750 grammes
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Moutarde et Macaron
7 avril 2012

Quoi de n'oeuf ?

Eh oui, en ce week-end de Pâques, il était quasiment impossible de ne pas vous parler d'oeufs ! Mais rassurez-vous, pas question d'inventaire chocolaté dans ce billet mais d'oeuf dur, en coque, mollet, ... Bref, de l'oeuf en chair et en coquille !

En effet, souvent utilisé comme ingrédient (pour les pâtisseries ou les préparations salées), il fut un temps délaissé comme aliment à part entière. La cause de ce désintérêt ? Elle est sans doute double : d'une part, l'oeuf, trop commun, n'était pas considéré comme un "mets" de choix comme peuvent l'être la viande ou le poisson ; d'autre part, il a été longtemps stigmatisé comme aliment vecteur de cholestérol (à cause du jaune).

Et puis, comme on ne pouvait pas rester brouillé avec lui, l'oeuf a su retrouver la place qu'il méritait dans nos assiettes. Voici donc 4 raisons pour vous convaincre de mettre des oeufs dans votre panier !

Raison n°1 : l'oeuf est réhabilité par les politiques de santé
"Les oeufs sont relativement peu chers, ils constituent une bonne source de protéines et ils se cuisinent de beaucoup de façons" (Source : site web du PNNS).
Que demander de plus ? Les mouillettes avec ? Sans partir ici dans un paragraphe de nutrition pure, l'oeuf peut donc être considéré comme l'alter-ego de la viande ou du poisson pour nos repas. Il est même encore plus trendy que ces deux derniers car il s'inscrit parfaitement dans la tendance "local-durable". Certains sites vous proposent même d'adopter une poule et de bénéficier d'une livraison régulière d'oeufs pondus par votre propre poule !

Raison n°2 : des enseignes mono-thématiques lui sont consacrées
On a déjà pu le remarquer, la tendance est à l'ouverture d'enseigne/restaurant mono-thématique : on choisit un produit et on le décline ensuite de multiples façons (pour que cela soit viable, il faut quand même que le produit choisi soit tendance ou, tout de moins, donne envie aux convives !).
Après les boutiques spécialisées dans les cupcakes, les cheesecakes, les gyozas ou les petits choux, voici donc ... Oh my coque ! Comme son nom l'indique, cette enseigne de restauration rapide s'est spécialisée dans l'oeuf et le décline donc sous toutes ses formes pour plaire aux goûts de chacun : oeuf cocotte, dur ou mollet, omelette (même blanche !), clafoutis, quiche, ... Alors, certes, ici on casse beaucoup d'oeufs mais on le fait bien !

oeufRaison n°3 : la gastronomie le réinvente
Si vous suivez bien, on sait désormais que l'oeuf est bon d'un point de vue nutritionnel et qu'il a un vrai potentiel foodista. Certes ... Mais l'oeuf peut aussi constituer un plat de choix dans un restaurant gastronomique !
En effet, depuis quelques années (à cause de la vague bistronomie ?), les chefs retravaillent l'oeuf et profitent de tout son potentiel. Ils le déstructurent, le cuisent basse température, l'assaisonnent différemment, ... Bref, ils le réinventent et présentent désormais régulièrement, même dans les restaurants étoilés, un plat centré autour de l'oeuf. Au menu ? L'oeuf mayo revisité dégusté chez Akrame ; l'oeuf moelleux, lentilles fondantes et pétales d'oignons doux de Anne-Sophie Pic pour Boco ou les recettes de Passard et Radzepi publiées dans le Nouvel Obs.

Raison n°4 : l'oeuf a un prix
Rassurez-vous, pas de contradiction entre le caractère bon marché de l'oeuf vanté au début du billet et ce prix !
En effet, comme tout aliment classique qui se respecte, l'oeuf mayo a aussi son prix. En effet, à l'initative de Claude Lebey, l'Association de Sauvegarde de l'Oeuf Mayo (il faut ce qu'il faut !) se réunit depuis 15 ans pour décerner, une fois par an, le prix du meilleur oeuf mayo de la capitale. Après la brasserie Flotte O.trement en 2011, c'est le restaurant L'Evasion qui est l'heureux lauréat cette année.
Les critères de sélection ? Un jaune cuit tout en restant onctueux (on évite l'étouffe-chrétien en cette période pascale !), une vraie bonne macédoine aux légumes "al dente" et une mayonnaise dans les règles de l'art recouvrant parfaitement les deux moitiées d'oeuf.

Résumons
Validation nutritionnelle + boutique mono-thématique + déclinaison gastronomique + prix public : plus que jamais, on peut dire que la poule est aux oeufs d'or !

Crédit Photo : Getty Images - Maren Caruso

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20 novembre 2012

Le macaron Hermé du mois : Jardin d'Antan

Même les meilleures choses ont une fin ! Ainsi, la collection des macarons "Jardins" de Pierre Hermé, après avoir commencé très fort en février avec un macaron associant framboise/citron vert/piment d'espelette tire ce mois-ci sa révérence avec un macaron au nom déjà presque nostalgique : "Jardin d'Antan".

Alors, pour finir en beauté (comme on avait commencé!), la dégustation ne pouvait se faire qu'avec l'As des As (qui signe aussi la photo de ce billet) pour savourer, une dernière fois, ce macaron du mois...

WP_20121118_006Le contexte
Un dimanche tout doux, tout gris, comme au ralenti, comme une journée chez Mamie, hors du temps et surtout loin du stress quotidien. Alors, à défaut des goûters de Mamie, on cherche des saveurs douces et enveloppantes qui ne viennent pas troubler ou réveiller la tranquillité de la journée.

 

La promesse
Pour ce macaron au nom et aux couleurs un rien rétros, voici ce que la maison Hermé nous promet : "En souvenir d’une odeur, peut-être celle d’une élégante ou d’une adorable grand-mère, ce macaron réunit les saveurs anciennes de l’anis et de la violette. Une seule crème enserrée dans une coque moelleuse qui, à la première morsure, vous emporte ailleurs. Une seule saveur qui laisse libre à chacun de puiser dans son imaginaire pour y trouver sa «madeleine». La violette est une image : associée à l’anis, elle évoque le souvenir."

Nos attentes
Pour être très honnête, des attentes, on n'en avait pas trop ... N'étant pas toulousaine (vous ai-je déjà dit que j'étais dijonnaise ? ;-)), je n'ai pas été élevée dans le culte de la violette. Ma seule expérience de dessert à la violette avait été un échec cuisant car j'avais eu l'impression de manger du savon (je me souviens encore très précisément de ce dessert fraises/violette et du restaurant où je l'avais mangé !).
Autant donc dire que je ne trépignais pas vraiment d'impatience devant ce macaron aux saveurs surannées. Mais bon, quand on connait le talent d'Hermé pour travailler les parfums floraux (ses macarons à la rose ou au jasmin sont exceptionnels !), notre curiosité ne pouvait être que titillée par ce bouquet. On espère donc des flaveurs douces et une dégustation "confortable" sans surprise ni à-coup.

La dégustation
Rendons à César ce qui lui appartient, ce macaron a fait carton plein !
La violette (justement dosée, c'est pour dire, j'ai aimé !) amène sa rondeur florale, très parfumée mais tout en douceur. Le mariage avec l'anis semble évident tant les deux s'accordent et se complètent. On n'a pas ici une succession de saveurs entre ganache et insert mais une seule saveur délicate et unique (dans tous les sens du terme !) oscillant entre la fleur et l'épice.
Comme à chaque fois, la question philosophique s'impose : "ce macaron porte-t-il bien son nom ?". Oui ! Ce macaron est d'une grande cohérence entre son nom, ses couleurs et ses saveurs. Tout nous évoque cette douce nostalgie et ce goût suranné que nous promettait la Maison Hermé. Le dernier macaron de la collection nous offre un joli regard vers le passé.

Le mot de la faim
Last but not least, le bouquet final est magistral !

 

WP_20121118_010Et puisque ce billet a le goût d'une douce nostalgie et des souvenirs d'enfance, je ne pouvais pas finir cette ronde de macarons sans vous parler des tous premiers qui m'ont marquée, ceux de Gillotte (pour ceux au fond de la classe qui ne suivent pas, j'en ai déjà parlé !). Le macaron au chocolat est dans mon top 3 et celui à la fleur d'oranger que je viens de goûter était bien parfumé !

11 mars 2013

Patate toi-même !

patateJe vous en ai déjà parlé à plusieurs reprises (je le précise pour que vous ne pensiez pas que je radote !), le dilemme actuel auquel doivent faire face (presque) tous les consommateurs se résume en un choix digne du Cid (pas du cidre pour ceux qui liraient un peu vite) : est-ce que je mange par plaisir de gourmandise ou pour satisfaire ma bonne conscience nutritionnelle.
La reformulation plus pragmatique de cette problématique très philosophique pourrait se résumer ainsi : à midi, je prends une micro-salade qui tient dans une tasse à café parce que vous-savez-qui m'a dit que c'était bien pour mon corps de manger léger et des légumes ou est-ce que je prends au contraire le big-burger frites avec supplément fromage parce que mon dieu que c'est bon !
Troisième et dernière variation pour que ça soit bien clair mes petits loulous: je mange pour faire du bien à mon moral (miam!) ou pour faire du bien à mon organisme (fibres, vitamines, ...)

Dans un monde idéal, où Dijon serait la capitale du monde, où la pluie ne ferait pas friser les cheveux et où les sacs Chanel ne coûteraient pas un bras (voire deux !), on arriverait à réconcilier plaisir de gourmandise et bonne consciense nutritionnelle et on s'éclaterait comme jamais avec une demi tomate cerise assaisonnée comme les habits neufs de l'empereur. Bon, vous l'aurez compris, Dijon n'est pas la capitale du monde et en attendant, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a !

Les industriels ont néanmoins bien compris ce dilemme que doivent résoudre les consommateurs à chaque repas et cherchent donc à leur simplifier la vie soit en rendant plus "gourmands" des produits diététiques (youhouh les yaourts Taillefine au chocolat de Tanzanie !) soit en rendant plus raisonnables des produits "gourmands" (camembert à -25% sel ou 100 calories pack Milka).

pom'plumesToujours dans cette tendance, vient de sortir un produit qui, je l'avoue, me pose question : la pom'plume soit la pomme de terre avec 30% de calories en moins ... On ne parle pas ici des frites à teneur réduite en matières grasses mais bien de la pomme de terre "brute" qui est allégée en calories.

