750 grammes
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Moutarde et Macaron

29 août 2014

Jean Sulpice : une cuisine et un chef au top

DSCN7965Il y a des histoires qui se contruisent sur la durée (et je ne parle pas de macarons !)

L'été dernier, pour des raisons professionnelles (le premier qui dit que j'ai une vie difficile prend un aller-retour dans la figure - non, la rentrée ne me rend pas agressive ;-)), j'avais eu un aperçu de la cuisine de Jean Sulpice et je m'étais promis d'y retourner cet été en famille.

Nous avons donc passé une semaine début août à Val Thorens avec Lady Baba, Mr. Blackfood (à qui l'on doit la majorité des photos de ce billet) et l'As des As (qui est heureux à chaque fois que je le cite - il a des bonheurs simples ce brave garçon).

Bref, durant ce séjour, nous avons eu la chance de goûter 4 fois la cuisine du Chef. Comme je l'avais fait pour Jean-François Piège, je ne vais pas vous décortiquer le détail de chaque plat (au risque de me répéter très souvent : miam, excellent, parfait, waouh, incroyable, ...) mais plutôt vous donner une impression globale sur mon ressenti de la personnalité du Chef et de sa cuisine.

La cuisine est à l'image du Chef : chaleureuse, subtile, généreuse et profondément ancrée dans son territoire. Jean Sulpice a un vrai style et réussit à retranscrire dans chacun de ses plats sa personnalité, ce qui est la signature des très grands. Cette régularité dans l'excellence est rare et je peux vous garantir qu'en quatre repas nous avons toujours été charmés par ses accords harmonieux et la justesse de ses plats. Ici, ce n'est pas que la montagne qui nous gagne mais la cuisine du Chef aussi !

Et comme à 2300m d'altitude, les vacances sont aussi sportives que gourmandes, voici un revue de mets athlétique !

La balade des amuses bouches (on commence par un peu d'échauffement !)

 

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- Rissoles tièdes de beaufort (ça coule, c'est parfumé) - Risotto de céléri-rave (trop bon!)
- Pied de porc, sariette et petits pois (excellent même quand on n'aime pas le pied de porc)
- Tuile croustillante betterave et cassis (accord excellent, vif et frais que les mermaids ont modestement noté comme "à reproduire" pour accompagner le foie gras à Noël)
- Tarte fine de polenta, purée d'artichaut et légumes croquants (jolis accords et textures)
- Cèpe en croûte feuilletée (c'est dans l'excellence de la simplicité que l'on reconnait la signature des grands ! - dans mon top 3)
- Oeuf aux cèpes (slurpissime, à casser la coquille pour ne pas en laisser une trace - dans mon top 3 aussi)

La randonnée des entrées

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- Oeufs de caille, concombre, fera fumée et oxalys (entrée signature du Chef, avec une vraie gradation des goûts au fur et à mesure de la dégustation)
- Brochet, oeufs de truite, cresson (mangé par l'As des As)
- Plin escargots, girolles et amandes fraîches (le plin désigne le pliage sous forme de raviole pour ceux qui se demanderaient quel goût cela a ;-), excellent plat avec des escargots, foi de bourguignonne!)
- Langoustine royale, reine des prés et betterave chioggia (l'accord langoustine/reine des prés est magistral : parfaitement maitrisé et tout en subtilité - dans mon top 3)

Le treck des plats

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- Truite du Léman, violette (je trouve personnellement l'utilisation de la violette en cuisine toujours un peu savonneuse - dans tous les sens du terme! - mais ici la violette est délicatement traitée)
- Fera du Léman, oseille, vanille (là encore un accord surprenant mais superbe, un plat d'une grande douceur)
- Homard, capucine et beurre de tête (quand y'a du homard, c'est toujours bon ;-))
- Pigeon en croûte de sel, camomille et artichaut (plat aussi bon que le couteau est beau)
- Ris de veau, pamplemousse, eucalyptus (ce plat est un tour de magie : je n'aime ni le ris de veau, ni le pamplemousse, ni l'eucalyptus et j'ai adoré ce plat ! pour tout vous dire, je l'avais déjà goûté l'année dernière et j'ai tellement été surprise et régalée que je l'ai repris cette année ! - dans mon top 3)
- Pintade fermière, réglisse, haricots verts et truffe d'été (la réglisse complète parfaitement le trio pintade-truffe-haricots)

La marche des fromages

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- Superbe plateau de fromages de Savoie avec de délicieux petits accompagnements (et encore, j'ai été raisonnable)
- Esprit d'un beaufort (une belle synthèse de tous les parfums caractéristiques de la cuisine du Chef, élégant et parfumé - dans mon top 3)

La promenade des desserts (on finit en douceur dans tous les sens du terme !)

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- Pomme, meringue, miel de montagne et antésite (dessert signature du Chef, un miel avec une profondeur de goût étonnante, un dessert fruité, assez sucré et acidulé - dans mon top 3)
- Cassis/Jasmin (délicat, floral, fruité et peu sucré)
- Soufflé chocolat, praliné noisettes/amandes et framboise (un dessert hyper gourmand et réconfortant et étonnamment léger, que l'on racle jusqu'à la dernière trace sans aucun problème même à la fin du repas ! - dans mon top 3)
- Et la mignardise de fin de repas : une boule de chocolat avec un sorbet myrtille flambée à la chartreuse (spectaculaire et parfumée, une belle note de fin)

Le Mot de la faim

En plus du talent, de la générosité et de la gentillesse du Chef, il est important de souligner aussi le travail formidable de sa femme Magalie qui assure avec chaleur et élégance l'accueil et les accords mets/vins ainsi que le dynamisme, le professionalisme et la convivialité de toute l'équipe, en salle comme en cuisine, qui oeuvre pour faire de chacun des ces repas des moments hors du temps.

A 2300m d'altitude, déli-cieux tout simplement.

Notes de dégustation
- Si vos papilles ne sont pas encore rassasiées, je vous recommande les billets de Mercotte, qui fait chaque été de l'Oxalys son lieu de transhumance estivale

- Le Chef, en plus d'être ancré dans la promotion de son territoire, est impliqué dans l'éducation au goût. Ainsi, en plus de fournir quotidiennement les repas à l'école de Val Thorens, il est désormais ambassadeur Uncle Ben's pour la transmissioin culinaire
- Oui, j'ai un top 3 à 7 plats mais c'était impossible de choisir !
- Et pour finir, oui on a mangé tout ça (et plus encore !) mais pas en une seule fois et je vous rassure, on va tous très, très bien ! :-D

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1 août 2014

Sésame ouvre-toi !

A l'heure des vacances, au moment des lectures de haut vol dans un transat ou dans un hamac, je propose d'ouvrir l'espace santé/beauté de ce blog !

