750 grammes
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Moutarde et Macaron
28 février 2014

Roule boulette !

"Alors ouais j'me la raconte  
ouais ouais je déconne  
nan nan c'est pas l'école qui m'a dictée mes codes  
on m'a dictée mais le rap voila de la boulette  
sortez les briquets fais trop tact dans nos tetes"
(Diam's, "La boulette" extrait de l'album Dans ma bulle, 2006)

Alors oui, certains commencent en citant Hannah Arendt ou Pline l'Ancien, moi je commence avec Diam's, ça fixe tout de suite le niveau ...D'un autre côté, si l'un des deux premiers avait eu la bonne idée de parler des boulettes ou de faire un trait d'esprit à leur sujet, j'aurais été ravie de les citer !

Etrangement, si la boulette est encore loin d'être un sujet d'intérêt pour la littérature ou les Nobel, elle est actuellement sur (ou plutôt dans !) la bouche de tout bostro (bourgeois gastronome - petit rappel pour ceux qui ne m'auraient pas lu depuis quelques temps) qui se respecte. Car, Mesdames, Mesdemoiselles (ah non, on n'a plus le droit !), Messieurs, je vous l'annonce solenellement, la boulette, telle un jokari alimentaire, fait son grand retour dans notre paysage culinaire.

Pourquoi ? Parce que c'est complètement dans la tendance "pas de gaspillage alimentaire" (à l'origine les boulettes sont un moyen de recycler des restes de viande ou d'utiliser les bas morceaux), parce que c'est un principe aux déclinaisons multiples et parce que c'est ludique et donc un bon moyen de pacifier la tablée (enfants compris !) lors du diner.

Alors dans un souci sincère de vous éviter d'être complétement à l'ouest lors de vos prochains dîners mondains, voici le avant/après de la boulette sous tous ses angles (petite précision pour ceux qui auraient laché la géométrie en même temps que Sophie La Girafe, il s'agit d'un oxymore !)

La boulette au restaurant

as fallafel

Avant : on allait s'encannailler rue des Rosiers pour manger des boulettes de pois chiche chez l'indétrônable As du Fallafel (qui n'a d'ailleurs aucun lien de parenté avec notre cher As des As). C'était bon, c'était exotique mais toujours un peu (voire beaucoup) identique.

Après : boulette par ci, boulette par là, ah ça ira, ça ira !
Les chefs réputés l'ont réintroduite à la carte de leur restaurant sans avoir peur d'être taxés de repasse ou de radinisme (allez donc goûter la boulette fondante d'agneau du Limousin, côte snackée, jus d'un couscous, semoule de brocolis et de chou-fleur de Jean-François Piège chez Thoumieux : ça vous change la tristoune boulette en une rutilante boule à facettes!). 
Tendance actuelle à la boutique mono-produit oblige, un restaurant entièrement dédié à cette petite bille vient d'ouvrir dans le 11ème arrondissement de Paris. Sobrement intitulée "Balls" cette enseigne a, si l'on résume, une promesse simple et courte : "vous allez bouffer de la boulette !". Au  menu ? Uniquement des boulettes façon lego : on choisit sa boulette (poulet, porc, boeuf ou veggie), sa sauce (yaourt, tomate, ...), ses accompagnements et ... roule ma poule ! La table est vite devenue le nouveau repère de tous les bostros, confortant ainsi la boulette dans son statut de nouveau graal culinaire.