D'où plein de questions dans ma petite tête :
1) Comment c'est fait ? (on introduit quelque chose dans la patate pour l'alléger ou au contraire on retire quelque chose ?)
2) Quel goût et quelle texture "ça" a ? (est-ce que la pomme de terre s'écrase à la cuisson ou au contraire est-elle plus ferme ?)
3) Quelle quantité en mange-t-on ? (en mange-t-on plus pour compenser ou en mange-t-on finalement la même quantité ?)
4) Combien ça coûte ? (parce que j'imagine que les 30% de calories en moins sont compensées par 30% du prix en plus !)
5) Qui est la cible ? (les femmes jeunes et soucieuses de leur ligne ? Je ne suis pas sûre que la pomme de terre fasse partie de leurs habitudes de consommation et qu'elles auront donc le réflexe d'en acheter ...)
6) Quelle sera la prochaine étape ? (alors là, faites vous plaisir, tout est imaginable !)

En fait, je vais vous révéler ici une top exclusivité mondiale : ce ne sont pas les féculents en tant que tels qui font grossir mais plutôt la façon dont on les cuisine. Ainsi, ce n'est pas la pomme de terre (avec 100% de calories !) qui fait grossir mais plutôt de la couper en allumettes et de la plonger dans un bain d'huile bouillante. De même, ce n'est pas les pâtes qui font prendre du poids mais plutôt la sauce crème/lardons et montagne de fromage dans laquelle on les noie ...

CIMG4238Alors pour finir ce billet plus en point d'interrogation qu'en point d'affirmation, je vous mets la photo des Mister Patate, tout à fait inoffensifs et très très bons, que faisait l'As des As (est-ce que vous voulez savoir son âge quand il a fait ça ? ;-))

22 novembre 2013

Reader's digest

Sujet du jour : à l'image de la soupe ou des glaces, la lecture a-t-elle une saisonnalité ?
Vous avez 4 heures à partir de maintenant, aucun document n'est autorisé et toute sortie sera définitive !

Plus sérieusement (ou au contraire moins sérieusement ...), avec le retour des températures frisquettes et la nuit qui tombe vite, à défaut d'hiberner, quoi de mieux que de bouquiner ? Voici donc pour accompagner votre thé/chocolat chaud/rhum (rayez les mentions inutiles), quelques lectures gourmandes à déguster selon vos envies ou votre appétit.

fluide glacialSi vous avez envie de tapas ou si vous avez un appétit de moineau : Fluide glacial spécial Nouvelle gastronomie

Comme dirait Thérèse "C'est fin, c'est très fin ça se mange sans faim !".
Fluide glacial, dont l'humour grinçant et décalé n'est plus à démontrer, a ici compilé des planches (pas de cuisine!) et des vignettes de styles très différents mais avec la nourriture comme dénominateur commun.
L'avantage de ce numéro ? On peut le lire comme on pioche dans un bol de cacahuètes laissé sur la table (c'est-à-dire compulsivement ou occasionnellement selon le comportement de chacun :-)). Bien entendu, vous n'êtes pas obligé de tout aimer mais, à l'image des tapas (ou des apéricubes - c'est moins branché mais plus réaliste!), il y en a forcément un que vous apprécierez.
Mon préféré ? Au saumon ! (pardon - j'avais dit que j'arrêtais) : la gastronomie faite pâté, la folie macarons ou l'interview du Chef Alain-Jérôme Pacard !

 

 

cuisine chimieSi vous avez envie de crustacés à décortiquer ou si vous avez soif de comprendre : La cuisine, c'est aussi de la chimie d'Arthur Le Caisne aux éditions Hachette Cuisine

Je ne suis pas la première à en parler, mais ce livre est une petite pépite pour tous ceux qui souhaitent comprendre le pourquoi du comment de ce qu'il se passe quand il cuisine. L'auteur (qui a travaillé avec Hervé Thys) a en effet réussi le tour de force de décortiquer et de nous expliquer étape après étape tous les secrets chimiques de la préparation d'un pot au feu ou d'une purée et de manière très accessible.
Et non seulement c'est simple mais en plus c'est ludique ! Vous vous délecterez donc non seulement en dégustant les plats réalisés mais déjà même en lisant ce petit précis (dans tous les sens du terme !). Grâce à ce livre, son auteur et la chimie, vos invités à Noël dégusteront un chapon farci tendrement fondant ou, d'ici là, vous réalisez des oeufs à la coque pas plus fêlés que vous !

 

luxe alimentaireSi vous avez envie d'un bon morceau de pain qui cale ou si vous avez envie de nourrir votre esprit : Le luxe alimentaire, une singularité française de Vincent Marcilhac aux éditions Pufr

Autant le dire tout de suite, il s'agit d'une thèse. Ainsi, si la première lecture pouvait se picorer, celle-ci est nettement plus "prenante".
Ici, on est presque sur une piste noire (à éviter donc si vous êtes niveau flocon en ski ou si pour vous, les sports d'hiver c'est plus descente de rhum que de piste). Il faut s'accrocher pour ne pas déchausser, ça descend tout schuss mais arrivé à la fin, on a le cerveau bien oxygéné et surtout, on a pris de la hauteur vis-à-vis de l'engouement actuel pour tout ce qui touche de près ou de loin à l'alimentation.
Des fondements du luxe alimentaire français aux nouvelles logiques de localisation des commerces alimentaires de luxe en passant par le défi de la mondialisation, vous serez largement rassasié !

Le mot de la faim

L'avantage des mots par rapport aux mets, c'est que vous pouvez vous en régaler, vous en délecter, vous en empiffrer ... sans difficultés pour digérer !

1 juillet 2014

A vanille et framboise

J'arrête tout de suite les esprits les plus médisants : non je ne suis pas inculte, oui je sais que le titre de la chanson de Boby Lapointe est "Avanie et framboise". Mais voyez-vous, j'ai mangé beaucoup plus de glaces à la vanille ou à la framboise que de glaces à l'avanie !

Bref, ce préambule pour vous expliquer qu'en ce début d'été, je vais vous parler d'un incontournable des journées ensoleillées en total cohérence avec le titre ci-dessus: la glace à la vanille.

Rassurez-vous, je ne vais pas fatiguer vos cerveaux déjà complètement ramollis par la chaleur en vous faisant un billet exhaustif sur les glaces à la vanille du marché (nous y serions sinon encore en septembre et je pense que ni vous ni moi ne voulons passer notre été devant un écran !).
Voici donc une présentation complètement subjective de quelques nouveautés, vous verrez il y en a pour toutes les gousses et les couleurs ! (jeu de mots de l'As des As qui tient à sa propriété intellectuelle ...)

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Vanille ... pour les papilles : Vanille noire

Cette adresse de Marseille est une véritable pépite (ou plutôt gousse) pour les amateurs de glace.
Fabriqués de manière complètement artisanale et avec la juste dose de sucre (ni trop ni trop peu), tous les parfums méritent d'être goûtés. A deux (avec Mme Audrey, la mère spirituelle de ce blog !), nous avons pu tester : sorbet abricot, sorbet cassis, glace yaourt, glace vanille, glace fraise et glace amandes (oui, nous étions en petite forme ;-)).
Mention toute particulière pour la glace à l'amande, dont le goût subtil évolue tout au long de la dégustation, et le sorbet abricot qui restitue de manière absolument parfaite la texture de la chair, son parfum et sa pointe d'acidulé.
Et vanille noire pourquoi ? Car il s'agit, en termes de classification de vanille, de la plus qualitative : très humide et grasse, son parfum est exceptionnel (manque de chance, le jour où on y est allé, il n'y en avait plus !).

magnum dolce gabbana

Vanille ... pour les brindilles : Pistachio white

Deux paradoxes dans un même produit : une glace à la vanille nommée "pistachio" et une collaboration entre les couturiers italiens Dolce&Gabbana et une marque de glace ... américaine (sacrilegio !).
Pour les 25 ans de la marque Magnum, le duo de la mode a en effet créé une glace en édition limitée qui réjouira les foodistas : une glace à la vanille avec inclusion de pépites de chocolat et morceaux de pistache, recouverte de la coque caractéristique des Magnum ici en version chocolat blanc.
Disponible a priori dès le début du mois, cette glace est aussi paradoxale dans ses effets : s'en offrir une permet certes de s'acheter un produit Dolce et Gabbana sans avoir à s'amputer d'un bras ; s'en offrir plusieurs réduit cependant la capacité à rentrer dans leur robe ! (et un bras en moins n'y fera rien ...)

carte d'or dame blancheVanille ... pour Camille : Carte d'Or "façon glacier" saveur Dame Blanche

La dame blanche étant un de mes desserts préférés, il était strictement normal que cette glace me revienne.
Je vous rassure néanmoins:
1. Toutes les autres glaces précédemment citées sont AUSSI pour moi (oui, j'étais déjà très partageuse dans la cour de récréation ;-))
2. Cette glace vanille pourrait aussi être pour les familles étant donné que c'est la plus facilement trouvable dans les supermarchés.

En effet, pour cet été, Carte d'Or, l'un des leaders de la glace en GMS, lance une gamme "Façon Glacier" (ah bon, parce que leurs autres glaces avant c'était "Façon boucher-charcutier" ?).
Le propos ? Plutôt des recettes façon coupe de glace que glacier (si le marketing de Carte d'Or me lit ...) mêlant à la glace traditionnelle des inclusions et des sauces. Six parfums en tout sont proposés dont un "Saveur Dame Blanche" (mon préféré ! comme diraient les apéricubes) avec une glace à la vanille enrichie d'une sauce au cacao (et non au chocolat) et d'éclats de noisette et de chocolat.
Ne nous voilons pas la face, il ne s'agit bien évidemment pas d'une dame blanche d'anthologie mais cela peut toujours sauver en cas de fringale glacée quand tout est fermé.

Enfin, pour les esprits les plus chagrins qui même durant les fortes chaleurs ne fondent pas pour la glace, voici, pour vous éviter de faire une tronche de cake tout l'été, une recette toute récente mais qui ne va pas manquer c'est sûr de faire le tour de la blogosphère : le cake à la glace !
Déjà vu ici ou , sa simplicité va vite en faire un incontournable de vos vacances quand les ustensiles des locations ou la motivation viennent à manquer : de la glace + de la farine + un peu de levure + 30 minutes de cuisson et c'est tout bon ! (ça marche aussi avec la lettre du dessous...)

Bon maintenant que vous avez toutes les glaces en main mes petits loulous, je vous laisse, je vais profiter de l'été pour goussiper un peu ! ;-)

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22 novembre 2011

Mlle Moutarde dans un supermarché allemand : épisode 1

Bonjour à tous ou plutôt Guten Tag en Alle !

