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Moutarde et Macaron
14 novembre 2011

A lire et à manger !

Qu'est ce qui est de format généralement rectangulaire, écologique car presque complétement biodégradable, et facilement transportable ? Non, pas votre lecteur MP3 ni votre téléphone mais le livre bien sûr !


Et s'il y a bien un secteur où le livre ne connait pas la crise, c'est celui de la cuisine ... Considéré il y a encore quelques années comme un vieux grimoire associé au cliché de la ménagère, le livre de cuisine a connu ces derniers temps un véritable coup de jeune. L'aspect lucratif de ce dynamisme n'a pas échappé aux maisons d'édition qui sont entrées dans une véritable course à l'innovation avec un seul objectif : plaire à tous les publics, du simple amateur débutant au gastronome confirmé. Dans ce "coup de feu" du monde de l'édition, on peut distinguer 3 grandes orientations du livre de cuisine.

ceci n'est pas 1 yaourtTendance n°1 (la plus ancienne) : les livres-coffrets
Le principe ? Un livre, sur une thématique précise, associé à des accessoires de cuisine nécessaires à la réalisation des recettes. Ce principe connait un succès toujours pas démenti car il cumule plusieurs avantages. Tout d'abord, il permet de faire un joli présent sans prendre trop de risques. Ensuite, il correspond aux attentes actuelles des consommateurs, à savoir se simplifier la vie en ayant tout réuni dans un "kit" (comme les kits à pizza, les kits prêts à déménager, ...). Ainsi, à peine le livre offert, on peut mettre en pratique les recettes (sous réserve d'avoir les ingrédients, pas encore fournis avec !). La tendance 2011-2012 pour les coffrets est tout de même a un certain allégement : des coffrets plus compacts, avec un emballage réduit (préoccupation écologique oblige!). On peut notamment citer "Ceci n'est pas un pot de yaourt" aux éditions Solar (photo) ou le "Coffret : Gratins" chez Hachette Pratique.

Tendance n°2 : le mini
Le principe ? Proposer des mini-livres à des mini-prix (moins de 10 €). En ces temps de crise économique, le but est ici de favoriser l'achat d'impulsion des consommateurs. En effet, si un client hésite parfois à acheter un livre à 30 €, il hésitera beaucoup moins à "craquer" pour un petit livre. Les thématiques de ces livres sont donc aussi choisies précisément pour pousser à l'achat coup de coeur. On ne sera donc pas sur des thèmes complexes (par exemple, la cuisson du gibier!) mais bien au contraire sur des produits "doudous" et des problématiques concrètes. Dans cette tendance, la politique de collection est fréquente : on trouve un créneau puis on le décline ensuite à toutes les sauces (pour rester dans le thème ! :-)). On peut ici mentionner la collection de mini-livres Marabout autour de marques cultes (le Nutella, la Vache qui rit, le Petit Ourson, ...), la collection des "500" aux éditions de la Martinière (500 recettes de la mer, 500 petit-déjeuners, ...) ou la série "Que faire avec" chez Larousse (Que faire avec le poulet, la pomme de terre, ...).

RELGOUR_044_000_003Tendance n°3 : le maxi !
A  l'exact opposé de la tendance précédente (le mini pour ceux qui n'auraient pas suivi !), les livres haut de gamme, à savourer autant avec les yeux qu'avec la bouche, attirent un public de passionnés souvent prêts à investir dans un bel ouvrage et pour qui le livre, avant d'être un livre de recettes, est avant tout un bel objet. Les thématiques de ce type d'ouvrage sont, de fait, beaucoup plus orientées sur la gastronomie ou la culture culinaire en générale. La motivation du lecteur ici n'est en effet pas forcément de réaliser les recettes mais bien plus de passer un moment agréable à feuilleter délicatement cet ouvrage de collection. C'est pourquoi les grands chefs publient souvent leurs recettes sur ce créneau. Parmi les belles pièces de la rentrée 2011, on trouve entre autres, "Noma, le temps et l'espace dans la cuisine nordique" de René Radzepi aux éditions Phaidon ou le spectaculaire "Modernist cuisine : recettes à l'assiette" de Nathan Myhrvold et al. aux éditions Taschen. Les plus bibliophiles peuvent même offrir à leur livre (autant qu'à eux-même!) une reliure d'art ! (sur cette image, reliure de Luce THOMAS, sur Valéry Drouet, Chocolat, Hachette, 2008.DR)


moutardeMon coup de coeur : les éditions de l'Epure
Au milieu de toute cette concurrence, une petite maison résiste vaillament à l'envahisseur et à l'uniformisation culturelle. Sa collection "10 façons de préparer" est un petit bijou. En effet, chaque livre porte sur un seul ingrédient (des classiques courgette, homard ou pâtes aux plus surprenants sang, amour, moutarde (photo) ou épluchures en passant par les festifs gâteau d'anniversaire ou marrons glacés) dont la couverture s'attache à refléter l'aspect visuel. Par exemple, le livre sur la pastèque est vert sombre à l'extérieur et rouge-rose à l'intérieur. De même, le livre sur le fromage de chèvre est cendré à l'extérieur et blanc immaculé à l'intérieur. Croyez-moi, feuilleter cette collection est presque un jeu de devinettes pour trouver à quel ingrédient correspond la couverture ! Les éditions de l'Epure viennent d'ailleurs d'ouvrir leur propre librairie au 1 rue Frédéric Sauton dans le 5ème arrondissement. Avis aux curieux ou amateurs !


