du biscuit chocolat, de la griotte, de la crème et du chocolat râpé).
Une fois cette "substantifique moelle" dégagée, ils cherchent à comprendre pourquoi le gâteau a été construit tel qu'il est aujourd'hui. En effet, il serait très prétentieux (et peu pertinent) de faire table rase du passé. Si le gâteau est tel qu'on le connait à l'heure actuelle, ce n'est pas le fruit du hasard. Ici, il faut donc chercher à comprendre le rôle du biscuit, de la crème, du chocolat ou de la griotte dans l'équilibre du gâteau. En analysant cela, ils arrivent à leur quête du Graal : comprendre les émotions suscitées par le dessert.
Une fois cette étape cruciale franchie, y'a plus qu'à ! ;-) Plus sérieusement, une fois qu'ils ont compris les émotions (car, on mange aussi et surtout pour ressentir des émotions) provoquées, ils cherchent à les restituer en employant des techniques plus modernes et en le remettant au goût du jour (moins gras, moins sucré, avec des goûts plus affirmés).

Si on reprend :
1 ... Trouver l'esprit du dessert à travailler
2 ... Comprendre les émotions provoquées par le dessert tel qu'il est réalisé à l'heure actuelle
3 ... Travailler avec les techniques et les connaissances dont on dispose aujourd'hui pour en faire un dessert qui corresponde aux goûts contemporains tout en engendrant les mêmes émotions (c'est là qu'est la clé !)
Soleil ... dans nos papilles et nos pupilles quand on déguste ces petites merveilles :-)

Si ces quelques photos vous ont donné une inhabituelle envie de Forêt noire, deux possibiilités s'offrent à vous pour ne pas vous rabattre sur les chocolats "Mon Chéri" faute de mieux ! Première possibilité : vous lancer vous-même dans la confection de ce dessert grâce au livre Sweet Marx. Deuxième possibilité (beaucoup plus facile !) : vous rendre au "Comptoir des Pâtisseries" du Mandarin Oriental pour déguster les créations de Pierre Mathieu.

Enfin, cerise sur le gâteau (au sens propre comme au sens figuré), pour les plus accros au gâteau traditionnel, sachez qu'il y a même un Festival de la Forêt noire ! La prochaine édition se tiendra le 6 Mai prochain à Todtnauberg. Histoire d'arroser au Kirsch le résultat de la présidentielle ?

14 mars 2012

Le macaron Hermé du mois : "Jardin marin"

Chose promise chose due !

Dans ce billet, je vous expliquais que Pierre Hermé se lançait dans une nouvelle "collection" de macarons centrée autour du thème des jardins. Le principe ? Simple à comprendre mais plutôt efficace, 1 mois = 1 macaron, présentant à chaque fois une déclinaison autour de ce thème large et varié que représente le jardin.

Le premier macaron de la collection, Jardin Enchanté, avait mis la barre très haut en associant dans un ensemble virevoltant et délicieux la framboise, le citron vert et le piment d'Espelette.

Ce mois-ci, l'aventure s'annonçait aussi surprenante avec un "Jardin marin", associant citron, thé vert et girolle.

Pour que vous compreniez la suite, il faut que je vous explique quelque chose : Hermé et moi, c'est une longue histoire basée sur une relation de confiance (enfin surtout pour moi ! :-)).
En effet, que ce soit sur des accords "classiques" tel que le chocolat-caramel du Plénitude ou des accords plus insolites comme le dansant framboise-poivron-parmesan, j'y vais toujours les yeux fermés. En effet, avec Hermé, même les associations qui paraissent les plus improbables sur le papier (en tout cas pour ma culture culinaire !) sont, une fois en bouche, magistrales et parfaitement équilibrées.
Le résultat ? Très souvent, après avoir goûté timidement, on y retourne à pleines bouchées et, dans tous les cas, on enrichit sa palette gustative, olfactive et culinaire. Si vous avez bien compris, j'ai tellement confiance dans le goût d'Hermé que, s'il me proposait un macaron tripes/corn-flakes/mir-vaisselle, je le goûterai volontiers car, s'il l'a construit et peaufiné, c'est que ça doit être bon.

DSCN1189Pour en revenir à nos moutons (ou plutôt à nos macarons !), j'étais donc impatiente de goûter ce nouveau macaron et de comprendre comment, à partir d'ingrédients terrestres (citron, thé vert et girolle), il avait réussi à reproduire une sensation marine.

Nous (l'As des As et moi) avons donc chacun pris précautionneusement cette bouchée tendre et joufflue puis croqué avec une gourmandise assumée cette nouvelle création.