Autant vous l'annoncer tout de suite, cette semaine est placée sous le signe de l'Allemagne ! J'ai en effet profité du 11 novembre (bizarrement jour travaillé en Allemagne ... ;-)) pour aller faire un petit tour outre-rhin. Le passage au supermarché s'est révélé très instructif comme à chaque fois (je suis peut-être bizarre mais j'aime beaucoup, quand je suis dans un pays étranger, me rendre dans les supermarchés car c'est, je trouve, toujours très révélateur, de la culture et des habitudes alimentaires d'une société).
Comme il est impossible de tout vous résumer dans un billet, j'ai "saucissonné" mes découvertes en 3 parties.

Aujourd'hui, épisode 1 : les produits typiques de la culture allemande que l'on ne trouve pas en France.

Les photos de ce billet vont vous présenter des produits qui sont vraiment des basiques de l'alimentation allemande. Bon marché, on les trouve dans toutes les tailles de supermarché (petits, moyens ou grands). Je précise que je ne suis volontairement pas allée dans une épicerie fine pour ne pas biaiser le point de vue et montrer véritablement le quotidien alimentaire d'un allemand lambda. Je m'excuse par avance de la qualité des photos mais j'ai pris tous les clichés "en live" et les éclairages laissent parfois à désirer ...

Tout d'abord, au rayon "conserves salées", on peut remarquer qu'un légume assez rare en France dans ce rayon et ici décliné sous de multiples formes : le chou. Je vous passe la traditionnelle choucroute pour vous faire découvrir le chou rouge préparé, le chou vert (Grünkohl) et le chou frisé (Wirsing).De même, la Marque Maggi (d'origine allemande) est largement plus développée qu'en France et on trouve un rayon entier consacré à ces produits (soupes déshdratées, fonds de sauce, ...).

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Au rayon frais, vous aurez la joie de découvrir la "Currywurst" (saucisse avec une sauce à base de curry-ketchup, emblème de la culture allemande du snack) à réchauffer au micro-ondes, du petit lait (oui, le "jus" qu'il y a toujours à la surface de nos yaourts est ici vendu dans des packs spécifiques!) à boire tel quel dans un gobelet ou des yaourts au pavot (comme dans la culture juive, les préparations au pavot - pâtes, yaourts, gâteaux - sont monnaie courante en Allemagne et d'ailleurs les foodistas françaises en font souvent des provisions quand elles viennent outre-rhin!).

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Enfin, au rayon "épices et condiments", on trouve très facilement une herbe quasi-impossible à trouver en France : l'ail des ours (nommée Bärlauch et qui parfume divinement les plats !). On peut aussi acheter de la rémoulade, une mayonnaise douce aux herbes à manger avec de la viande ou des charcuteries ou la fameuse sauce au curry (vendue par Heinz) pour faire chez soi la traditionnelle curry wurst.

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Pour finir, une petite curiosité rigolote : en Allemagne la moutarde est sexuée ! En effet, on trouve de la moutarde pour femmes (celle moulue finement) et de la moutarde pour hommes (celle en grains).

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Voilà, c'est fini pour aujourd'hui !

Rendez-vous jeudi pour un billet sur les produits qui pourraient arriver prochainement en France ...

17 novembre 2011

Mange ta soupe !

Que celui qui n’a jamais entendu cette phrase dans son enfance lève sa cuillère !

Certes, il y a quelques années encore, la soupe était considérée comme un peu « vieillotte » et la catégorie en GMS ne faisait pas preuve de beaucoup d’inventivité … Mais ce temps-là est révolu et un véritable tourbillon souffle sur notre traditionnelle et consensuelle brick de velouté 9 légumes ! Car oui mesdames et messieurs je vous le dis, la soupe est devenue trendy !

soupe warholComment ? Comme souvent dans l’industrie agroalimentaire, sous l’influence des chefs de la gastronomie et par l’arrivée de marques étrangères.

Premièrement : les chefs.
Sans parler de la cultissime soupe VGE de Bocuse, de nombreux chefs se sont attachés à revisiter le potage et à en faire une entrée digne d’un restaurant étoilé. Soit en utilisant des ingrédients de luxe (des toppings de caviar, homard ou truffe) soit en intégrant des saveurs anciennes ou d’ailleurs (combawa, panais, …). Roland Durand, chef du restaurant Le Passiflore, propose notamment un "bouillon de châtaigne grillée à la réglisse". La manifestation « Amoureusement Soupe » organisée le 5 novembre à Montmartre ou la soupe de potiron servie en entrée des repas Fooding organisés ce week-end pour le lancement de leur guide 2012 sont autant de preuves, s'il en est besoin, de ce retour en grâce de la soupe.

Deuxièmement : les marques étrangères.
En effet, des groupes tels que Covent Garden ou Green Shot avec leurs packagings insolites et leurs parfums originaux (petits-pois, ricotta et basilic ou carotte-coriandre) ont su dynamiser la catégorie et ont réussi à convaincre le consommateur que non, la soupe ce n’était pas qu’un truc de mamie mais c’était aussi un truc trendy.

Pourquoi ça marche ?

Parce que, comme toujours dans les périodes d’instabilité économique, les consommateurs cherchent à revenir à des valeurs sûres, à se rassurer. Et quoi de plus rassurant qu'une soupe comme qu'on était enfant ? Conjugué au fait que la soupe peut (souvent) être le centre d’un repas rapide et équilibré pour toute la famille le soir (préoccupation non négligeable pour les actifs !) et que le rayon s’est considérablement diversifié pour correspondre aux goûts de chacun, c’était le succès assuré !

Concrètement, que trouve-t-on maintenant dans nos rayons ?

soupe covent gardenAvec un positionnement premium, on trouve toutes les soupes vendues au rayon frais : les historiques Covent Garden ou Green Shot ou la plus récente Ferme d’Anchin. On peut noter que toutes ces soupes sont vendues soient en cup (pour une consommation individuelle le midi) soit en brique refermable (pour une consommation à plusieurs ou individuelle mais sans le problème de fermeture des bricks !). Toujours sur un positionnement haut-de-gamme, on trouve aussi les soupes déshydratées Ariaké par Joël Robuchon ou les soupes Jardin d’Orante par Marc Veyrat.
Sur un positionnement qualitatif mais en restauration hors-domicile aussi la soupe est dans l'air du temps ! On peut aussi citer tous les bars à jus, qui proposent aussi des soupes froides l'été et chaudes l'hiver, ainsi que l'enseigne Giraudet qui, en plus de proposer un bar à quenelles, offre des soupes avec des parfums recherchés.


Sur un positionnement plus grand public, les traditionnels poids lourds du marché (Knorr et Liebig) ont su aussi innover et ce, de deux manières différentes. Tout d’abord, en proposant eux aussi des soupes plus qualitatives avec des packs aux couleurs rupturistes (le" crémeux de courge, potimarron et gambas" chez Liebig ou la gamme « Moments gourmets » chez Knorr) puis en améliorant leurs recettes pour satisfaire la quête d’authenticité et de simplicité des consommateurs (la gamme « Secrets de grand-mère » chez Knorr ou la gamme « Recettes Maison » de Liebig qui promet « de bons ingrédients comme à la maison »).

Bien évidemment, pour être dans la tendance, vous pouvez aussi faire votre soupe maison car, il faut bien l’avouer, si on a une casserole et un bon mixeur, c’est très simple et bon marché.

Donc maintenant, vous l’aurez bien compris, fini la soupe à la grimace et place à la soupe top-classe !

1 décembre 2011

Manger vite et bien : une affaire qui roule !

La nouvelle tendance qui monte pour manger rapidement et à moindre frais sans renoncer au goût ? Les Food trucks ! Non, ne vous y trompez pas, je ne parle pas de food-truc mais bien de food-truck (littéralement "camion à alimentation").

food truck - martin harbeyCes camions-restaurants, constitutifs de l'identité new-yorkaise, connaissent actuellement un véritable coup de jeune outre-atlantique et commencent même à débarquer en France ! En effet, alors qu'ils vendaient principalement des aliments emblématiques de la "street food" (hot-dog, bagels, cookies & co), ils montent progressivement en gamme et deviennent même parfois gastronomiques.

Des preuves ?
1) Une cérémonie (les Vendy Awards) a été créée en 2005 pour récompenser les meilleurs food trucks de New-York. And the 2011 winner is ...Solber Pupusas ! Un camion qui vend des "pupusas", une spécialité du Salvador constituée (d'après les recherches que j'ai faites !) d'une galette de maïs avec différentes garnitures.
2) Les grands chefs s'y mettent aussi et donnent leurs lettres de noblesse à ces fameux camions-restaurants ! Ainsi, Alain Ducasse a investi une journée durant un des ces camions sous le regard des caméras de NBC et Joël Robuchon a conquis Manhattan dans le "gourmet food truck" d'Air France (oui vous avez bien lu, gourmet food truck) avec sa recette de boeuf grillé à la sauce truffe au vin.

Si vous êtes désormais convaincu que "camion" peut rimer avec "bon", il convient maintenant de s'interroger sur les raisons de ce succès. En ces temps de restrictions budgétaires, le camion présente un avantage économique aussi bien pour le restaurateur que pour le convive. Pour le premier, il permet de monter rapidement son affaire à moindre coût (l'investissement initial pour un camion est d'environ 100 000 $, imbattable comparé à l'investissement nécessaire pour un restaurant !) ; pour le second, il permet de réconcilier 2 envies antagonistes en apparence : savourer la gastronomie mais à moindre prix !
De plus, pour beaucoup de jeunes chefs, le food truck offre une occasion de s'émanciper des codes parfois lourds des grands restaurants et permet de d'ouvrir la gastronomie à des publics parfois intimidés par la rigidité des codes classiques (les plus jeunes, les moyens revenus, ...).

Vous avez désormais vous aussi envie de goûter cette nouvelle forme du bien manger ? Rassurez-vous, nul besoin de prendre l'avion pour satisfaire vos aspirations gourmandes ! En effet, la folie camion commence, lentement mais surement, à investir la France. Ainsi, Thierry Marx (chef de file de la Street food haut de gamme) investira un food-truck le temps du salon Sandwich et Snack show en février prochain. De même, le "Camion qui fume" sillonne Paris et propose une restauration américaine, certes  traditionnelle, mais de qualité. Enfin, même les plus gros acteurs de la restauration s'y mettent ! Ainsi Subway teste le concept du food-truck en France avec un premier camion itinérant dans le 16ème arrondissement.