Et je commence avec une de mes monomanies culinaires du moment (au même titre que la pastèque, les pizzas slurpissimes de Pizza dei Cioppi, le chou-fleur rôti au four ou le homard - ah ça non en fait c'est tout le temps !) : le sésame noir.
Trop souvent relégué au rôle d'acteur d'arrière-plan sur les california, il est pourtant très bon pour la santé (c'est pas moi qui le dit, c'est écrit ici !) mais on ne sait pas trop comment l'utiliser.

Je vous conseille donc de vous faire un masque visage avec de la pâte de sésame noir et de laisser agir 12 heures au moins, certes vous aurez l'air d'une mouette mazoutée mais il faut souffrir pour être beau/belle. Pas convaincu par mes conseils beauté ? Vous avez bien raison, mieux vaut suivre mes conseils gourmets !

Ainsi, pour que vous ne soyez pas complètement désorientés, voici les 4 points cardinaux du sésame, plus Ali Bab qu'Ali Baba, de différents moyens de consommation possible.

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Au nord : la version glacée

Ce n'est un secret pour personne, j'adore la glace. Alors la glace au sésame noir, c'est un peu le double effet kiss cool dans tous les sens du terme (note pour ceux qui auraient fait guatemaltais 1ère langue et népalais 2nde langue, "cool" en anglais veut dire "frais" !).
Ne vous fiez pas à sa couleur grisatre, certes un peu déroutante (c'est pour décourager les non-initiés!) car c'est aussi délicieux qu'une glace à la noisette (i.e. frais, boisé, rond, intense) ... mais au sésame !
La meilleure des meilleures ? Celle dégustée à Florence. Si ça fait un peu loin pour vous, vous pouvez aussi :
- Aller en manger une à la Mère de famille ou en dessert chez Shabu Sha, tapez 1
- La faire vous-même grâce à cette recette, tapez 2

bubble tea

A l'est : la version bullée

Pour être à la pointe de la hype catégorie liquide en ce moment, vous avez le choix entre les green juice (venus des USA) ou les Bubble Tea (venus de Taiwan). Vous vous doutez bien qu'avec mon sens exceptionnel de l'orientation, c'est des seconds dont je vais vous parler.
Bubble Tea kesako ? Littéralement "thé aux perles" (zenzoo en taiwanais dans le texte), c'est une boisson à base de thé et de perles de tapioca que l'on boit avec une grosse paille pour pouvoir tout aspirer en même temps. Thé noir, vert ou aromatisé, avec ou sans lait, chaud ou froid, avec des perles natures ou parfumées, les combinaisons sont multiples.
Très réticente au début (j'avais peur de m'étouffer en aspirant les billes et de mourir dans d'atroces souffrances), j'ai quand même testé pour vous le bubble tea chaud au lait et au sésame noir. Verdict ? C'est un dessert à part entière : les billes de tapioca apportent de la mâche et la rondeur du sésame mélangée au sucré du lait donne presque l'impression de manger un gâteau. Donc c'est bon mais ça cale !
Tendance oblige, plusieurs boutiques de bubble tea fleurissent en France. A Paris, je vous recommande Zenzoo qui sont un peu les fondateurs du mouvement.

tomates retaillées

Au sud : la version roulée

Qui dit Sud dit apéro et qui dit apéro dit petits trucs à grignoter (oui, je le reconnais, c'est un peu capilotracté).
Bref, plus qu'une recette, voici un tour de main inspiré, si mes souvenirs sont bons, du fromager de ma tante à Fontaineblau.
Le principe ? Vous détendez du fromage de chèvre frais pour qu'il soit souple et vous l'assaisonnez un peu (sel, poivre, tarama - rayez la mention inutile). Vous roulez ensuite de petites tomates cerises non pas sous les aisselles mais dans le fromage de chèvre de manière à les recouvrir complètement puis dans du sésame noir. Vous gardez au frais ensuite et vous coupez chaque tomate en 2 au moment de servir.
Non seulement c'est bon mais en plus c'est hyper beau. On dirait presque une pierre précieuse (oui je sais j'ai toujours le sens de la mesure !).

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A l'ouest : la version lactée

Parce qu'il faut bien se rendre à l'évidence qu'on ne mange pas de la glace ou qu'on ne fait pas des apéros tous les jours, la version une cuillère de pâte de sésame noir mélangée à du fromage blanc ou des petits suisses marche très bien aussi au quotidien. Vous touillez un peu l'ensemble (3 fois dans le sens des aiguilles d'une montre et 1 fois en sens inverse, on ne rigole pas !) et vous obtenez un sublime marbré blanc et noir à rendre Carrare jaloux. (Note à tous ceux que ça intéresse : ce qui est bon c'est de ne pas trop mélanger pour que les goûts se mélangent en bouche et non dans le récipient).

Enfin, pour passer au niveau 2 de l'intiation sésame, voici 4 suggestions de délices sésamés créés par de grands pâtissiers:

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- l'éclair au sésame noir de Sadaharu Aoki (dont je vous parlais ici)
- la meringue neige de Philippe Conticini au sésame noir et au praliné (malheureusement plus vendue actuellement mais dont vous pouvez trouver la recette dans le livre de la Pâtisserie des Rêves)
- le cupcake sésame noir et caramel de François Perret au Shangri La (pas pu goûter mais ça devait être sacrément bon)
- le macaron sésame noir toraya (qui, oui, à une coque blanche mais je vous garantis que la garniture est bien avec du sésame noir!)

De quoi être complètement déboussolé !

1 juillet 2014

A vanille et framboise

J'arrête tout de suite les esprits les plus médisants : non je ne suis pas inculte, oui je sais que le titre de la chanson de Boby Lapointe est "Avanie et framboise". Mais voyez-vous, j'ai mangé beaucoup plus de glaces à la vanille ou à la framboise que de glaces à l'avanie !

Bref, ce préambule pour vous expliquer qu'en ce début d'été, je vais vous parler d'un incontournable des journées ensoleillées en total cohérence avec le titre ci-dessus: la glace à la vanille.

Rassurez-vous, je ne vais pas fatiguer vos cerveaux déjà complètement ramollis par la chaleur en vous faisant un billet exhaustif sur les glaces à la vanille du marché (nous y serions sinon encore en septembre et je pense que ni vous ni moi ne voulons passer notre été devant un écran !).
Voici donc une présentation complètement subjective de quelques nouveautés, vous verrez il y en a pour toutes les gousses et les couleurs ! (jeu de mots de l'As des As qui tient à sa propriété intellectuelle ...)