Enfin, petite anecdote pour terminer : connaissez-vous le top 6 des livres vendus ? Dans l'ordre : Les recettes Dukan, les pâtisseries Dukan, le Nutella, l'intégrale des recettes Dukan, le Petit-Lu, le Carambar. On s'abstiendra de tous commentaires sur la psychologie du consommateur ...

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6 novembre 2011

Pour ne plus hésiter entre la poire et le fromage !

Pas d'analyse de tendances aujourd'hui mais quelque chose de bien factuel ! Je voulais en effet vous signaler une exposition intéressante qui se tiendra à la Milk-Factory (à Paris) jusqu'au 14 janvier 2012 (ça laisse encore un peu de marge pour trouver un moment pour y aller !).
Le nom de cette exposition parle de lui-même : "Design sur un plateau".
Vous pourrez y voir le traditionnel plateau de fromages repensé par 8 designers. Le résultat ? 8 plateaux très différents les uns des autres car lié chacun à des souvenirs et à une approche personnelle du fromage.

Et c'est là que cela devient particulièrement intéressant ! Car paradoxalement, si le fromage est un des fleurons de notre gastronomie à l'étranger, il est souvent le parent pauvre de nos repas. En effet, les repas avec fromage ET dessert sont de plus en plus rares et notre traditionnel "frometon" est souvent laissé entre parenthèse pour pouvoir faire honneur au dessert.


Mais le fromage n'a pas dit son dernier mot ! Il revient en force depuis quelque temps soit par le biais de la cuisine (on intègre le fromage dans un mets cuisiné) soit par le biais de repas qui lui sont entièrement consacrés. Et c'est là que se pose la problématique du plateau ! En effet, qui n'a jamais joué à tétris pour parvenir à faire tenir toutes ces formes différentes sur un même support ? Qui n'a jamais pesté contre cette vieille planche de bois pas en accord avec le reste de notre table ?

Vous pourrez donc voir à la Milk Factory 8 variations autour du plateau qui ont au moins 2 mérites : d'une part, elles redonnent ses lettres de noblesse au fromage et, d'autre part, elles invitent à s'interroger sur la forme qu'aurait NOTRE plateau idéal personnel (en fonction des formes de ses fromages préférés, de son moment de consommation, de ses contraintes d'espace et de conservation, ...)

Pour vous laisser le plaisir de découvrir cette exposition par vous-même, je ne vous montrerai que la photo de mon plateau préféré (attention, j'ai dit préféré, pas idéal ! :-))

plateau 5-5 DesignersCe plateau a été conçu par le collectif 5.5 Designers et est intitulé "Land". Je le trouve intéressant car :
1) il fait allusion aux prés qui donnent parfois leur goût typé à certains de nos fromages (back to origine!)
2) son côté puzzle rappelle un peu une carte de France des fromages et permet une grande modularité en fonction de la table
3) il est 2-en-1 : présentation et conservation optimale !

 

J'espère par ce rapide aperçu vous avoir donné l'eau à la bouche pour cette exposition car "elle vaut bien un fromage sans doute". :-)

Plus d'informations sur l'exposition : http://www.lamilkfactory.com/
Crédit
photo : Milk Factory

23 octobre 2011

El Bulli pour changer des kiwis !

el bulliSi la cuisine moléculaire relève parfois plus de la performance que de la gastronomie, voir ce film constitue aussi un exploit ! En effet, seulement 8 salles en France le projettent (je vous rassure, 1 seule à Paris, les non-parisiens peuvent donc aussi en profiter).

Aujourd’hui donc, si je vous parle de match, ce n’est pas de celui du coq face aux kiwis mais de celui de Ferran Adria face à l’élaboration de sa carte. Car si ce film ne questionne absolument pas la cuisine moléculaire et les polémiques qu’elle soulève, il a le mérite de nous introduire dans le secret du processus créatif du restaurant qui fut longtemps désigné comme le « Meilleur restaurant du monde ».

Le réalisateur, qui a suivi Ferran (oui, je l’appelle par son petit nom, on est intime !;-)) et sa garde rapprochée pendant un an, nous immerge sans un mot ni commentaire, du début du travail de création de la carte à l’ouverture du restaurant où persistent des ajustements permanents.

Que retenir de la manière de travailler de Ferran Adria ?

- Sa cuisine est une cuisine d’émotions plus que de saveurs : il cherche à surprendre et interpeller les gens plus qu’à les « régaler »

- Son processus créatif comporte 3 phases

- Phase 1  (les premiers mois dans son laboratoire à Barcelone avec sa garde rapprochée) : il travaille les formes et les apparences et répertorie tout à la manière d’un scientifique (1 même champignon peut passer à la centrifugeuse, à la poêle, être cuit sous vide, déshydraté ou confit pour parvenir à trouver l’apparence la plus surprenante)

- Phase 2  (à 3 semaines de l’ouverture dans son restaurant) : il assemble les saveurs pour composer un plat qui soit intéressant à la fois pour les pupilles et les papilles et trouve un fil conducteur à son menu unique

- Phase 3 (durant l’ouverture du restaurant) : il goûte et réajuste en permanence jusqu’à considérer qu’un plat est « abouti »

Bon, ne nous voilons pas la face, n’est pas Ferran qui veut ! Il est néanmoins intéressant de noter que sa technique de travail peut s’apparenter à ce que Pierre Hermé appelle « l’architecture des goûts » (si vous êtes sages, je vous ferai un billet là-dessus un jour ! J).
On ne s’étonnera pas donc que les 2 s’entendent très bien, et, à défaut de pouvoir goûter la cuisine du premier, on peut encore se régaler des pâtisseries du second !

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