Qui sera le prochain à sauter le pas ? Une chose est sûre, bons nombres d'acteurs de la scène alimentaire française doivent être en train de se pencher sur le concept ... On ne pourra que leur recommander d'y penser de façon très sérieuse pour éviter d'avoir à sauter dans le camion en marche !

DSCN0271PS : Je voudrais profiter de ce billet pour souhaiter un joyeux anniversaire à mon petit frère qui fête aujourd'hui ses 22 ans ! En effet, il est toujours prêt à m'accompagner dans mes explorations gastronomiques et accepte (presque) sans broncher depuis plusieurs années de tester toutes les nouveautés de l'agroalimentaire que je déniche ! Alors merci Axel pour ta patience et ton esprit curieux et vivement samedi pour le prochain test ! :-)

27 mars 2012

Moteur, silence, ça cuisine !

A moins d'être arrivé seulement depuis deux jours en France (Hello and welcome to France !), vous avez du remarquer que la cuisine est de plus en plus présente dans notre société : journaux, livres, émissions télé et radio, boutiques spécialisées, ateliers de cuisine, jeux de société (Trivial Poursuit spécial gastronomie par exemple), internet, téléphone et sans doute encore ailleurs très prochainement.

Au mois de mars, la cuisine a surtout effectué son grand retour ... au cinéma ! En effet, deux films mitonnés aux petits oignons sont sortis à une semaine d'intervalle ce mois-ci : Comme un chef d'une part, Entre les Bras d'autre part. Chercher à les confronter serait aussi peu pertinent que de comparer homard et Dame blanche (j'adore les deux mais à des moments et des humeurs différentes, l'un n'em-pêche Melba comme dirait l'As des As !). Voici donc, plus qu'une critique, des orientations pour choisir le bon film au bon moment !

comme-un-chefComme un chef : pour ceux qui veulent sourire ou initier tout en douceur quelqu'un à l'univers de la gastronomie
Honnêtement, c'est un film "gentil" et grand public mais qui ne casse pas non plus trois pattes à un canard (ça tombe bien, il n'a pas été tourné à la Tour d'Argent ! ;-)). Quelques scènes sont drôles, d'autres carrément caricaturales mais on doit au moins souligner que les acteurs ont vraiment travaillé leur rôle et ont adopté des gestes de grands cuisiniers même pour certains petits détails (par exemple, la manière de tenir la cuillère pour goûter une sauce). Est-ce réaliste ? Non ! Mais certaines problématiques inhérentes au métier sont soulevées : la pression (économique) liée aux étoiles, les horaires très durs qui obligent bien souvent à mettre sa vie de famille entre parenthèses, les sirènes des modes et tendances qui peuvent venir brouiller un style plus personnel, ... En conclusion, un film à popcorn du samedi soir !

Entre-les-bras-afficheEntre les Bras : pour les fins gourmets qui s'intéressent à la gastronomie ou ... à la psychologie
Ce documentaire est construit comme un plat de haute-volée autour d'un savant équilibre entre plusieurs éléments : transmission et création, inquiétude et fierté, père et fils, nature et culture (du goût), passion et initiation, réussite familiale et destin personnel. Il faut saluer l'excellent montage, sans aucune voix-off, qui réussit par le choix des plans et des coupes, à suggérer toute la palette des émotions ressenties (la dernière image en est la meilleure illustration !). Seul petit bémol, la musique, un petit peu trop mélodramatique, et qui ne sert donc pas vraiment le propos ... En sortant, on n'a qu'une envie, se souvenir de ses propres gourmandises d'enfance et parler à ses parents !

 

Ces deux films, toujours à l'affiche, peuvent être rejoints, dans votre DVD-thèque gourmande, par deux autres films indispensables

ratatouille,0Ratatouille : pour regarder en famille (et faire aimer la ratatouille aux enfants ?)
On ne présente plus l'histoire de Rémi et de son rat ... Mais sachez que ce film n'est pas seulement un gentil film d'animation pour enfants et qu'il peut même toucher les adultes !

 

 

 

 

festin babetteLe festin de Babette : pour comprendre que la cuisine est avant tout un acte d'amour et de générosité
Ce chef d'oeuvre danois réalisé en 1987 est à voir absolument ! Je vous rassure tout de suite, il ne s'agit absolument pas d'un obscur film d'auteur sans sous-titre où on lutte pour garder les paupières ouvertes mais d'un film superbe, émouvant et gourmand.

 

 

 

Enfin, si vous avez de la place, voici quelques autres films gourmands qui m'ont marqué : Julie & Julia, El Bulli : cooking in progress, Cuisine et dépendances, Charlie et la chocolaterie,  Le Chocolat, ...

Tous ces films vous donneront l'occasion de se faire une toile avec les étoiles !

17 avril 2012

Un café nommé avenir ...

DSCN1517Une semaine en partie placée sous le signe non pas du bélier mais du café !

En effet, le classique et simple "un café et l'addition s'il vous plait" risque de devenir petit à petit beaucoup plus complexe ... Pourquoi ? Car le café monte en puissance et en expertise mes chers petits lecteurs. Avant, on demandait un café et on obtenait suivant le lieu, l'humeur et les coutumes locales un très bon ristretto, un café américain ou, pas de bol (ou plutôt de tasse !), un café brûlé.
Mais depuis, un certain Nespresso est passé par là et a complètement changé la donne sur le marché du café.

Petit résumé des épisodes précédents
Avant Nespresso, le niveau de connaissance de la très grande majorité des consommateurs autour du café était proche de 0. Le café, c'était juste liquide, noir, compris dans la formule déjeuner et plein de caféine pour rester éveillé. Mister Georges passe par là et ô surprise, on découvre que :
1. le café est une boisson premium et branchée
2. il existe, comme dans le vin, des crus de café avec chacun un goût et une puissance propres

Alors certes, Nespresso a sans doute plein de défauts (c'est cher, c'est pas écologique, c'est que du marketing, c'est pas du thé, c'est pas du vrai café - cherchez l'intrus) mais il faut au moins reconnaitre que la marque a eu le mérite d'éveiller la curiosité et le goût des consommateurs pour le café et de les sensibiliser au principe des variétés !
N'oublions pas non plus de citer Starbucks dans cette campagne de glamourisation du café. Les différentes boissons (souvent trèèèèès sucrées) ont su vaincre les réticences organoleptiques des plus jeunes.
J'ouvre d'ailleurs une petite parenthèse : le café est souvent associé à l'amer qui est considéré comme une saveur "adulte" (c'est-à-dire qu'on apprend à aimer au fur et à mesure et qui n'est pas innée comme peut l'être l'attirance pour le sucré), c'est pour cela qu'il a fallu des cafés souvent très sucrés et aromatisés à la vanille, au chocolat ou au caramel pour conquérir une cible plus jeune que la cible tradtionnellement associée à cette boisson, les adultes. Fin de la parenthèse, reprise du débit de boisson !

Synopsis de l'épisode actuel
Profitant de cet intérêt tout juste torréfié des consommateurs pour le café, les marques surfent sur la tendance et déclinent le café à toutes les sauces. Petite revue des acteurs en présence et des initiatives de chacun ...
- Mac Donald's : très vite, l'enseigne a senti le bon filon que représentait le positionnement de Starbucks et a donc développé, pour les concurrencer en frontal, des Mac Café
CIMG4732- Starbucks : c'est nouveau c'est tout chaud, vous avez désormais le choix du blend (c'est à dire du mélange) pour votre expresso. Blond ou corsé, c'est vous qui décidez ! De plus, l'enseigne a annoncé qu'elle commercialiserait d'ici la fin de l'année une machine à capsules sous sa marque pour que le consommateur puisse "reproduire à la maison la qualité des boissons Starbucks". (on retrouve bien là dans ces deux initiatives l'influence de Nespresso qui a sensibilisé les consommateurs aux différents crus)
- Nescafé : leader ancestral sur le marché du café soluble, la marque a su prendre la vague et innover pour correspondre aux nouvelles attentes des consommateurs qui ne cherchent plus "un café" mais "des cafés" différents en fonction du moment de consommation et de l'humeur. Aux côtés du traditionnel café soluble, on trouve donc : du Nescafé café viennois ou cappucino vanille, du Nescafé Green Blend (où l'on découvre que le café c'est bon pour la santé car plein d'antioxydants - et hop on joue comme ça sur le terrain nutrition du thé !) ou du Nescafé Nes pour s'initier en douceur au café avec une boisson douce et sans amertume.
- Carte Noire : comme toujours quand un des concurrents avance, les autres s'alignent ou répliquent ! Carte Noire a donc présenté il y a peu sa dernière innovation "Millicano" qui allie, attention tenez vous bien, "les avantages d'un café soluble ... avec les sensations d'un café moulu". En gros, c'est tout bénef : la simplicité de préparation d'un café soluble avec le plaisir de la dégustation d'un café moulu !
- les indépendants : un peu partout en France, pour répondre aux attentes de consommateurs avertis et toujours en recherche de plus de qualité, des maisons de torréfaction ouvrent leurs portes et les barista, en conseillant et présentant leur offre, approfondissent la connaissance du café initiée par Nespresso.

Dans les épisodes à venir
DSCN1385A mon avis, cet intérêt croissant pour le café n'en est qu'à ses débuts. Le public commence à être sensibilisé à la subtilité et à la diversité du café mais l'offre (notamment en supermarché) peut encore considérablement se développer aussi bien d'un point de vue quantitatif que qualitatif. Toujours en lien avec cette tendance, le café va aussi être de plus en plus utilisé comme ingrédient dans la gastronomie. De même que l'on utilise désormais le thé pour les plats salés (cf. ce billet), on proposera certainement dans les années à venir de plus en plus de plats cuisinés utilisant la richesse aromatique du café. Et qui dit que l'on ne trouvera pas aussi un restaurant proposant des accords mets et café comme le fait déjà avec beaucoup de succès Yam'Tcha pour le thé ?

Et maintenant que vos papilles sont éveillées par le petit noir, rendez-vous jeudi pour une dégustation dans les règles de l'art !

Edit du 17/04 : Nespresso organise du 18 avril au 18 juin un concours intitulé "Café gourmand". L'objectif ? Proposer une boisson composée à partir d'un des grands crus de Nespresso avec les mignardises appropriées. Avis aux amateurs, vous trouverez plus d'info sur le site de la marque !