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Vanille ... pour les papilles : Vanille noire

Cette adresse de Marseille est une véritable pépite (ou plutôt gousse) pour les amateurs de glace.
Fabriqués de manière complètement artisanale et avec la juste dose de sucre (ni trop ni trop peu), tous les parfums méritent d'être goûtés. A deux (avec Mme Audrey, la mère spirituelle de ce blog !), nous avons pu tester : sorbet abricot, sorbet cassis, glace yaourt, glace vanille, glace fraise et glace amandes (oui, nous étions en petite forme ;-)).
Mention toute particulière pour la glace à l'amande, dont le goût subtil évolue tout au long de la dégustation, et le sorbet abricot qui restitue de manière absolument parfaite la texture de la chair, son parfum et sa pointe d'acidulé.
Et vanille noire pourquoi ? Car il s'agit, en termes de classification de vanille, de la plus qualitative : très humide et grasse, son parfum est exceptionnel (manque de chance, le jour où on y est allé, il n'y en avait plus !).

magnum dolce gabbana

Vanille ... pour les brindilles : Pistachio white

Deux paradoxes dans un même produit : une glace à la vanille nommée "pistachio" et une collaboration entre les couturiers italiens Dolce&Gabbana et une marque de glace ... américaine (sacrilegio !).
Pour les 25 ans de la marque Magnum, le duo de la mode a en effet créé une glace en édition limitée qui réjouira les foodistas : une glace à la vanille avec inclusion de pépites de chocolat et morceaux de pistache, recouverte de la coque caractéristique des Magnum ici en version chocolat blanc.
Disponible a priori dès le début du mois, cette glace est aussi paradoxale dans ses effets : s'en offrir une permet certes de s'acheter un produit Dolce et Gabbana sans avoir à s'amputer d'un bras ; s'en offrir plusieurs réduit cependant la capacité à rentrer dans leur robe ! (et un bras en moins n'y fera rien ...)

carte d'or dame blancheVanille ... pour Camille : Carte d'Or "façon glacier" saveur Dame Blanche

La dame blanche étant un de mes desserts préférés, il était strictement normal que cette glace me revienne.
Je vous rassure néanmoins:
1. Toutes les autres glaces précédemment citées sont AUSSI pour moi (oui, j'étais déjà très partageuse dans la cour de récréation ;-))
2. Cette glace vanille pourrait aussi être pour les familles étant donné que c'est la plus facilement trouvable dans les supermarchés.

En effet, pour cet été, Carte d'Or, l'un des leaders de la glace en GMS, lance une gamme "Façon Glacier" (ah bon, parce que leurs autres glaces avant c'était "Façon boucher-charcutier" ?).
Le propos ? Plutôt des recettes façon coupe de glace que glacier (si le marketing de Carte d'Or me lit ...) mêlant à la glace traditionnelle des inclusions et des sauces. Six parfums en tout sont proposés dont un "Saveur Dame Blanche" (mon préféré ! comme diraient les apéricubes) avec une glace à la vanille enrichie d'une sauce au cacao (et non au chocolat) et d'éclats de noisette et de chocolat.
Ne nous voilons pas la face, il ne s'agit bien évidemment pas d'une dame blanche d'anthologie mais cela peut toujours sauver en cas de fringale glacée quand tout est fermé.

Enfin, pour les esprits les plus chagrins qui même durant les fortes chaleurs ne fondent pas pour la glace, voici, pour vous éviter de faire une tronche de cake tout l'été, une recette toute récente mais qui ne va pas manquer c'est sûr de faire le tour de la blogosphère : le cake à la glace !
Déjà vu ici ou , sa simplicité va vite en faire un incontournable de vos vacances quand les ustensiles des locations ou la motivation viennent à manquer : de la glace + de la farine + un peu de levure + 30 minutes de cuisson et c'est tout bon ! (ça marche aussi avec la lettre du dessous...)

Bon maintenant que vous avez toutes les glaces en main mes petits loulous, je vous laisse, je vais profiter de l'été pour goussiper un peu ! ;-)

2 juin 2014

Belcanto : un repas sans fausse note

Bom dia !

Ce blog se mettrait-il à l'heure brésilienne ? Pff ... Tellement commun en ce moment mes petits loulous ...

Je vous rassure, Mlle Moutarde ne cède pas à la folie foot-ballistique mais uniquement à la folie food-balistique avec, cette fois-ci, une excursion au Portugal.

Alors, oui, j'entends déjà certains esprits chagrins (admirez ce sens du politiquement correct !) me dire que "c'est loin, on n'est pas concerné" ou "qu'au Portugal, on ne mange que de la morue". Ce à quoi je répondrai que :
1. Paris-Lisbonne en avion c'est 2h. Sachant que des fois, certains trajets en train Paris-Metz, grâce à la SNCF, prennent 3h10, ça permet de relativiser ...
2. Oui, certes on mange de la morue (d'ailleurs 1000 fois meilleure que nos souvenirs de brandade de cantine) mais pas que !

Bref, lors d'un récent voyage au Portugal, nous avons profité d'une occasion festive pour aller tester un étoilé lusitanien (= du Portugal pour ceux qui n'auraient pas pris l'option Larousse au brevet) dont je vous parlais déjà rapidement ici (waouh, quelle cohérence de ce blog, je m'épate moi-même !).

Si je garde bien évidemment le mot de la faim pour la fin, je peux vous garantir que la lecture de ce billet changera, a priori, votre vision de la gastronomie portugaise.

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Pour découvrir la cuisine de José Avillez (car c'est bien de lui qu'il s'agit), nous choisissons le menu "Classique" qui présente tous les plats phares du Chef. Accrochez vos ceintures (ou plutôt dégrafez-les ...) c'est parti !

Belcanto, Lisbonne, 1er mai 2014 001  Belcanto, Lisbonne, 1er mai 2014 002  Belcanto, Lisbonne, 1er mai 2014 004  Belcanto, Lisbonne, 1er mai 2014 008

En amuse-bouches (qui portent vraiment bien leur nom)
Porto tonic : coque de chocolat blanc très peu sucrée avec un coeur liquide de tonic et porto glacé
Trilogie autour de l'olive : tempura d'olive noire, olive El-Bulli (en sphérification) et martini inversé (cocktail enfermé au coeur d'un jus d'olive)
Ferrero foie-gras noisette (autant je ne suis pas très fan des vrais Ferrero, autant là j'aurais pu en reprendre facilement un ou deux ...), poulet frit revisité (peau de poulet très fine frite et condiments dessus) et retour de mer
Pour finir le commencement : crevette, émulsion noisette et laitue qui donne une variation très fraîche et parfumée de rouleau de printemps.

WP_20140501_040  Belcanto, Lisbonne, 1er mai 2014 011  WP_20140501_044

En entrée, "Le jardin de la poule aux oeufs d'or" (je vous rassure, je n'ai rien fumé !)
Si l'intitulé est assez voire complétement abstrait, le plat lui est très concrètement délicieux (unanimité des 4 testeurs et Dieu sait pourtant que Lady Baba, Mr. Blackfood, l'As des As et votre humble servante peuvent avoir des goûts parfois opposés !)
La composition autour d'un oeuf cuit basse température, d'une chapelure de pain, d'une sauce au bleu, de petits champignons et de basilic thaï tape dans le 1000. Les différentes textures et les goûts s'harmonisent parfaitement et donnent même une impression de truffe par son côté puissant et savoureux.