Et là ... c'est la première fois que ça m'arrive ... mais je suis restée hermé-tique. Pour en avoir le coeur net, nous avons donc regoûté, une semaine après, ce nouveau macaron pour voir si le premier n'avait pas été une "erreur de parcours".
Mais honnêtement, même en ayant goûté deux fois, je n'ai (nous n'avons!) absolument pas compris en quoi ce jardin était un jardin marin.
En effet, la saveur en bouche se construit autour du duo amandes et citron. Le citron, très parfumé et peu acidulé, complétant parfaitement bien la note ronde et onctueuse de l'amande. Par contre, l'insert, qui doit concentrer a priori la girolle et le thé vert, n'arrive pas à former un contre-point à ce duo classique et rassurant. En bouche, on sent quand on arrive sur l'insert une "rupture" du parfum uniforme du citron et on attend donc avec impatience le déclenchement de la cascade de saveurs propre à Hermé mais rien ... Comme un pétard mouillé : on espère que ça explose et rien ne se passe.
Pour faire court : on a donc l'impression de manger un très bon macaron-financier mais de thé vert et girolle il n'est point question.

S'il fallait donc trouver un nom qui corresponde à la saveur réelle de ce macaron, je dirais plus "jardin sicilien" que "jardin marin". En effet, si on ne reçoit pas la légère brise marine tant attendue, on s'imagine par contre parfaitement en le croquant se promener sous un beau soleil d'été entre les citronniers et les amandiers de Sicile (je m'égare là !).

Néanmoins, cette dégustation en demi-teinte (comme la couleur du macaron ?) ne doit absolument pas vous dissuader de goûter tous les autres macarons qui sont des petits bijoux d'équilibre et de gourmandise ! D'ailleurs, avec le retour des beaux jours, certaines de mes saveurs préférées reviennent (à défaut d'être croqueuse de diamant, je suis croqueuse assumée de macarons ;-)) !

Enfin, n'oubliez pas la semaine prochaine la 7ème édition du "Jour du macaron". En effet, le 20 mars prochain, chez Pierre Hermé et chez tous les pâtissiers participants, le macaron se fera solidaire et s'engagera pour l'association "Autistes sans frontières". Une jolie manière de croquer bon ... et bien !

11 mars 2012

"Terroir parisien" de Yannick Alléno : Paris-go ?

Quel rapport entre Eva Herzigova et le Terroir Parisien ? Aucun si ce n'est qu'ils sont tous les 2 nés le 10 mars ! :-)

J'imagine déjà vos yeux écarquillés à la lecture de cette dernière phrase ... Depuis quand peut-on dater la naissance d'un terroir ?! Rassurez-vous, il n'est pas ici question du terroir dans son acceptation la plus commune mais du nouveau bistrot de Yannick Alléno ouvert depuis hier à la Mutualité. En effet, comme je vous l'expliquais dans un précédent billet, chaque grand chef essaie de contruire, au fur et à mesure, sa "patte" et de trouver un créneau d'expression propre et reconnaissable. En l'occurrence pour Yannick Alléno, il s'agit du terroir parisien. Déjà derrière les fourneaux du Meurice, il s'attache à démontrer qu'il existe une véritable culture culinaire parisienne avec des produits propres et que la capitale n'est pas qu'un brassage des différentes cuisines régionales françaises. Ainsi, il "ressucite" le chou de Pontoise, la menthe de Milly la Forêt, l'asperge d'Argenteuil ou la poularde de houdan dans des recettes classiques remises au goût du jour grâce à son twist créatif. Mais le chef va désormais plus loin dans sa démarche en la rendant accessible à un plus grand nombre de convives. En effet, le concept "bistrot", moins codifié, plus spontané et plus accessible en terme de prix, permet de toucher un public plus large que la clientèle restreinte des 3 étoiles.

Pour reprendre un mot à la mode, bref, nous voilà donc (avec l'As des As of course !) devant la porte de ce nouveau bistrot prêts à en découdre, en fiers bourguignons que nous sommes, avec ce terroir parisien !
Avant toute chose, il faut préciser que le premier service d'un restaurant est toujours un moment particulier, souvent attendu depuis longtemps par les cuisiniers comme les convives et emprunt de fébrilité et de désir de bien-faire. Alors certes, il y a encore quelques petits détails à régler (la fuite d'eau du plafond à réparer, la ronde des corbeilles de pain à calmer ou la prise de commande électronique à faire marcher) mais l'assiette, elle, est déjà parfaitement maitrisée.