La boulette au supermarché

ball in box

Avant : grâce à Herta on le savait, "c'est bon d'avoir les boules !". La knacki (chef-d'oeuvre de naturalité au passage qui même après avoir passée 15 jours cuite au frigo a toujours le même aspect aussi lisse - plutôt que de s'injecter du botox, il faudrait s'injecter de la knacki !) en format bille est apparue (précision importante, c'est vraiment une bille et pas une saucisse cocktail). Grâce à elle, on transformait une soirée de loose en soirée de ... mega-loose ! (L'As des As, ô grand amateur de knackis devant l'Eternel, cadeau, c'est pour toi ! ;-))

Après : Fleury Michon investit le segment du snacking chaud et lance ses "Ball in box" ! Là encore, même principe que le restaurant Balls (en version un peu moins gastronomique quand même ...) : des boulettes à réchauffer, de la sauce, une petite fourchette et ça trempouille ! Raffinement ultime : deux goûts par boite (jambon/pomme de terre, boeuf/pomme de terre, kebab/pomme de terre - oui, il faut aimer la pomme de terre) pour une explosion de saveurs ...

La boulette pour les becs sucrés

Avant : le matin, on regardait le Manège enchanté, les Power Rangers ou les Pokemon (tout dépend de l'âge !) en mangeant des miels pops dans un grand bol de lait. Avec un peu de chance, on était tellement pris par le suspense insoutenable qu'on finissait avec une vague bouillie plus proche du Gloubiboulga que de joyeuses perles d'or dansant dans leur voie lactée.

Après : la boulette passe de la matinée au goûter et du français à l'anglais ! La folie des cake pops déferle sur la France vitesse grand V. Au début on roulait soi-même les cake pops dans ses petites mimines mais des moules à cake pops ont fleuri sur le marché, permettant ainsi de garder complètement impec' sa manucure Chanel. Plus amusant visuellement que gustativement mais parfait pour occuper les enfants !

La boulette au ciné

Avant : les doubitchous, c'est culte, on les revoit tous les ans et on les aime toujours autant (même Christophe Michalak en propose une recette !)

Après : L'Ile des Miam-nimaux, avec sa tempête de boulettes géantes et la voix de Cyril Lignac est LE dessin animé de ces vacances de février pour réconcilier parents foodista branchés et enfants gourmands.

Pour finir sur une note positive (plutôt rare en ces temps-ci ...), le moins que l'on puisse dire en 2014, c'est que ça marche comme sur des boulettes !

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1 février 2014

Est-ce vraiment mug-lich ?

Ne nous voilons pas la face, le mois de janvier est loin d'être le plus riant de l'année : l'euphorie des fêtes est passée, la 20ème part de galette sans avoir une seule fois la fève reste un peu en travers de la gorge, les oiseaux sont encore loin de chantouiller le matin et il est quand même un peu trop tôt pour compter les jours jusqu'aux ponts de mai.
Même les soldes, qui constituaient la seule perspective vraiment réjouissante de ce début d'année, ne sont plus vraiment ce qu'elles étaient à cause du principe des soldes flottantes ...

Mais on ne va pas se laisser abattre pour autant mes petits loulous ! Pour lutter contre la morosité ambiante il nous faut du confort sans effort mais aussi un peu de nouveauté. Donc on oublie la raclette ou la pizza supplément crème fraiche - certes réconfortantes et sans effort mais pas vraiment nouvelles - et on se concentre sur le mug cake !
Mug cake-sako ? Je vous rassure, pas de bug neuronal chez moi, le mug cake pourrait, dans un effort surhumain de francisation (je soigne ma candidature à l'Académie Française ! ;-)), se renommer mug-âteau.