En poisson, "Profondeur des fonds marins" (intitulé déjà un peu plus clair grâce à notre haut niveau de portugais)
Dans la bouche ? Un bar simplement - mais parfaitement - poché dans de l'eau de mer (ultra filtrée je vous rassure, ils ne se servent pas d'échantillons prélevés lors de la marée noire du Prestige !) avec quelques coquillages.
Un plat impressionnant par son épure. Aucun ajout de matières grasses ni de sel mais un véritable bouquet iodé pour les papilles.

En viande, le "Porc à l'orange revisité" (ça deviendrait presque trop limpide ...)
Le porc à l'orange est un plat typique du Portugal qui, dans sa version restauration collective ne provoque pas d'emballement des papilles pour le dire poliment ... Dans cette version revue et corrigée, José Avillez décide de tirer le sucré salé du côté de l'Asie en proposant un fin morceau de porc parfaitement laqué et croustillant avec un confit d'orange, coeur de sucrine, ail noir et chips dans un sachet comestible en lieu et place des frites (patatas bravas en portugais dans le texte).
Même pour les non amateurs de sucré/salé (et encore, c'est un euphémisme), c'est intéressant, le porc est délicieux et surtout, l'orange et la sucrine s'accordent parfaitement pour ramener une note fraîche et acidulée en bouche.

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Une surprenante framboise givrée (et non pas confite ou sucrée) au wasabi pour préparer la bouche au sucré et c'est parti pour les deux desserts phares du Chef.
La mandarine avec toute une déclinaison de températures et structures autour de ce fruit.
Le Pasteis de nata revisité sous forme de mille-feuille avec glace à la cannelle. Si le visuel est certes un peu classique, le goût est intéressant car il restitue toutes les sensations de ce dessert emblématique du Portugal mais dans une version froide voire glacée et non tiède.

Le mot de la faim
Un jeune chef avec un style déjà bien marqué et dont les plats sont à la fois audacieux, maitrisés et savoureux : tous les éléments d'une belle carrière sont réunis.
Un vrai délis(bonne!) ;-)

Générique de ce billet
Producteurs : Lady Baba et Mr. Blackfood
Scénario et réalisation: Mlle Moutarde
Dialogues : Lady Baba, Mr. Blackfood, L'As des As et Mlle Moutarde
Photos : Mr. Blackfood
Acteurs : Lady Baba, Mr. Blackfood, L'As des As, Mlle Moutarde
Catering : José Avillez

5 mai 2014

Tout nouveau, tout bon ?

En mai, fais ce qu'il te plait ? Que d'optimisme mes petits loulous ! Le mois de mai est au contraire souvent l'heure des questions existentielles : quel(s) jour(s) de congés poser pour profiter au maximum des jours fériés ? Quelle couleur de valise choisir pour bien la repérer sur les tapis de l'aéroport ? Va-t-on enfin pouvoir faire un barbecue ce week-end ? Et surtout, comme tous les ans sur ce blog, LA question que tout le monde se pose : quelles sont les nouveautés de ce printemps au supermarché  ?

Une fois de plus, ne reculant devant rien, j'ai chaussé mes baskets pour parcourir, en long, en large et en travers les rayons du supermarché (le marathon de Paris c'est tellement surfait !) et vous livrer ici les dernières nouveautés. C'est donc parti pour une petite revue de nouveautés où l'on parle plus mayo que maillot !

Rayon "Prends en de la graine"

délice de chanvreSi le kale ou les graines de chia font tomber en pâmoison toute foodista qui se respecte, le it-ingrédient nutritionnel de ce printemps qui a germé des longues séances de brainstorming de l'industrie agro-alimentaire est très clairement la graine. Symbole d'élément nutritionnellement intéressant (car complet et non raffiné - mais pas grossier ! - et source d'oméga - oh my god !), les marques mettent de la graine partout : dans les produits panifiés (ce qui est encore assez logique) mais aussi ... dans les yaourts !
Francine propose ainsi maintenant une farine de blé aux graines de lin issus de la filière Bleu-blanc-coeur (en valorisant les oméga 3) et une farine de blé enrichie de céréales et de graines. La Boulangère commercialise quant à elle désormais des baguettes viennoises aux céréales et graines. Et attention, cerise sur le gâteau ou plutôt graine sur le dessert, Sojade vient de lancer les premiers desserts aux graines de chanvre pour "profiter de tous les bienfaits du chanvre et de son petit goût de noisette" ! (dixit la marque ...) Au choix pour vraiment bien en profiter deux parfums : framboise-fraise ou chocolat ... Je crains que cette idée ne parte vite en fumée !

Rayon "Eat-bag"

formule repas bonduelle

En lecteur assidu de ce blog, vous savez déjà que le segment "snacking" des IAA se développe de plus en plus ces dernières années pour répondre à l'évolution de nos modes de vie actuels. Même si, pour le dire poliment, on est complètement à la ramasse en comparaison avec des pays comme l'Angleterre ou l'Allemagne, la tendance printemps/été de la collection snacking est clairement le bag double effet kiss cool avec non seulement le sandwich ou la salade ... mais aussi le dessert. Avantages ? Simplifier la vie au consommateur (trop dur et trop long d'aller d'abord chercher le plat puis le dessert!) et augmenter le prix de vente moyen.
Différents choix de sac s'offrent à vous en fontion de vos humeurs et de vos envies : façon minaudière avec la formule repas Bonduelle (une salade, un morceau de pain et un dessert en partenariat avec Bonne Maman), façon sac de sport avec le bag de Sodexo (3 sandwichs + 1 cookie) ou façon panier en osier avec la formule Mix Buffet (une salade + un paquet de TUC). Les couverts étant déjà souvent inclus dans l'offre, nul doute que les prochaines nouveautés seront la fourniture de la nappe à carreaux et du rince doigts !