26 novembre 2011

Mlle Moutarde dans un supermarché allemand : épisode 3

Chose promise, chose due ! Le troisième et dernier épisode de ma visite va parler chocolat, avec la mise en avant d'une marque allemande qui s'installe progressivement en France et les fameux calendriers de l'Avent.

Tout d'abord, focus sur une marque qui, à l'instar de Milka ou Haribo, gagne à s'installer rapidement. Qui donc ? Ritter Sport !
Ce nom ne vous dit a priori rien ? Mais si ! Les petites tablettes de chocolat de format carré vendues dans les gares (dans les enseignes Relay pour être précise). En France, on ne trouve actuellement que 2 ou 3 variétés (avec des noisettes entières, avec inclusion de petits-beurres ou chocolat à 70% de cacao) mais en Allemagne ... On trouve plus de 20 variétés avec même des déclinaisons saisonnières ! Pour vous réveiller les papilles, voici un aperçu des parfums proposés : au yaourt, au miel et noix, au café, à la pâte d'amandes, à la mousse au chocolat ou au cornflakes et plusieurs déclinaisons bio ou pour diabétiques ! Et pour la saison hiver 2011-2012, vous pourrez en plus croquer avec délice dans une tablette au praliné (on a l'impression d'avoir du Nutella en carré!), à la pâte d'amande parfumée à l'orange ou aux pralines. Comme sa grande soeur Milka, Ritter Sport se décline aussi en différents formats pour répondre à toutes les attentes du consommateur mais toujours dans son format si caractéristique : la tablette carrée. Les photos suivantes vous montrent les différentes tailles en ordre croissant : du mini pour le café au maxi à partager !
De plus, Ritter Sport, toujours pour construire son identité de marque, a inauguré à Berlin un flagship store avec un musée, un salon de dégustation et un atelier de customisation pour créer sa tablette personnelle. La marque espère connaitre à terme en France le même succès que Milka ...

assortiment     220px-Ritter_Sport_Minis     DSCN0600

 

Deuxième sujet d'importance en ce moment : le calendrier de l'Avent ! En effet, le premier dimanche de l'Avent c'est dès demain mais les plus impatients devront attendre jusqu'à jeudi prochain pour ouvrir la première fenêtre de leur calendrier ... Et, autant vous le dire tout de suite, les Allemands sont très forts en la matière ! D'ailleurs, ces calendriers ne sont pas réservés qu'aux enfants (vous allez le voir, certains ont clairement une cible plus âgée !) et l'offre est donc, par conséquent, beaucoup plus étendue qu'en France. Ainsi, on peut remarquer que certaines marques d'envergure internationale proposent des calendriers de l'Avent pour le public allemand mais pas pour le public français (arriveront-ils bientôt en France ? Mystère ...). Dans l'ordre d'arrivée, voici donc : le calendrier de l'Avent uniquement Kinder surprise (oui, vous ne rêvez pas, un kinder surprise par jour !), le calendrier Ferrero (avec des Ferrero Rocher et des Mon Chéri), le calendrier à base de pâte d'amande de Lübeck (Niederegger est une marque très réputée pour la qualité de son "Marzipan" - vous pouvez remarquer que le pack est clairement designé pour des adultes et non pour des enfants) et enfin, le calendrier Lindt pour les amoureux (comme ça, chacun peut ouvrir sa petite fenêtre tous les jours ... fini les chamailleries !)

DSCN0547     DSCN0550     DSCN0553     caldendrier duo

Mais j'ai gardé le meilleur pour la fin. Vous connaissiez le calendrier de l'Avent pour enfant, vous connaissez maintenant le calendrier de l'Avent pour adulte, et bien voici le calendrier de l'Avent pour  ..............chat ! Oui, vous avez bien lu ! Les minous gâtés auront ainsi une croquette par jour et, pour le 24, ils auront droit à une petite souris en jouet ! On n'arrête pas le progrès ...

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Nous voici maintenant arrivés à la fin de ce périple en Allemagne. Alors, quoi de mieux pour clôturer cette série que de citer un proverbe allemand ?
Voici donc le mot de la fin : "Alles hat ein Ende, nur die Wurst hat zwei!" ("tout a une fin, seule la saucisse en a deux !").

Sur ce, bonne journée et à bientôt pour de nouvelles aventures (en France ! :-))

21 avril 2015

Chimney cake : ça va être un tube !

Après plusieurs billets salés (sans pour autant être lestes !), petite étude de cas aujourd'hui d'une pâtisserie qui commence à pointer le bout de son nez ou plutôt le bout de son chemi-nez !

En effet, même si la eat-pâtisserie du jour se nomme à l'origine "kürstoskalacs", c'est sous son nom anglais "chimney cake", nettement plus prononçable pour nos palais occidentaux, qu'elle commence à se diffuser ...

chimney cake

A l'origine, il n'y a pas de fumée sans feu

Comme les consonnances de son nom l'indique, le kürstoskalacs est originaire d'Europe de l'Est et plus précisément des carpates.
Loin d'être une nouveauté, c'est un gâteau à l'origine élaboré lors des fêtes populaires et désormais consommé de manière régulière, tout du moins en Hongrie.

Alors comment expliquer cette arrivée sur nos terres occidentales seulement maintenant et pas avant ? A défaut d'une liste exhaustive, voici au moins deux hypothèses explicatives ...
Tout d'abord, la soif occidentale permanente de nouveautés qui pousse à aller chercher toujours plus loin les phénomènes de mode de demain et ce, en gadtronomie comme dans le toursime ou dans la mode. Après la ronde des (ma)carons, cupcakes, choux et autres cronuts on reste dans les "c" avec le chimney cake.
Deux lettres "C" (presque) entrelacées et une origine Europe de l'Est : de bons atouts pour se lancer une mode !

La technique pour ne pas tout réduire en cendres dès votre premier essai

Le gâteau tient son nom non pas de l'âtre dans lequel on le faire cuire mais de sa forme.
Comme pour beaucoup de gâteaux d'origine populaire, les ingrédients sont courants et la pâte simple à réaliser : une pâte sucrée plutôt souple et non collante parfumée le plus souvent à la fleur d'oranger.
La cuisson ? On enroule une bande de pâte en spirale autour d'une broche, on roule dans le sucre avant de faire cuire à la broche en arrosant régulièrement le gâteau de beurre.
Le nom de chimney cake ne vient pas donc pas de la cuisson (qui peut aussi avoir lieu sur un grand feu (ou, plus moderne, dans une rôtisserie presque équivalent à celle des poulets !) mais de sa forme tubulaire dont sort de la fumée quand il est encore chaud. CQFD !

En bouche, un feu ... d'artifice !

Pour réussir, il ne suffit pas que le gâteau soit ludique ou nouveau, il faut surtout qu'il soit bon !
Le chimney cake offre un contraste de textures entre le croustillant caramélisé de l'extérieur sucré/beurré et le moelleux fondant de l'intérieur pour un double effet kiss-cool.
Au goût, on retrouve les saveurs d'une brioche à la fleur d'oranger associée à la gourmandise de la cannelle ou du parfum final choisi pour rouler le chimney cake. En quelque sorte, un trait d'union gourmand entre la Mouna orientale et les kanelbullars nordiques !

Duel chimney cake et gâteau à la broche : évitez de vous faire enfumer ...

Certains gastronomes connaisseurs et voyageurs verront dans le chimney cake la version "it-isée" du gâteau à la broche aveyronnais ou du Baumkuchen allemand. Oui ... mais non.
Tout d'abord car le chimney cake, dans sa version hongroise, est aussi ancien que ses confrères français ou allemand et ensuite car la technique de cuisson n'est pas la même : pour le premier, la pâte souple est roulée autour de la broche avant cuisson alors que pour les deux autres, la pâte, très liquide, est versée au fur et à mesure sur la broche nécessitant - pour le coup - un coup de main beaucoup plus expert.
Cette différence de technique de cuisson se retrouve aussi dans la forme (et les sensations en bouche!) : le chimney cake est tubulaire alors que le gâteau à la broche ou le Baumkuchen ont une forme de "sapin" (d'où le nom allemand signifiant "gâteau en forme d'arbre").
Pour simplifier, assimiler chimney cake et gâteau aveyronnais est aussi juste que d'associer poulet et sanglier sous prétexte que les deux peuvent être rôtis à la broche ;-)

Potentiel foodista : aussi grand que les hauts fourneaux

chimney cake 2En effet, le chimney cake propose une équation gagnante tant d'un point de vue gustatif que mercantile :

douceur sucrée bon marché (toujours apprécié en tant de crise)
+
nombreuses déclinaisons possibles/customisation pour plaire au goût de chacun (on peut rouler le chimney cake encore chaud dans de multiples saveurs : sucre roux, cannelle, coco, etc ...)
+
consommation individuelle et nomade possible (pour correspondre à nos modes de vie urbains actuels)
=
Tout ce qu'il faut pour ne pas faire un four !

Quels chemins pour en manger ?

Bon, ne nous voilons pas la face, la tendance étant vraiment à son tout début, les points de vente se comptent encore pour le moment sur les doigts d'une main ...
A Paris, preuve que le potentiel est là, une boutique monoproduit consacrée au chimney cake a ouvert ce printemps (Alma, the Chimey Cake Factory, 22 rue de réaumur).
A Londres, les Chimney Cake Bakers sur Finchley Road régalent les gourmands de leurs déclinaisons sucrées ET salées de cette nouvelle pâtisserie.
Sinon, en attendant une diffusion plus large, l'initiation ou la redécouverte du traditionnel gâteau à la broche présente une (très!) bonne mise-en-bouche. Les chanceux Aveyronnais sont à la source mais pour les autres, la Grande Epicerie en propose à la vente en ligne ;-)

Le mot de la faim

Puisqu'à chaque été, sa it-pâtisserie et son tube musical, je suggère pour une parfaite cohérence de notre moi intérieur, gustatif, vocal et sprirituel, le retour de la mythique chanson Chim-chim cher-ee à chanter sur les toits cet été en dégustant un morceau de chimney cake !

 

Crédit photo 1 : The shopping Mama
C
rédit photo 2 : Food. Travel. Superlatives

1 février 2014

Est-ce vraiment mug-lich ?

Ne nous voilons pas la face, le mois de janvier est loin d'être le plus riant de l'année : l'euphorie des fêtes est passée, la 20ème part de galette sans avoir une seule fois la fève reste un peu en travers de la gorge, les oiseaux sont encore loin de chantouiller le matin et il est quand même un peu trop tôt pour compter les jours jusqu'aux ponts de mai.
Même les soldes, qui constituaient la seule perspective vraiment réjouissante de ce début d'année, ne sont plus vraiment ce qu'elles étaient à cause du principe des soldes flottantes ...