Mug-cake : la génoise genèse

Cette mode, bien évidemment venue tout droit des Etats-Unis (y'a pas à dire, ils sont quand même assez champions dans ce créneau !), a l'avantage énorme d'en cumuler plusieurs :
mug-cake-le-livre- Gain de temps : grâce à la judicieuse combinaison du principe du "je fous tout en vrac dans la tasse" + cuisson au micro-ondes, le gâteau est prêt en 5 minutes top chrono (6 à la rigueur si vous habitez le château de Versailles et que votre micro-ondes a sa pièce dédiée à 10 kms de votre cuisine ...). Il faut bien reconnaître que, à côté, l'opéra ou le bavarois peuvent aller se brosser avec leur temps de montage et de repos !
- Economie de vaisselle : le principe du mug-cake étant de mettre tous les ingrédients dans une tasse, de remuer avec une cuillère, de faire cuire au micro-ondes et de manger avec la même cuillère que celle utilisée en étape 2, la partie "vaisselle" de la recette (souvent pas la plus réjouissante avouons-le ...) est réduite à portion congrue. Pour faire simple, même un homme peut faire un mug cake sans remplir l'évier d'une montagne de vaisselle et ça, c'est un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité !
- Plaisir : la version originale étant celle d'un gâteau mi-cuit au chocolat, soyons honnête, ça ne peut pas être dégueu ! (l'Académie française me pardonnera je l'espère cette trivialité ...).

Le mug-cake, comme l'immense majorité des tendances pâtissières venues des USA, n'a aucunement la prétention de nous proposer un plaisir élaboré et virtuose mais au contraire un plaisir régressif et réconfortant. "Straight to the point !" (bon là, je crois que l'Académie m'a définitivement radiée de ses listes, d'un autre côté, le vert académique ne me va pas au teint !)

La mugée en puissance

alsa mug cakVous pensez bien que quand la bise fut venue, cette recette triple A-vantages a conquis nombre de blogueurs, blogueuses et autres foodista. Et on a donc retrouvé ici le cycle de vie de chaque nouvelle mode "confort-food"

1. Naissance aux USA
2. Diffusion sur les blogs anglo-saxons puis français
3. Parution de livres consacrés au sujet (celui-ci en sucré ou celui-là en salé et même en version coffret ou livre-forme ...)
4. Industrialisation du produit (cette fois-ci c'est Alsa qui a dégainé le premier avec une préparation prête à cuire même s'il faut reconnaitre qu'ici la valeur ajoutée de la simplification est retreinte étant donné l'extrême simplicité initiale ...)

Ne manque à ce cycle que l'ouverture de la boutique mono-produit ou la reprise par une chaine de restauration rapide pour que l'on ait la totale !

La diversification (alimentaire bien sûr !) du mug-cake

Si la recette initiale était plutôt celle d'un gâteau mi-cuit (au chocolat, au praliné, au chocolat+beurre de cacahuètes+praliné pour les plus déprimés !), l'éternel esprit révolutionnaire français a bien entendu vite pris le dessus pour en proposer d'autres variantes sucrées et même salées.
Le principe reste le même (aucune vaisselle + cuisson au micro-ondes) mais les déclinaisons sont multiples.
Sous forme de crumble (comme ce mug-crumble) ou sous forme d'omelette (comme cette mug-omelette). Passez-les bornes y'a plus de limites alors nul doute que les plus téméraires se risqueront bientôt à d'autres classiques réinventés avec la combinaison gagnante : pas de vaisselle + cuisson au micro-ondes.
On parie que dans quelques années, la blanquette de Mamie (qui avait déjà connu un révolution avec la cocotte-minute) deviendra so easy sous forme de mug-blanquette ?

Le mot de la faim

Enfin, avant que vous ne vous régaliez vous aussi de vos mug-préparations, petite précision linguistique pour éviter les incidents diplomatiques : certes "mug" en anglais signifie aussi bien "tasse" que "tronche" en langage courant.
Néanmoins, mug cake n'a jamais signifié "tronche de cake' ! ;-)

NDLA pour les courageux qui ont fait l'effort de lire ce billet jusqu'au bout : le titre est un jeu de mot germanophone (et donc je suppose incompris par la grande majorité de la population mais je m'en fiche c'est mon blog, je fais du nivellement par le haut si je veux!). "
Möglich" (prononcé meuglich) signifie en allemand "possible". Donc en gros, le titre c'est : "le mug-cake est -ce vraiment possible ?" Je vous rassure, vous avez environ un mois pour vous remettre d'un tel jeu de mots !

Moutarde et Macaron
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