Rayon "Chaud cacao" (Vous allez avoir la chanson en tête toute la journée, ne me remerciez pas, c'est cadeau ! ;-))

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Pour le finish de ce marathon supermarché quoi de mieux qu'un peu de sucres rapides pour fournir un peu (voire beaucoup ...) de carburant ? Ainsi, même si Pâques est passé, voici des nouveautés au praliné et au chocolat en veux-tu en voilà !
Version lactée, avec la marque Cacolac (que les moins de 20 ans connaissent beaucoup moins que les plus de 50 ans) qui, pour fêter ses 40 ans, non seulement s'offre un nouveau look mais aussi une nouvelle déclinaison. Si la version chocolat est toujours autant une petite madeleine, la nouvelle version praliné-noisette espère elle évoquer le paris-brest !
Version glacée et façon "ça s'en va et ça revient" avec Michel et Augustin. Quelques années après avoir été arrêtées, les vaches givrées reviennent cette année en force avec deux parfums : noisette et éclats de meringue ou vanille et coulis de caramel.
Version OVNI (pour ne pas dire WTF...) pour Panzani qui lance des boites de raviolis sucrés. Le principe ? Un ravioli avec un fourrage sucré et une sauce pour compléter. Là encore, vous aurez le choix (si vraiment vous voulez goûter ...) entre ravioli banane/sauce chocolat ou ravioli fraise/sauce vanille. Aucune communication à l'heure actuelle sur le site de la marque pour indiquer le mode et les occasions de consommation. Nul doute que ce soit au petit-déjeuner, au goûter et en dessert tellement c'est bon ! ;-)

Pour finir ce billet en apothéose, en tant que dijonnaise pur jus et vraiment parce que je vous aime beaucoup mes petits loulous, je vous offre une top exclusivité/scoop/breaking news : Amora se diversifie et se lance dans la confiture ! ;-)

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2 avril 2014

Le Monopoly de la gastronomie

Pour wikipedia, le but du Monopoly "consiste à ruiner ses concurrents par des opérations immobilières. Il symbolise les aspects apparents et spectaculaires du capitalisme, les fortunes se faisant et se défaisant au fil des coups de dés". Là d'un coup j'imagine que vous ne verrez plus du tout le jeu de la même façon la prochaine fois que vous y jouerez avec vos petits neveux ou votre grand-mère !

Je vous rassure, je ne vais pas vous parler aujourd'hui des drames familiaux engendrés par une simple partie de jeu (vous ai-je déjà dit que L'As des As est HYPER mauvais perdant même s'il refuse de le reconnaitre ?), ni disserter sur l'injustice profonde de la carte "aller directement en prison sans passer par la case départ", ni lancer un avis de recherche de l'édition dijonnaise du jeu après laquelle je cours toujours ...
Non, si je vous parle Monopoly, c'est pour vous signifier (uh uh uh) une tendance de plus en plus forte parmi les Chefs : coloniser progressivement une rue entière.

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Les règles du jeu

- Etre un jeune Chef s'installant dans son propre restaurant
- Attendre 2-3 ans, le temps d'avoir du succès, une reconnaissance de la sphère gastronomique et une liste d'attente chaque soir, puis monter, dans la même rue (donc juste à côté pour ceux qui auraient des problèmes de GPS!), une deuxième adresse plus bistronomique ou carrément tendance street food et sans réservation
- Après avoir de nouveau fait un tour entier du plateau de jeu et touché les 20 000 francs de la case départ (oui, mon Monopoly est toujours en francs), ouvrir, toujours dans la même rue, une troisième adresse plutôt façon bar à vins
- Si vous êtes vraiment très fort, monter aussi un hôtel

Les joueurs

Agés de 7 à 77 ans, avec un talent indéniable pour la cuisine et le commerce c'est sûr, ayant beaucoup voyagé pour s'imprégner des tendances des différentes sociétés. Le phénoméne est international et pas uniquement parisiano-centré (oui, Mlle Moutarde a des antennes déployées worldwide ;-))

Le gagnant

On serait chez les bisounours, je vous répondrais "tout le monde !"
En effet, le restaurateur y trouve naturellement son compte car il peut déployer les différents styles de sa palette culinaire et commencer à bâtir progressivement son empire (je vous rappelle que le Monopoly est un jeu capitaliste ! ;-)) tout en contrôlant au quotidien la qualité des différents établissements. Et, puisqu'on est dans un jeu à la Madoff, on va continuer avec un petit cours de microéconomie, la colonisation progressive d'une rue permet aussi au restaurateur de réaliser certaines économies d'échelle : commande groupée de marchandises, supervision centralisée dans l'établissement originel, une seule plaque de cuisson pour les différents établissements (non, à ce niveau ça devient du camping ...).
Mais, là où ça vous intéresse mes petits loulous, le consommateur aussi est gagnant ! Pourquoi ? Car les établissements secondaires peuvent bénéficier des "chutes" de l'établissement à côté et plus côté (bon ok, ça fait pas envie dit comme ça mais je n'ai pas trouvé d'autres moyens de le formuler ! En gros, si vous mangez - au hasard - du homard dans l'établissement gastronomique, vous pourrez vous régaler dans l'établissement bistronomique d'un délicieux plat à base de bisque de homard). Mais aussi car le consommateur peut, suivant sa bourse et ses envies, aller dans l'un ou l'autre des établissements et surtout, surtout, peut approcher et goûter la cuisine du Chef sans se cogner 4 mois de liste d'attente !! (oui, ça sent le vécu)

Les différentes versions du jeu

- version étoilée : Akrame rue de Lauriston. Le restaurant 2* au 19, le steackhouse Atelier Vivanda au 18 et Brut, la cave à vins et fromages au 22 !
- version foodista : Bertrand Grebaud avec le restaurant Septime (une des plus longues listes d'attente de Paris !) au 80 rue de Charonne, le bar à tapas de poissons Clamato au 81 et la Cave Septime à l'angle rue Basfroi
- version filière entière : Grégory Marchand rue du Nil. Le restaurant Frenchie au 6, le bar à vins juste en face, la version take-away anglo-saxonne (Frenchie to go) au 9 et les commerçants Terroir d'Avenir pour cuisiner chez soi !
- version internationale : à Lisbonne, l'étoile montante de la gastronomie portugaise, José Avillez a lui aussi dans la même rue - tenez vous bien-: un restaurant 1*, une adresse bistronomique, un café, une pizzeria et un take-away. Et comme Mlle Moutarde ne recule devant rien pour vous mes petits loulous, elle va partir en tant qu'envoyée spéciale sur place très prochainement. A suivre bientôt sur le blog ! (la tension est à son comble, le teasing Top Chef à côté c'est peanuts ;-)).

Le jeu alternatif

Un projet un peu dingue qui consiste à transformer complètement d'ici mai un quartier de Paris structuré autour de trois rues et à y implanter les boutiques de jeunes créateurs/chercheurs de mode, design, alimentation ou écologie. Le nom du projet ? Je vous le donne en mille : la Jeune Rue...

Je pense que vous avez compris où je voulais en venir, avec tous ces projets rusés, rupturistes et rutilants, pour être à la page, il faut désormais être à la rue ... On pourra simplement leur conseiller de ne pas franchir la rue-bicon ! ;-)

28 février 2014

Roule boulette !

"Alors ouais j'me la raconte  
ouais ouais je déconne  
nan nan c'est pas l'école qui m'a dictée mes codes  
on m'a dictée mais le rap voila de la boulette  
sortez les briquets fais trop tact dans nos tetes"
(Diam's, "La boulette" extrait de l'album Dans ma bulle, 2006)

Alors oui, certains commencent en citant Hannah Arendt ou Pline l'Ancien, moi je commence avec Diam's, ça fixe tout de suite le niveau ...D'un autre côté, si l'un des deux premiers avait eu la bonne idée de parler des boulettes ou de faire un trait d'esprit à leur sujet, j'aurais été ravie de les citer !