Mais on ne va pas se laisser abattre pour autant mes petits loulous ! Pour lutter contre la morosité ambiante il nous faut du confort sans effort mais aussi un peu de nouveauté. Donc on oublie la raclette ou la pizza supplément crème fraiche - certes réconfortantes et sans effort mais pas vraiment nouvelles - et on se concentre sur le mug cake !
Mug cake-sako ? Je vous rassure, pas de bug neuronal chez moi, le mug cake pourrait, dans un effort surhumain de francisation (je soigne ma candidature à l'Académie Française ! ;-)), se renommer mug-âteau.

Mug-cake : la génoise genèse

Cette mode, bien évidemment venue tout droit des Etats-Unis (y'a pas à dire, ils sont quand même assez champions dans ce créneau !), a l'avantage énorme d'en cumuler plusieurs :
mug-cake-le-livre- Gain de temps : grâce à la judicieuse combinaison du principe du "je fous tout en vrac dans la tasse" + cuisson au micro-ondes, le gâteau est prêt en 5 minutes top chrono (6 à la rigueur si vous habitez le château de Versailles et que votre micro-ondes a sa pièce dédiée à 10 kms de votre cuisine ...). Il faut bien reconnaître que, à côté, l'opéra ou le bavarois peuvent aller se brosser avec leur temps de montage et de repos !
- Economie de vaisselle : le principe du mug-cake étant de mettre tous les ingrédients dans une tasse, de remuer avec une cuillère, de faire cuire au micro-ondes et de manger avec la même cuillère que celle utilisée en étape 2, la partie "vaisselle" de la recette (souvent pas la plus réjouissante avouons-le ...) est réduite à portion congrue. Pour faire simple, même un homme peut faire un mug cake sans remplir l'évier d'une montagne de vaisselle et ça, c'est un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité !
- Plaisir : la version originale étant celle d'un gâteau mi-cuit au chocolat, soyons honnête, ça ne peut pas être dégueu ! (l'Académie française me pardonnera je l'espère cette trivialité ...).

Le mug-cake, comme l'immense majorité des tendances pâtissières venues des USA, n'a aucunement la prétention de nous proposer un plaisir élaboré et virtuose mais au contraire un plaisir régressif et réconfortant. "Straight to the point !" (bon là, je crois que l'Académie m'a définitivement radiée de ses listes, d'un autre côté, le vert académique ne me va pas au teint !)

La mugée en puissance

alsa mug cakVous pensez bien que quand la bise fut venue, cette recette triple A-vantages a conquis nombre de blogueurs, blogueuses et autres foodista. Et on a donc retrouvé ici le cycle de vie de chaque nouvelle mode "confort-food"

1. Naissance aux USA
2. Diffusion sur les blogs anglo-saxons puis français
3. Parution de livres consacrés au sujet (celui-ci en sucré ou celui-là en salé et même en version coffret ou livre-forme ...)
4. Industrialisation du produit (cette fois-ci c'est Alsa qui a dégainé le premier avec une préparation prête à cuire même s'il faut reconnaitre qu'ici la valeur ajoutée de la simplification est retreinte étant donné l'extrême simplicité initiale ...)

Ne manque à ce cycle que l'ouverture de la boutique mono-produit ou la reprise par une chaine de restauration rapide pour que l'on ait la totale !

La diversification (alimentaire bien sûr !) du mug-cake

Si la recette initiale était plutôt celle d'un gâteau mi-cuit (au chocolat, au praliné, au chocolat+beurre de cacahuètes+praliné pour les plus déprimés !), l'éternel esprit révolutionnaire français a bien entendu vite pris le dessus pour en proposer d'autres variantes sucrées et même salées.
Le principe reste le même (aucune vaisselle + cuisson au micro-ondes) mais les déclinaisons sont multiples.
Sous forme de crumble (comme ce mug-crumble) ou sous forme d'omelette (comme cette mug-omelette). Passez-les bornes y'a plus de limites alors nul doute que les plus téméraires se risqueront bientôt à d'autres classiques réinventés avec la combinaison gagnante : pas de vaisselle + cuisson au micro-ondes.
On parie que dans quelques années, la blanquette de Mamie (qui avait déjà connu un révolution avec la cocotte-minute) deviendra so easy sous forme de mug-blanquette ?

Le mot de la faim

Enfin, avant que vous ne vous régaliez vous aussi de vos mug-préparations, petite précision linguistique pour éviter les incidents diplomatiques : certes "mug" en anglais signifie aussi bien "tasse" que "tronche" en langage courant.
Néanmoins, mug cake n'a jamais signifié "tronche de cake' ! ;-)

NDLA pour les courageux qui ont fait l'effort de lire ce billet jusqu'au bout : le titre est un jeu de mot germanophone (et donc je suppose incompris par la grande majorité de la population mais je m'en fiche c'est mon blog, je fais du nivellement par le haut si je veux!). "
Möglich" (prononcé meuglich) signifie en allemand "possible". Donc en gros, le titre c'est : "le mug-cake est -ce vraiment possible ?" Je vous rassure, vous avez environ un mois pour vous remettre d'un tel jeu de mots !

22 avril 2013

Mythologies : Osiris, Zeus et ... la blanquette

Savez-vous quelle était la principale activité des hommes des cavernes ? Chercher à manger.
Progrès de la civilisation oblige, la principale préoccupation de l'homme moderne n'est désormais plus de chercher de la nourriture (enfin, sans vouloir dénoncer personne, j'ai l'impression que certains en sont quand même restés à cette tâche primaire ...). En effet, grâce à Auchan, Carrefour, Picard, Monoprix et compagnie, vous avez/nous avons désormais du temps pour faire autre chose qu'aller à la chasse et à la cueillette ! Ô joie ! Et moi, il m'arrive à mes heures perdues (entre deux papotages et une pause de vernis) d'employer mon temps de cerveau disponible à ... lire ! (Papa, si toi aussi tu me lis, tu peux être fier de moi ! ;-))

Rassurez-vous, je ne vais cependant pas transformer mon blog en fiches-lectures ou alors ... ce serait en fiches-lectures gourmandes. Eh oui car, fait suffisamment rare pour être souligné, ce billet est consacré à un livre (un vrai, un sérieux, avec une couverture, une quatrième de couverture, plein de feuilles et même pas un petit dessin pour se distraire).

livre mythologies gourmandesCe livre qui passe aujourd'hui à la casserole s'intitule Mythologies gourmandes. Toute analogie avec les Mythologies de Roland Barthes n'est pas fortuite (notez au passage le vocabulaire ultra-chiadé pour ce billet littéraire !) et l'auteur analyse ici en une quarantaine de mythes les clés symboliques des plats phares de notre alimentation. De A comme Andouillette ou Asperge à T comme Tête de veau ou Tartare de thon en passant par C comme Crudités ou H comme Homard à l'Américaine (vous pensez bien que c'est le premier que j'ai lu !), il y en a pour tous les goûts : bec sucré ou bec salé, plats bistronomiques ou plats gastronomiques.

Je ne vais pas vous dévoiler plus avant le contenu pour vous en préserver la prime saveur (bim, encore un vocabulaire de fou !) et vous éviter ainsi du réchauffé mais sachez que le style du Chef est alerte et l'interprétation toujours fine et bien sentie.

La question finale est donc de déterminer quel type de mangeur vous êtes : un mangeur structuré qui attaque le livre en commençant par les entrées, en poursuivant par les plats et en finissant par les desserts ou un mangeur épicurien qui picore les mythologies au gré de ses envies ?

Quoi qu'il en soit, régalez-vous !

Mythologies gourmandes de Rémy Lucas, PUF, 2012.

21 janvier 2015

A bouchers doubles

Pour commencer cette nouvelle année, pas de rétrospective (une année de perdue, 10 de retrouvées et vogue la galère) ni de bonnes résolutions (je fais ce que je peux au jour le jour et c'est déjà compliqué) mais de l’inédit voire de l’inattendu !

Rassurez-vous pas de saut en parachute ou de body painting – je vais quand même rester dans le cadre du blog – mais un billet sur un aliment dont je parle peu : la viande.

En effet, s’il y a bien un sujet sensible dans l’alimentation en ce moment, c’est elle : à la fois décriée dans l’alimentation durable, portée aux nues par les bobos gourmands et appauvrie par la grande distribution. Chacun essaye à coups d’arguments féroces de défendre son bifteck et la viande se retrouve déchirée entre ses trois mouvements antagonistes.

Voici donc une petite revue des arguments et nouveautés de chacun pour ne pas faire de boulette en mangeant votre bavette !

Dans l’alimentation durable, le morceau d’alloyau (en deux mots ;-)) raisonnable

Pour schématiser : plus le niveau de vie d’un pays augmente, plus les gens consomment de la viande. Avec l’émergence des nouvelles puissances économiques (Stiglitz sort de ce corps - j’ai l’impression de refaire mes cours d’éco !), la demande mondiale de viande augmente, entrainant avec elle, entre autres, la quasi-généralisation de l’élevage intensif, une pression (en répercussion) sur les surfaces agricoles disponibles et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Ajoutez à cela des études, plus nutritionnelles qu’écologiques cette fois, indiquant qu’une trop grande consommation de viande peut causer une augmentation du risque de certaines maladies (je ne vais pas rentrer dans le détail, vous trouvez toutes les précisions - crues, à point ou bien cuites- sur le web) et vous comprendrez le retour en grâce des protéines végétales dans les pays occidentaux.

Pour faire simple, mangez du quinoa, du boulgour ou de l’Ebly et vous laisserez les vaches en vie !

Pour les fins gourmets, l’entrecôte a la cote

Parallèlement à ce discours du « moins de viande », la tendance croissante de ces deux dernières années pour les "bostros" (bourgeois gastronomes) est au contraire d’aller s’encanailler à grands coups de barbac. Sauf que celle-ci doit être, à l’instar des vêtements, sacs et autres accessoires de mode, griffée. Vous n’allez donc pas manger un simple morceau de viande mais un steak de chez Yves-Marie Le Bourdonnec maturé 40 jours ou plus, une hampe de Black Angus ou un pavé de Simmental.