DSCN1192     DSCN1191     DSCN1194 

Comme j'aime vous laisser mijoter (c'est commme le boeuf bourguignon, plus ça mijote, meilleur c'est !), je vais d'abord vous parler de l'ambiance et du service avant de raconter les plats.
Eh bien l'ambiance est exactement celle que l'on peut attendre d'un bistrot parisien traditionnel, la poussière en moins. Des petites tables et un grand comptoir central, un service chaleureux sans être familier, une ambiance décontractée et, pour le moment, pas bostro (c'est à dire bobo-gastronome). D'ailleurs, on sent que les convives se sentent à l'aise et les conversations s'animent progressivement créant ainsi un fond sonore typique des bistrots parisiens mais absolument pas assourdissant. En deux mots (enfin, un peu plus !), on s'y sent bien !

Et concrètement, on mange quoi ?

Evidemment uniquement des plats centrés sur des ingrédients de la région parisienne (en gros, si vous voulez manger une choucroute ou une galette-saucisse, passez votre chemin !). Pour vous laisser à vous aussi le plaisir de la découverte, je ne vais pas vous résumer la carte mais juste vous raconter le menu de notre déjeuner.

DSCN1196En entrée, nous nous sommes partagé une soupe "Billy By au safran du gâtinais". Si l'historique de la soupe vaut le détour, son goût aussi ! Une soupe vraiment excellente que l'As des As aurait pu engloutir tout seul (il faut se battre pour manger !). Du safran en quantité généreuse qui apporte son parfum unique, une excellente base de fumet de poisson, des moules et une julienne de légumes pour la mâche en bouche et du gruyère finement râpé qui file pour faire durer le plaisir. Vraiment, une très bonne entrée en matière !

 

 

 

DSCN1200Ensuite, l'As des As a choisi une planche de charcuteries du maitre parisien dans le domaine : Gilles Vérot, accompagnée de purée de pommes de terre.
2 bons points dès le début : l'assortiment varié et pas chiche (une vraie planche de charcuteries de bistrot et pas une portion de taille mannequin !) servi avec les condiments qui vont bien et le pain de campagne grillé coupé en tranches épaisses (à la fois croustillantes à l'extérieur et encore moelleuses à l'intérieur).
Comme le dit l'expression populaire "dans le cochon tout est bon" et ici aussi ! Alors certes le mérite est plus à attribuer à Gilles Vérot qu'à Yannick Alléno lui-même mais le talent c'est aussi de savoir s'entourer des meilleurs dans leur domaine. L'As des As (et un peu moi aussi, j'étais obligée de tester !) s'est donc régalé de pâté en croûte, boudin noir, terrine de pot au feu (vraiment divine !), jambon de Paris et jambon persillé.
Deux petits points quand même à souligner : le jambon est tranché un peu trop fin (on aurait préféré des tranches plus épaisses du style du jambon à l'os et pas des tranches ultra-fines comme pour le jambon fumé) et le jambon persillé, bien que très bon, n'est pas un vrai jambon persillé comme on le prépare en Bourgogne (on est très pointilleux sur le sujet !).
La purée prise en accompagnement est toute simple mais vraiment bonne : finement passée tout en gardant encore la consistance initiale de la pomme de terre. On évitera, par pudeur pour la balance, de demander la proportion beurre/pommes de terre mais on se régale et c'est là l'essentiel.

DSCN1198Pour ma part, dévouée corps et âme à ce blog, j'ai choisi le plat signature de l'endroit accompagné de haricots verts. Et ce plat signature, qu'est-ce que c'est ? Ouvrez grands les yeux, il s'agit d'un hot-dog de tête de veau sauce gribiche ! Oui, oui, vous avez bien lu, la traditionnelle tête de veau sauce gribiche est ici relookée par le chef dans la mouvance "snacking" en hot-dog. Autant vous l'avouer tout de suite, n'est pas Chirac qui veut et la tête de veau et moi jusque là ça a toujours fait deux ! Néanmoins, on ne peut pas dire qu'on n'aime pas avant d'avoir goûté et je me suis donc lancée !
Ici, la tête de veau est cuisinée de façon classique puis façonnée en saucisse et présentée dans une demi-baguette de tradition que chacun assaisonne ensuite à sa convenance avec moutarde de Meaux (à nouveau une entorse à ma fierté de dijonnaise mais en cohérence avec le concept de l'établissement) et sauce gribiche maison. Après avoir fait ma petite tambouille, je me suis lancée et ... youpla ! Le goût est vraiment bon : la saucisse de tête de veau à ce goût fin et délicat du veau justement cuisiné, la sauce gribiche dépote avec la touche anisée de l'estragon et celle acidulée des câpres et des cornichons et la moutarde en grains apporte craquant et piquant. Bref, l'association de saveurs est savoureuse mais j'ai un gros problème avec le cartilage (traditionnellement présent dans la tête de veau et que l'on retrouve donc dans la saucisse ici). J'ai beau essayer, la texture du cartilage ne passe pas chez moi. Mais une fois les petits bouts enlevés c'est délicieux et je suis convaincue que les vrais amateurs de ce plat typique apprécieront ici l'intégralité de la composition ! :-)
Les haricots servis avec sont bien agréables : cuits "al dente" puis beurrés et échalottés comme il faut pour avoir du caractère !