Etrangement, si la boulette est encore loin d'être un sujet d'intérêt pour la littérature ou les Nobel, elle est actuellement sur (ou plutôt dans !) la bouche de tout bostro (bourgeois gastronome - petit rappel pour ceux qui ne m'auraient pas lu depuis quelques temps) qui se respecte. Car, Mesdames, Mesdemoiselles (ah non, on n'a plus le droit !), Messieurs, je vous l'annonce solenellement, la boulette, telle un jokari alimentaire, fait son grand retour dans notre paysage culinaire.

Pourquoi ? Parce que c'est complètement dans la tendance "pas de gaspillage alimentaire" (à l'origine les boulettes sont un moyen de recycler des restes de viande ou d'utiliser les bas morceaux), parce que c'est un principe aux déclinaisons multiples et parce que c'est ludique et donc un bon moyen de pacifier la tablée (enfants compris !) lors du diner.

Alors dans un souci sincère de vous éviter d'être complétement à l'ouest lors de vos prochains dîners mondains, voici le avant/après de la boulette sous tous ses angles (petite précision pour ceux qui auraient laché la géométrie en même temps que Sophie La Girafe, il s'agit d'un oxymore !)

La boulette au restaurant

as fallafel

Avant : on allait s'encannailler rue des Rosiers pour manger des boulettes de pois chiche chez l'indétrônable As du Fallafel (qui n'a d'ailleurs aucun lien de parenté avec notre cher As des As). C'était bon, c'était exotique mais toujours un peu (voire beaucoup) identique.

Après : boulette par ci, boulette par là, ah ça ira, ça ira !
Les chefs réputés l'ont réintroduite à la carte de leur restaurant sans avoir peur d'être taxés de repasse ou de radinisme (allez donc goûter la boulette fondante d'agneau du Limousin, côte snackée, jus d'un couscous, semoule de brocolis et de chou-fleur de Jean-François Piège chez Thoumieux : ça vous change la tristoune boulette en une rutilante boule à facettes!). 
Tendance actuelle à la boutique mono-produit oblige, un restaurant entièrement dédié à cette petite bille vient d'ouvrir dans le 11ème arrondissement de Paris. Sobrement intitulée "Balls" cette enseigne a, si l'on résume, une promesse simple et courte : "vous allez bouffer de la boulette !". Au  menu ? Uniquement des boulettes façon lego : on choisit sa boulette (poulet, porc, boeuf ou veggie), sa sauce (yaourt, tomate, ...), ses accompagnements et ... roule ma poule ! La table est vite devenue le nouveau repère de tous les bostros, confortant ainsi la boulette dans son statut de nouveau graal culinaire.

La boulette au supermarché

ball in box

Avant : grâce à Herta on le savait, "c'est bon d'avoir les boules !". La knacki (chef-d'oeuvre de naturalité au passage qui même après avoir passée 15 jours cuite au frigo a toujours le même aspect aussi lisse - plutôt que de s'injecter du botox, il faudrait s'injecter de la knacki !) en format bille est apparue (précision importante, c'est vraiment une bille et pas une saucisse cocktail). Grâce à elle, on transformait une soirée de loose en soirée de ... mega-loose ! (L'As des As, ô grand amateur de knackis devant l'Eternel, cadeau, c'est pour toi ! ;-))

Après : Fleury Michon investit le segment du snacking chaud et lance ses "Ball in box" ! Là encore, même principe que le restaurant Balls (en version un peu moins gastronomique quand même ...) : des boulettes à réchauffer, de la sauce, une petite fourchette et ça trempouille ! Raffinement ultime : deux goûts par boite (jambon/pomme de terre, boeuf/pomme de terre, kebab/pomme de terre - oui, il faut aimer la pomme de terre) pour une explosion de saveurs ...

La boulette pour les becs sucrés

Avant : le matin, on regardait le Manège enchanté, les Power Rangers ou les Pokemon (tout dépend de l'âge !) en mangeant des miels pops dans un grand bol de lait. Avec un peu de chance, on était tellement pris par le suspense insoutenable qu'on finissait avec une vague bouillie plus proche du Gloubiboulga que de joyeuses perles d'or dansant dans leur voie lactée.

Après : la boulette passe de la matinée au goûter et du français à l'anglais ! La folie des cake pops déferle sur la France vitesse grand V. Au début on roulait soi-même les cake pops dans ses petites mimines mais des moules à cake pops ont fleuri sur le marché, permettant ainsi de garder complètement impec' sa manucure Chanel. Plus amusant visuellement que gustativement mais parfait pour occuper les enfants !

La boulette au ciné

Avant : les doubitchous, c'est culte, on les revoit tous les ans et on les aime toujours autant (même Christophe Michalak en propose une recette !)

Après : L'Ile des Miam-nimaux, avec sa tempête de boulettes géantes et la voix de Cyril Lignac est LE dessin animé de ces vacances de février pour réconcilier parents foodista branchés et enfants gourmands.

Pour finir sur une note positive (plutôt rare en ces temps-ci ...), le moins que l'on puisse dire en 2014, c'est que ça marche comme sur des boulettes !

1 février 2014

Est-ce vraiment mug-lich ?

Ne nous voilons pas la face, le mois de janvier est loin d'être le plus riant de l'année : l'euphorie des fêtes est passée, la 20ème part de galette sans avoir une seule fois la fève reste un peu en travers de la gorge, les oiseaux sont encore loin de chantouiller le matin et il est quand même un peu trop tôt pour compter les jours jusqu'aux ponts de mai.
Même les soldes, qui constituaient la seule perspective vraiment réjouissante de ce début d'année, ne sont plus vraiment ce qu'elles étaient à cause du principe des soldes flottantes ...

Mais on ne va pas se laisser abattre pour autant mes petits loulous ! Pour lutter contre la morosité ambiante il nous faut du confort sans effort mais aussi un peu de nouveauté. Donc on oublie la raclette ou la pizza supplément crème fraiche - certes réconfortantes et sans effort mais pas vraiment nouvelles - et on se concentre sur le mug cake !
Mug cake-sako ? Je vous rassure, pas de bug neuronal chez moi, le mug cake pourrait, dans un effort surhumain de francisation (je soigne ma candidature à l'Académie Française ! ;-)), se renommer mug-âteau.

