Aujourd'hui, on part en voyage !
Pas à New-York (comprenne qui pourra ...), ni à Dijon (une des sept Merveilles du monde à voir absolument !) mais à ... Faulquemont ! Pourquoi ? Pour les vestiges de son château ou son église Saint-Vincent ? Euh non ... pas vraiment, soyons honnête on y va plutôt pour son restaurant !
Souvenez-vous, je vous avais déjà parlé ici de Toya, cette pépite de restaurant nichée au coeur du golf de Faulquemont et à qui on pouvait prédire un bel avenir. Alors, 3 petits tours et puis s'en vont ? Plutôt 3 petis tours et un macaron ! En effet, depuis notre venue en janvier, le restaurant s'est vu honorer d'une étoile dans le guide rouge. De toute façon, dès la sortie du premier repas, nous n'avions qu'une envie : y retourner à une autre saison pour découvrir toute la palette du Chef.
Nous y sommes donc retournés en octobre (qui a dit que je mettais un peu de temps à écrire mes billets ?) avec la ferme envie de nous régaler de nouveau ! Verdict ? A la fin du billet mes petits loulous ! En attendant, voici en images et en quelques mots, les mets de ce second déjeuner ...
On démarre fort à l'apéritif avec, non pas quelques canapés, mais un oeuf cuit à basse température (toujours tendance !), émulsion au persil, parmesan et noisette. On entre vraiment directement dans le vif du sujet avec un contraste de saveurs et de textures (le coulant du jaune vs. le croquant des noisettes) très réussi !
L'amuse bouche est quant à lui aussi graphique qu'intense : une crème de foie gras au sésame noir oscillant entre douceur du foie gras et "âpreté" du sésame, un morceau d'anguille fumée pour la rondeur en bouche et quelques allumettes de pommes Grany qui apportent croquant, fraicheur et acidulé. Très original mais parfaitement équilibré et maitrisé ! Un de mes coups de coeur du repas.
On attaque ensuite avec l'entrée. Des coquilles Saint-Jacques avec salpicon de choux, chou romanesco et émulsion de Saint-Jacques et chocolat blanc. Le chocolat blanc n'est pas utilisé ici pour son goût propre mais pour sa faculté à porter les saveurs. Et effectivement, l'émulsion a un goût très intense qui enrobe parfaitement l'ensemble !
On passe ensuite au premier plat de poisson (oui, avant ça ne "comptait" pas !) avec une anguille fumée, crème de yaourt à la grecque, poudre glacée au raifort. On retrouve ici l'anguille fumée du début mais travaillée de manière complètement différente. La poudre glacée de raifort est surprenante et le duo anguille ronde et moelleuse et yaourt acidulé et coulant fonctionne bien. A nouveau une belle maitrise des complémentarités de différentes saveurs.
Deuxième plat de poisson (moi, j'adore ça donc ça ne me dérange pas !) avec une daurade rôtie sur peau, cocos de Paimpol à l'huile et au beurre. Un plat certes très bon mais plutôt classique et donc un ton en dessous des autres assiettes plus originales et savoureuses.
Dernier plat salé : le plat de viande (ça y est, les carnivores se réjouissent !) : pigeon basse température et déclinaison de betterave rouge, présentée ici en triptyque : crue, rôtie et en macaron. Honnêtement, je ne suis fan ni de pigeon ni de betterave mais je me suis régalée ! Le macaron de betterave (avec une farce au foie) n'est pas un "gadget" mais a un réel intérêt dans l'équilibre du plat : il apporte une saveur douce et un contraste de textures. Le jus de cuisson est légèrement travaillé à la réglisse et le trio : betterave, pigeon, réglisse roule (je dirais même roucoule !)
Après cette symphonie de salé, le sucré se devait d'être à la hauteur. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le pari est réussi, avec au choix, un dessert chocolaté ou fruité.
Le dessert chocolaté est le plus spectaculaire "visuellement" mais le plus classique "gustativement" des deux : un biscuit moelleux au chocolat, une crème au fruit de la passion, une ganache au chocolat et un sorbet à la noix de coco. Même si l'association chocolat et fruit de la passion n'est pas nouvelle, l'ajout du sorbet noix de coco apporte une touche de fraicheur et d'originalité et les différentes saveurs se marient bien en bouche.
Le deuxième dessert, à base de fruit, est plus suprenant : déclinaison de figues (poêlées, crues et en sphérification), croustillant spéculoos, crème glacée au vinaigne balsamique. Si l'usage de ce dernier peut interpeller, sa rondeur et son côté presque "sirupeux" complète très bien le travail sur les figues et le croustillant-épicé du spéculoos.
Quelques mignardises avec le café (au cas où on aurait encore un petit creux !) puis vient le tant attendu :
Mot de la faim !
La première impression est plus que confirmée et le (jeune) chef prouve que, si les saisons changent, son talent et sa maitrise restent quant à eux à un très haut niveau.
Alors, jamais 2 ... sans 3 ? Vous pouvez compter sur moi ! :-)
NDLA : les photos sont de Mr. Blackfood, ça vous change des photos vite faites au supermarché ! :-)