Les restaurants de viande (steakhouse de leur petit nom) ont d’ailleurs fleuri en France ces dernières années : ceux de Chefs, ceux ciblés féminin, ceux tendance concept store, etc …

Et comme pour le moment les fins gourmets ne démordent pas de la viande, la dernière ouverture qui fait parler d’elle est celle de la boutique d’Alexandre Polmard (mon âme de Mlle Moutarde ne peut que se réjouir d’un si joli nom J) passage de la petite boucherie (ça ne s’invente pas !) : positionnement hyper luxe (boutique noir écrin, morceaux « hibernisés » (sic !!) et sous vide pour conserver au mieux les qualités organoleptiques de la viande) qui coupe même avec les codes traditionnels du secteur car rien n’est coupé sur place (on ne retrouve donc pas les odeurs, couleurs, bruits caractéristiques des boucheries). Sauf qu’à 8.40 € la bavette d’aloyau de 200g, la célèbre robe viande de Lady Gaga est limite plus chère que les robes Chanel !

Au supermarché, la tende de tranche devient « steak à griller »

WP_20150102_001Ironie de l'histoire, plus la viande devient chère et branchée d’un côté, plus elle s’appauvrit de l’autre côté. En effet, un nouvel étiquetage est entré en vigueur pour les viandes vendues au supermarché. Ainsi, adieu veaux, vaches, cochons, tende de tranche, macreuse ou poire et bonjour morceaux à griller, à bouillir ou à braiser avec 1, 2 ou 3 étoiles en fonction de la qualité de la viande. Le quasi devient donc escalope ** à griller et la noix escalope **** à griller.

La raison de ce considérable appauvrissement tant lexical que culturel et sanitaire ? Une « simplification » pour le consommateur.

Beaucoup déplorent déjà que les plus jeunes ne sachent plus reconnaitre certains légumes ou que les vaches sont violettes (merci Milka), ils penseront désormais que la vache nait prédécoupée avec des pointillés en fonction des morceaux pour simplifier la consommation …

Le mot de la faim

Laquelle de ces tendances aura le dernier mot ? Il est encore trop tôt pour le dire mais nul doute que partisans et détracteurs de la viande se retrouveront le 17 février prochain pour célébrer, ensemble, le carnaval dont l’origine étymologique (carne levare) signifie quand même « enlever la viande » ... (avant le carême)

NDLA : merci à Mr. Blackfood qui a fait don de quelques-uns de ses nombreux neurones pour trouver le titre et merci à Lady Baba qui a quant à elle brillamment utilisé ses talents de linguiste pour la conclusion. Quand je vous dis que ce blog est une affaire de famille !

Crédit dessin : Zep

7 novembre 2012

Dans ma boule de crist'SIAL ...

Le SIAL, c'est un peu mon Disneyland à moi. Vous imaginez bien en effet que, quand on fait du "tourisme" dans les supermarchés, aller au Salon international de l'innovation agroalimentaire qui a lieu seulement tous les 2 ans, c'est un peu comme proposer un semi-remorque de carottes à Bugs Bunny  : le paradis tout simplement !

Le SIAL, salon réservé aux professionnels, propose sur pas moins de 8 gigantesques halls tout ce que nous trouverons dans nos rayons de supermarché très probablement dans les années à venir : produits laitiers, boissons, pain, biscuits et tutti quanti ! Tout bon "SiALeur" qui se respecte arpente donc normalement pendant au moins 3 jours les allées en long en large et en travers pour traquer la moindre nouveauté. Rose et Ariane vous ont notamment fait le résumé de "leur" SIAL ici et .

Cette année, pour des raisons professionnelles, je n'ai pu rester qu'une journée sur le salon avec un focus particulier sur les produits frais laitiers et la biscuiterie. Et le SIAL, le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est plus fort que le rhum : en moins d'une journée j'étais déjà ivre de nouveautés ! :-)

Alors plutôt que de m'amuser à vous montrer les produits les plus improbables, je vais vous présenter les extensions de gamme (pour faire simple, les nouvelles variétés de produits existants déjà) qui ont de très grandes chances d'arriver dans nos supermarchés non pas dans 2 ou 3 ans mais très prochainement !

Au rayon "les produits laitiers sont nos amis pour la vie" (et les desserts aussi !)

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- le Petit Billy en format "tranches" pour les sandwichs (bon, par contre, je crains que le produit ne soit très fade ...)
- le yaourt à la grecque "Michel et Augustin" (là, j'ai nettement plus envie de tester !)
- dans la gamme des Swiss délices (Truffalo pour les intimes), une nouvelle sorte "premium": truffe et banane
- des yaourts avec une caution "Meilleur ouvrier de France" (on voit ici clairement la tendance de recherche de "signes officiels de qualité" pour rassurer les consommateurs)
- le Milkshake Shakeria (les premiers avaient été présentés en avant-première au SIAL en 2010) à la ... banane (goût très chimique pour l'As des As)

Au rayon " Manger bien, manger sain"

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- les Croc'légumes, des gaufrettes de légumes parfaites et légères pour l'apéritif, pas moins de 3 nouvelles variétés : tomates/herbes de provence, oignon/thym et pommes/cranberries pour une version sucrée/salée. A chaque fois, un texture délicatement croquante puis fondante et surtout une belle longueur en bouche de goût ! (vous l'aurez compris, j'aime beaucoup !)
- des pâtes à tarte aux fruits (fraise, orange, banane, ...) ou aux légumes (betterave, céleri, carotte, ...) toujours dans une optique d'alléger des préparations souvent grasses (par contre, désolée de vous décevoir, mais je ne suis pas vraiment sûre qu'on puisse les compter comme une portion de fruits ou légumes !)
- Charles et Alice se lancent dans le salé et passent de la compote ... à la compotée ! Aubergines confites, courgettes au piment d'espelette ou meli-melo de légumes aux olives, là vous l'avez votre portion de légumes ! :-)

Au rayon "Pure gourmandise"

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Bon honnêtement, sur ce thème c'est un peu open-buffet au SIAL où l'on observe encore, malgré tous les discours ambiants, une multitude de produits estampillés "plaisir". Néanmoins, si je ne dois vous en montrer qu'un, c'est lui : Super cookie coeur fondant de Michel et Augustin qui me rappelle les biscuits Guet-apens que je dévorais chez ma Mamie quand j'étais enfant ! :-)

Au rayon "On n'arrête pas le progrès"

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J'ai beau avoir travaillé dans l'agroalimentaire et défendre une catégorie souvent injustement montrée du doigt (j'ai nommé mes confrères les marketeurs), il faut bien avouer que des fois les réunions de brainstorming doivent un peu leur monter à la tête pour accoucher de telles idées ! Voici donc ... le yaourt pour chat ! A teneur réduite en lactose s'il vous plait, au cas où nos petites bêtes auraient du mal à digérer le lait ...

Enfin, je ne pouvais finir ce billet sans saluer le MAGNIFIQUE stand de Dijon, ville candidate pour devenir la cité de la gastronomie, et qui, il faut le reconnaitre en toute impartialité, est la ville idéale pour ce genre de projets ! :-)

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13 novembre 2012

Have a nice trip(es) !

Novembre, ses feuilles qui tombent, ses jours qui raccourcissent, ses fêtes ô combien joyeuses comme la Toussaint ou le 11 novembre et la morosité ambiante ont tendance à vous faire entrer dans un bad trip ?

Eh bien maintenant mes loulous, au mois de novembre vous aurez la frite ou plutôt les tripes !

En effet, il faut le reconnaitre les produits tripiers, à la différence des produits laitiers, ne sont pas vraiment nos amis pour la vie et souffrent plutôt d'un gros a priori ... Vous en connaissez en effet beaucoup des enfants (et des adultes !) qui se réjouissent de manger une bonne cervelle ou du gras double ? Comme dirait l'As des As, ça envoie pas vraiment du rêve !  

Mais voilà, stop aux préjugés (on pourrait même dire, abats les préjugés !), les produits tripiers essaient de nous charmer ...

DSCN1197La tripe, c'est hétéroclite
Tout d'abord, il est restrictif de parler de "tripes". Il vaut mieux parler de "produits tripiers" tant la diversité est large. En effet, sous ce mot valise, on trouve aussi bien la joue que la moëlle, le ris ou le foie. Alors rien ne vous oblige à attaquer direct avec la mamelle ou le coeur ! Les joues bien mijotées, le foie justement pöelé ou la tête bien assaisonnée peuvent représenter une entrée en matière agréable. La palette de textures, saveurs et modes de préparation est tellement large que vous trouverez forcément chaussure à votre pied (de porc !)
En photo : le hotdog de tête de veau de Yannick Alleno au Terroir Parisien

La tripe, c'est fit
Avantage peu connu des produits tripiers, leur richesse en nutriments avec, en pagaille et selon les morceaux, du fer (dont les femmes manquent souvent !), du zinc ou de la vitamine B.
De plus, certains morceaux sont relativement maigres (notamment le foie de veau, les tripes à la mode de Caen ou le coeur de boeuf) et peuvent donc constituer des aliments de choix pour les personnes qui surveillent leur ligne sans renoncer aux saveurs originales. Bon, évidemment, si vous mangez le foie pané dans une bonne dose de beurre ou les tripes avec des frites, ça devient nettement moins intéressant nutritionnellement parlant ! ;-)

La tripe, c'est "cheap"
Attention, ici on parle du sens premier du mot "cheap" c'est à dire bon marché ! En effet, les produits tripiers, longtemps considérés comme de bas morceaux, ont l'avantage de ne pas se vendre à prix d'or. Ils permettent donc de varier les menus sans pour autant se faire plumer et dans le contexte actuel c'est toujours bon à prendre !

La tripe, c'est truck
Dans  cette vaste opération de séduction, quoi de mieux que de reprendre les "codes food" branchés du moment pour plaire à une population jeune et trendy qui reste largement à conquérir ? La tripe a compris l'importance de cette cible et part donc sur les routes (uniquement parisiennes pour le moment) à bord d'un food-truck où Alexis, ex-Top Chef, propose tous les jours gratuitement à la dégustation de minis tripes-burgers.
Food truck + burger + jeune chef = tous les codes de la fashion food sont réunis ... (pour les amateurs, le détail du parcours est ici)

Si, à la lecture de tous ces arguments, vous avez vous aussi envie de transformer votre bad trip du mois de novembre en good tripes, les éditions Marabout ont pensé à vous et viennent de publier un livre sobrement intitulé "Le livre de la tripe" et qui offre de multiples recettes pour apprendre à apprivoiser ces fameux produits tripiers ...

Alors n'hésitez pas à vous lancer, vous en trouverez forcément un qui vous plait. Foi(e) de Mlle Moutarde ! ;-)

12 décembre 2012

Restaurant Toya, acte 2 : première impression confirmée !

Aujourd'hui, on part en voyage !