Chose rarissime chez moi qui suis un vrai bec sucré (et donc incapable de finir un repas sans une note sucrée), je n'ai pas pris de dessert ! En effet, la plupart des desserts me semblaient trop "imposants" vu le peu d'appétit qu'il me restait (tourte aux pommes, brioche Nanterre perdue et sa boule de glace vanille, Niflette, ...). Seul petit regret, l'absence de flan parisien à la carte : pâtisserie que j'adore et qui aurait eu tout à fait sa place ici !

Et la douloureuse ?
Presque agréable dis-donc ! (faut pas exagérer non plus ! :-)) En effet, quand on sait que la belle planche de charcuteries est à 11€, le hot-veau à 8 € et que le prix moyen des plats chauds plus cuisinés est aux alentours de 20 €, on se dit qu'Alléno a respecté sa volonté initiale de démocratiser ce terroir parisien, si ce n'est à l'ensemble de la population, tout du moins à un plus grand nombre de convives.

Le mot de la faim ?
Même si cela ne vaut pas la Bourgogne (vous ai-je déjà parlé de cette magnifique ville qu'est Dijon ? ;-)), le "Terroir parisien" par Yannick Alléno, c'est bien !

10 mars 2012

les 400 coups du livre au 104

La semaine qui vient s'annonce riche en évènements divers et variés pour les fins gourmets !

Hors-d'oeuvre à ce joli festin : le Festival du Livre Culinaire qui ouvre ses portes au grand public aujourd'hui et demain au 104.

"Festival", "livre" et "culinaire" : 3 notions bien distinctes au départ mais qui s'assemblent ici dans un ensemble à la fois joyeux, culturel et surtout gourmand !

DSCN1171  DSCN1180  DSCN1174 

J'ai pu m'y rendre mercredi lors de l'inauguration et flâner dans les allées encore dépourvues de leur public papivore et foodivore. Alors certes, il y aura certainement un peu plus de monde ce week-end mais ce que j'ai vraiment apprécié dans ce festival, c'est sa mixité (et pas que fille-garçon !:-))

Alors, sans vous faire de promesses dignes d'une campagne électorale sur les vertus de la mixité (même si c'est dans l'air du temps !), voici 6 raisons, choisies parmi de multiples autres, pour vous montrer qu'ici le terme est vraiment approprié :

1) Mixité des prestations : stands de maisons d'éditions, stands de produits gastronomiques, expositions de reliures d'art ou de photographies, dédicaces ou conférences
2) Mixité des genres littéraires : romans, ouvrages d'art, livres de recettes, biographies, journaux ou guides insolites
3) Mixité de la "force de frappe" : grandes maisons d'édition avec ouvrages très grand public, petites maisons plus rarement diffusées dans les principaux canaux de distribution (tels que Fnac ou Virgin), best-sellers et essais
4) Mixité géographique : maisons d'éditions régionales, maisons d'envergure nationale mais aussi grandes maisons d'édition étrangères (Taschen pour l'Allemagne, Kyle Books pour le Royaume-Uni et même des maisons d'édition chinoises ou suédoises !) qui permettent de dénicher des livres souvent introuvables en France (à moins d'aller en librairie spécialisée).
5) Mixité des goûts : oenologie, chocolat-dict, alimentation bio, pâté en croute, infusions ou pied de cochon
6) Mixité du public : jeune ou plus âgé, professionnel ou particulier, novice ou spécialiste, derrière les fourneaux ou devant l'assiette

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Enfin, pour ne pas vous retenir plus longtemps, quoi de mieux que de finir ce billet en citant une des figures de la littérature française ? Ainsi, comme disait Victor Hugo : "Lire, c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas."

Donc, pour éviter que votre esprit se réduise à peau de chagrin (et hop ! un coup de Balzac au passage ! ;-)), allez faire un petit tour au 104 !

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