Mug-cake : la génoise genèse

Cette mode, bien évidemment venue tout droit des Etats-Unis (y'a pas à dire, ils sont quand même assez champions dans ce créneau !), a l'avantage énorme d'en cumuler plusieurs :
mug-cake-le-livre- Gain de temps : grâce à la judicieuse combinaison du principe du "je fous tout en vrac dans la tasse" + cuisson au micro-ondes, le gâteau est prêt en 5 minutes top chrono (6 à la rigueur si vous habitez le château de Versailles et que votre micro-ondes a sa pièce dédiée à 10 kms de votre cuisine ...). Il faut bien reconnaître que, à côté, l'opéra ou le bavarois peuvent aller se brosser avec leur temps de montage et de repos !
- Economie de vaisselle : le principe du mug-cake étant de mettre tous les ingrédients dans une tasse, de remuer avec une cuillère, de faire cuire au micro-ondes et de manger avec la même cuillère que celle utilisée en étape 2, la partie "vaisselle" de la recette (souvent pas la plus réjouissante avouons-le ...) est réduite à portion congrue. Pour faire simple, même un homme peut faire un mug cake sans remplir l'évier d'une montagne de vaisselle et ça, c'est un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité !
- Plaisir : la version originale étant celle d'un gâteau mi-cuit au chocolat, soyons honnête, ça ne peut pas être dégueu ! (l'Académie française me pardonnera je l'espère cette trivialité ...).

Le mug-cake, comme l'immense majorité des tendances pâtissières venues des USA, n'a aucunement la prétention de nous proposer un plaisir élaboré et virtuose mais au contraire un plaisir régressif et réconfortant. "Straight to the point !" (bon là, je crois que l'Académie m'a définitivement radiée de ses listes, d'un autre côté, le vert académique ne me va pas au teint !)

La mugée en puissance

alsa mug cakVous pensez bien que quand la bise fut venue, cette recette triple A-vantages a conquis nombre de blogueurs, blogueuses et autres foodista. Et on a donc retrouvé ici le cycle de vie de chaque nouvelle mode "confort-food"

1. Naissance aux USA
2. Diffusion sur les blogs anglo-saxons puis français
3. Parution de livres consacrés au sujet (celui-ci en sucré ou celui-là en salé et même en version coffret ou livre-forme ...)
4. Industrialisation du produit (cette fois-ci c'est Alsa qui a dégainé le premier avec une préparation prête à cuire même s'il faut reconnaitre qu'ici la valeur ajoutée de la simplification est retreinte étant donné l'extrême simplicité initiale ...)

Ne manque à ce cycle que l'ouverture de la boutique mono-produit ou la reprise par une chaine de restauration rapide pour que l'on ait la totale !

La diversification (alimentaire bien sûr !) du mug-cake

Si la recette initiale était plutôt celle d'un gâteau mi-cuit (au chocolat, au praliné, au chocolat+beurre de cacahuètes+praliné pour les plus déprimés !), l'éternel esprit révolutionnaire français a bien entendu vite pris le dessus pour en proposer d'autres variantes sucrées et même salées.
Le principe reste le même (aucune vaisselle + cuisson au micro-ondes) mais les déclinaisons sont multiples.
Sous forme de crumble (comme ce mug-crumble) ou sous forme d'omelette (comme cette mug-omelette). Passez-les bornes y'a plus de limites alors nul doute que les plus téméraires se risqueront bientôt à d'autres classiques réinventés avec la combinaison gagnante : pas de vaisselle + cuisson au micro-ondes.
On parie que dans quelques années, la blanquette de Mamie (qui avait déjà connu un révolution avec la cocotte-minute) deviendra so easy sous forme de mug-blanquette ?

Le mot de la faim

Enfin, avant que vous ne vous régaliez vous aussi de vos mug-préparations, petite précision linguistique pour éviter les incidents diplomatiques : certes "mug" en anglais signifie aussi bien "tasse" que "tronche" en langage courant.
Néanmoins, mug cake n'a jamais signifié "tronche de cake' ! ;-)

NDLA pour les courageux qui ont fait l'effort de lire ce billet jusqu'au bout : le titre est un jeu de mot germanophone (et donc je suppose incompris par la grande majorité de la population mais je m'en fiche c'est mon blog, je fais du nivellement par le haut si je veux!). "
Möglich" (prononcé meuglich) signifie en allemand "possible". Donc en gros, le titre c'est : "le mug-cake est -ce vraiment possible ?" Je vous rassure, vous avez environ un mois pour vous remettre d'un tel jeu de mots !

5 janvier 2014

Mes (vraiment) bonnes résolutions

Comme au début de chaque année, il est de bon ton de prendre des résolutions, j'ai envie, pour ouvrir 2014, de prendre moi aussi de bonnes résolutions. Sauf qu'il faut être honnête, je ne les tiens en général JAMAIS plus de 15 jours ... (vous imaginez sinon combien je serais parfaite si depuis 27 ans je m'améliorais chaque année un peu plus ? ;-))

Alors ok pour prendre de bonnes résolutions mais cette fois-ci de vraiment bonnes, savoureuses et délicieuses résolutions, bref, de celles que je n'aurai pas (trop) de mal à suivre ;-)

1. Ne plus dire "pâté croûte" mais bien "pâté EN croûte" (c'est les années "gones" qui ont laissé des traces...)
2. Aller tester la pâtisserie de Jean-François Piège (oui - shame on me, je n'ai pas encore eu le temps d'y aller. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître ça m'arrive de travailler de temps en temps !)
3. Arrêter de prendre un air dégoûté quand l'As des As mange ses knackis froides en parlant de "gourmandise" (dire qu'on a le même patrimoine génétique...)
4. Ne plus prendre systématiquement le même plat que j'aime et que j'adore quand je vais plusieurs fois dans un même restaurant mais tester aussi les autres plats (faire ressortir mon côté aventurière quoi !)
5. Laisser une chance aux autres de manger du Ritter Sport Alpenmilch et ne pas faire une OPA systématique sur toutes les tablettes (si j'étais honnête, je devrais prendre la même résolution avec les escargots Lanvin ... mais faut pas pousser non plus !)
6. Manger un peu plus de viande rouge (oui, je sais, ce n'est pas vraiment le discours mainstream mais croyez-moi, au regard de mon volume de consommation annuelle, je peux LARGEMENT doubler !)
7. Laisser une chance de survie aux homards au lieu d'avoir systématiquement les papilles en furie à la vue de mes petits amis (vu la couleur de la carapace, ça compte comme une viande rouge ?)
8. Réfléchir à deux fois avant de manger une grosse glace dehors en plein hiver alors que je suis déjà enrhumée simplement parce que "c'est trop bon" (et le Toplexil et l'Advil après, c'est trop bon aussi ?!)
9. Être un peu moins maniaque des miettes (non, ne nous voilons pas la face, ça ce n'est vraiment pas possible)
10. Continuer à croquer la vie ! :-)

Et vous mes petits loulous, que vous souhaitez en ce début d'année ?
Une bonne louche d'optimisme, quelques cuillères de rire et de bonne humeur, un zeste d'audace, une pincée de réussite et, à plus court terme et plus concrètement, ... la fève dans la galette !

Petit bonus pour bien commencer l'année (décidément, ma générosité me perdra !), 10 photos correspondant à 10 souvenirs gourmands de 2013 et dont je ne vous ai pas forcément parlé sur ce blog avec, de gauche à droite et de haut en bas :
1. Une excellente Gelateria (découverte grâce à Edda) avec notamment une glace ricotta et zestes d'agrume absolument extraordinaire d'équilibre (à en manger des hectolitres !)
2. Un gaspacho chez Thoumieux couronné d'une quenelle de glace à la moutarde
3. Un jambon persillé home made (avec ce qu'il faut de chablis, de persil et d'ail parce qu'on est bourguignon ou on ne l'est pas !)
4. Un agréable déjeuner au Jardin de Plumes d'Eric Guérin à Giverny avec ce bel oignon comme un clin d'oeil aux fleurs des jardins de Claude Monnet
5. Une glace au thé matcha chez Toraya qui n'a rien à voir avec tous les trucs colorés vaguement en vert et qu'on appelle "matcha"
6. La traditionnelle marinade des fruits secs du Berawecka qui marque le coup d'envoi des préparations des festivités de fin d'année
7. Une omelette norvégienne pour 5-6 convives mangée à 3 parce que "faut finir, on ne peut pas la garder jusqu'à demain !"
8. Un homard qui ne doit pas vraiment se rendre compte du piège dans lequel il est tombé ...
9. De la vraie eau de coco, pour un apéro d'été dans le jardin (Vavaï peut aller se brosse !)
10. Une profiterole chez Roellinger avec une glace vanille absolument hallucinante. Du lait cru, un mélange de vanilles dont Roellinger a le secret : la meilleure glace vanille jamais mangée à ce jour !! (et pourtant, j'en ai goûté des glaces !)

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21 décembre 2013

Les lutins et le Père Noël, à table !

Comme dirait Céline "Je ne vous oublie pas, non jamais" (ceux qui connaissent la chanson vont avoir l'air en tête jusqu'à la fin de la journée, non ne me remerciez pas, c'est cadeau ;-))

C'est juste que voyez-vous mes petits loulous, à la fin de l'année, je me tourne rarement les pouces (sauf pour faire sécher mon vernis plus viiite !). Néanmoins, toujours avec l'immense bonté qui me caractérise, et parce qu'à Noël il parait que c'est la tradition, je vous fais un petit cadeau : le récit d'un menu de fête dans un 3*, raccord avec la nuit étoilée de Noël bien sûr.

En effet, à l'occasion d'un nouveau diplôme de Lady Baba (vous ai-je déjà raconté que dans la famille on passait des diplômes uniquement pour pouvoir se faire de bons restos ensuite ?!), nous avons décidé d'aller fêter ça dans le seul restaurant 3 étoiles de Lorraine : l'Arnsbourg de Jean-Georges Klein à Baerenthal.

Si Jean-Georges Klein n'est pas le plus médiatique des étoilés français, sa cuisine est néanmoins extrêmement raffinée, étonnante et artistique (vous verrez au fil des photos, certains plats sont de véritables tableaux !).
Je ne vais pas (pour des raisons évidentes de longueur - à moins que vous ayez 15 jours devant vous!) vous raconter mes impressions pour chaque plat mais plutôt vous livrer, comme dans une jolie mélopée, les photos de tous les plats et leurs intitulés précis. Et comme, il faut bien reconnaitre que c'est quand même impossible que je ne donne pas mon avis, je vous soufflerai mon top 3 des plats à la fin.(suspense ...)

FAQ avant de commencer :
- Tu as tout mangé ? Bah oui et si vous voulez tout savoir, j'ai même mangé en plus le homard de ma grand-mère
- Tu n'as pas été malade ensuite ? Non pas du tout, je suis d'ailleurs allée courir un petit marathon juste après pour fêter ça !
- Tu as encore un peu faim ? Oui dès le lendemain ! Je suis d'ailleurs sur les starting blocks pour le Noël-mathon : foie gras - huitres - dinde - fromage - bûche (et escargots lanvin !)
- Tu arrives encore à manger "normal" après ? Oui bien sûr, je me nourris désormais uniquement de caviar et de homard pour ne pas perturber mon organisme ;-)

Bon trève de bavardage, on attaque !

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Apéritifs "Autour du Monde" avec Chips soufflée de patate douce au goût du Maghreb (Casablanca), Crêpe farcie Madame Suzette (Paris), Bonbon de betterave (Amsterdam), Cocktail de Whisky "old fashioned" (New York)
Déclinaison autour du potimarron : cornet de potimarron, rubans crus de potimarron et coques, ravier de fromage blanc et glace de potimarron
Huitre perle blanche retour de Kyoto (ndla : avec 3 "pointes" japonisantes sur le dessus : yuzu, shizo et ? - même l'As des As ne se souvient plus !)

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Caviar gold, découpe de Saint Jacques de la mer vers la terre, sorbet betterave/framboise
Solette croutée aux noisettes et aux croûtons, pomme purée à l'oursin et vinaigrette à la tanaisie
Souvenirs de Séoul en "up and down" : "Up" légumes asisatiques façon street food, "Down" bouillon thaï (ndla : on enlève l'assiette du "Up" pour découvrir le "Down")

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Homard bleu, hollandaise à l'huile d'olive et gingembre, chou-fleur en texture
Dos de chevreuil : orange, saké, augustura, chou rouge, épices, coeur de palmier, salsifis, poire, bière brune, baies de genièvre - Tel un tableau de Juan Miro
Cappucino de pomme de terre et truffe

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Et "un peu" de sucré pour finir :
Déclinaison autour de la pomme verte en différentes textures et températures
Variation autour de la figue
Et les mignardises accompagnant le café (mais oui on n'avait encore une petite place pour elles !)

Le mot de la faim

Faim/fin du suspense, voici mon tiercé gagnant :
1) Le capuccino de pomme de terre et truffe : un plat signature du Chef qui en apparence paraît simple mais dont l'équilibre en bouche est parfait
2) Les Saint Jacques et surtout le sorbet betterave/framboise où l'équilibre entre les deux saveurs était tellement harmonieux que cela semblait évident
3) La solette croûtée où là encore, l'équilibre entre la rondeur de la solette croûtée, le goût si particulier de la tanaisie et l'amertume de la pointe de café (sur la droite de l'assiette) était très réussi
En fait, si ce sont ces 3 plats que je retiens plus d'un mois après avoir mangé à l'Arnsbourg, c'est parce que chacun d'eux avait un équilibre de goût parfait qui en bouche, s'imposait comme une évidence.

Sur ces mots hautement philosophiques, je vous souhaite mes petits loulous de joyeuses fêtes, de merveilleuses ripailles et surtout ... une bonne digestion ! ;-)

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