Pas à New-York (comprenne qui pourra ...), ni à Dijon (une des sept Merveilles du monde à voir absolument !) mais à ... Faulquemont ! Pourquoi ? Pour les vestiges de son château ou son église Saint-Vincent ? Euh non ... pas vraiment, soyons honnête on y va plutôt pour son restaurant !

Souvenez-vous, je vous avais déjà parlé ici de Toya, cette pépite de restaurant nichée au coeur du golf de Faulquemont et à qui on pouvait prédire un bel avenir. Alors, 3 petits tours et puis s'en vont ? Plutôt 3 petis tours et un macaron ! En effet, depuis notre venue en janvier, le restaurant s'est vu honorer d'une étoile dans le guide rouge. De toute façon, dès la sortie du premier repas, nous n'avions qu'une envie : y retourner à une autre saison pour découvrir toute la palette du Chef.

Nous y sommes donc retournés en octobre (qui a dit que je mettais un peu de temps à écrire mes billets ?) avec la ferme envie de nous régaler de nouveau ! Verdict ? A la fin du billet mes petits loulous ! En attendant, voici en images et en quelques mots, les mets de ce second déjeuner ...

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On démarre fort à l'apéritif avec, non pas quelques canapés, mais un oeuf cuit à basse température (toujours tendance !), émulsion au persil, parmesan et noisette. On entre vraiment directement dans le vif du sujet avec un contraste de saveurs et de textures (le coulant du jaune vs. le croquant des noisettes) très réussi !

L'amuse bouche est quant à lui aussi graphique qu'intense : une crème de foie gras au sésame noir oscillant entre douceur du foie gras et "âpreté" du sésame, un morceau d'anguille fumée pour la rondeur en bouche et quelques allumettes de pommes Grany qui apportent croquant, fraicheur et acidulé. Très original mais parfaitement équilibré et maitrisé ! Un de mes coups de coeur du repas.

On attaque ensuite avec l'entrée. Des coquilles Saint-Jacques avec salpicon de choux, chou romanesco et émulsion de Saint-Jacques et chocolat blanc. Le chocolat blanc n'est pas utilisé ici pour son goût propre mais pour sa faculté à porter les saveurs. Et effectivement, l'émulsion a un goût très intense qui enrobe parfaitement l'ensemble !

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On passe ensuite au premier plat de poisson (oui, avant ça ne "comptait" pas !) avec une anguille fumée, crème de yaourt à la grecque, poudre glacée au raifort. On retrouve ici l'anguille fumée du début mais travaillée de manière complètement différente. La poudre glacée de raifort est surprenante et le duo anguille ronde et moelleuse et yaourt acidulé et coulant fonctionne bien. A nouveau une belle maitrise des complémentarités de différentes saveurs.

Deuxième plat de poisson (moi, j'adore ça donc ça ne me dérange pas !) avec une daurade rôtie sur peau, cocos de Paimpol à l'huile et au beurre. Un plat certes très bon mais plutôt classique et donc un ton en dessous des autres assiettes plus originales et savoureuses.

Dernier plat salé : le plat de viande (ça y est, les carnivores se réjouissent !) : pigeon basse température et déclinaison de betterave rouge, présentée ici en triptyque : crue, rôtie et en macaron. Honnêtement, je ne suis fan ni de pigeon ni de betterave mais je me suis régalée ! Le macaron de betterave (avec une farce au foie) n'est pas un "gadget" mais a un réel intérêt dans l'équilibre du plat : il apporte une saveur douce et un contraste de textures. Le jus de cuisson est légèrement travaillé à la réglisse et le trio : betterave, pigeon, réglisse roule (je dirais même roucoule !)

Après cette symphonie de salé, le sucré se devait d'être à la hauteur. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le pari est réussi, avec au choix, un dessert chocolaté ou fruité.

 

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Le dessert chocolaté est le plus spectaculaire "visuellement" mais le plus classique "gustativement" des deux : un biscuit moelleux au chocolat, une crème au fruit de la passion, une ganache au chocolat et un sorbet à la noix de coco. Même si l'association chocolat et fruit de la passion n'est pas nouvelle, l'ajout du sorbet noix de coco apporte une touche de fraicheur et d'originalité et les différentes saveurs se marient bien en bouche.

Le deuxième dessert, à base de fruit, est plus suprenant : déclinaison de figues (poêlées, crues et en sphérification), croustillant spéculoos, crème glacée au vinaigne balsamique. Si l'usage de ce dernier peut interpeller, sa rondeur et son côté presque "sirupeux" complète très bien le travail sur les figues et le croustillant-épicé du spéculoos.

Quelques mignardises avec le café (au cas où on aurait encore un petit creux !) puis vient le tant attendu :

Mot de la faim !
La première impression est plus que confirmée et le (jeune) chef prouve que, si les saisons changent, son talent et sa maitrise restent quant à eux à un très haut niveau.
Alors, jamais 2 ... sans 3 ? Vous pouvez compter sur moi ! :-)

NDLA : les photos sont de Mr. Blackfood, ça vous change des photos vite faites au supermarché ! :-)

21 janvier 2012

Goûter parisien chic n°12

Samedi dernier s'est tenu le goûter parisien chic n°12 ... Oui mais les onze autres me direz-vous ? Les onze autres ont tout simplement été narrés sur les blogs de Pascale et Stéphanie. En effet, depuis un an, elles se retrouvent une fois par mois pour partager un thé dans de grandes adresses parisiennes chics et intemporelles. Pour clore ce premier cycle de goûter, elles avaient décidé d'inviter quelques-uns de leurs lecteurs (merci encore à elles pour cette initiative !). D'habitude, je ne gagne jamais mais, pour une fois, la chance m'a été favorable et j'ai été invitée, en compagnie de Rose, Eva et Ariane à ce goûter.

Le lieu ?
Un petit indice ...

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Cette façade ne vous rappelle-t-elle rien ? Oui, vous ne rêvez pas ! Le goûter parisien chic n°12 a eu lieu au Plaza Athénée à la rencontre des pâtisseries du très médiatique Christophe Michalak et de son talentueux bras droit Jean-Marie Hiblot.

Et que se passe-t-il quand 6 blogueuses se retrouvent pour goûter ensemble ?

DSCN0961ça popote (de cuisine mais pas que !), ça rigole, ça prend des photos à tout va (Rose en pleine action !) et surtout, ça déguste !
Chacune d'entre nous a pris un thé (leur carte est d'ailleurs assez variée) puis vient le moment tant attendu de l'arrivée du chariot de pâtisseries aussi beau que bon ! Pascale et Ariane ont toutes les deux choisi le mille-feuille à la vanille et au sirop d'érable, Eva la religieuse au caramel au beurre salé, Stéphanie le Red Flower, Rose un entremets de la saison automne-hiver 2011/2012 et moi une part de galette (parce que j'adore ça et que je n'avais toujours pas eu la fève malgré 4 tentatives - mais je dois reconnaitre que la probalbilité d'avoir la fève au Plaza était plutôt faible ...).


Evidemment, gourmandes que nous sommes, nous avons goûté chacun des entremets pour nous faire un avis global (toujours ce sens du sacrifice si caractéristique de la blogueuse ! :-)). Eh bien je dois dire que j'ai été très agréablement surprise. En effet, pour moi Christophe Michalak, c'était un peu le jeune premier de la pâtisserie : un beau gosse très médiatique plus connu pour ses allures de mannequin et ses réalisations spectaculaires visuellement que pour le goût final ... Eh bien je dois reconnaitre que mon jugement était un peu sévère et qu'il mérite d'être connu non seulement pour son look mais surtout pour ses gâteaux ! Dans l'ensemble, tout était vraiment très bon mais, comme je sais que vous l'attendez, voici le détail par pâtisserie !

millefeuille plazza- Mille-feuille vanille et sirop d'érable : présentation étonnante car le mille-feuille est présenté sur la tranche, sans doute pour une découpe plus facile. Un bel ensemble (même si ce n'est pas mon préféré) : une crème délicate à la vanille et au sirop d'érable dont le côté léger et évanescent en bouche contraste bien avec la pâte feuilletée incroyablement croustillante et fondante. Au début, on sent surtout la pâte feuilletée au bon goût de beurre (comme dans un sablé breton) puis la crème s'impose au fur et à mesure pour laisser une note finale de sirop d'érable.


red flower plazza- Red-flower : entremets emblématique de Christophe Michalak ici décliné dans une version pomme cassis. Avant tout, ce gâteau est un petit bijou d'esthétisme. C'est très surprenant car ce dessert a un goût de .. Dragibus ! Ce goût est tellement déroutant (car presque chimique !) que je ne me souviens ni des textures ni des impressions progressives. Pour être très honnête, je n'ai mangé qu'une bouchée mais cela m'a suffit car j'aurais très vite saturé.


gateau collection 2011-2012 plazza- Entremets chocolat/marron/noix de coco (je n'ai plus le nom précis en tête) : très bon mais pas renversant. Les parfums s'accordent bien et le chocolat est excellent mais cela reste somme toute un dessert assez classique sans le petit plus qui fait la différence entre un bon et un excellent dessert !

 

 

religieuse caramel plazza- Religieuse Caramel au beurre salé : là encore, une réalisation emblématique de Michalak. Et là, c'est vraiment "waouh !!". Comme a si bien dit Eva (qui avait pris la religieuse) : "ça ferait aimer le beurre salé à quelqu'un qui n'aime pas !". C'est absolument délicieux : la complémentarité entre la texture du chou et l'onctuosité de la crème est parfaite et surtout le goût est impeccable : un vrai goût de caramel mou (sans le côté amer que peuvent avoir certains caramels un peu trop cuits) et la pointe de beurre salé fait saliver juste ce qu'il faut pour avoir une envie irrépressible d'y replonger la cuillère ! Michalak mérite vraiment d'être connu pour cette religieuse (pour moi, le gâteau le plus abouti de ceux que nous avons mangé)

 
galette plazza- Galette des rois : je suis une inconditionnelle de la galette (surtout de frangipane en fait) donc j'ai décidé de tester celle du Plaza même si c'est un dessert plutôt "classique". Eh bien je n'ai pas été déçue ! Non seulement, comme vous pouvez le voir sur la photo, j'ai eu la fève (après 4 tentatives infructueuses me voilà couronnée - au sens propre du terme - au Plaza, l'apothéose ! :-)) mais surtout la galette est très bonne. La pâte feuilletée a une belle texture (ce n'est pas la même que celle du mille-feuille, la cuisson est moins poussée pour laisser la dominante à la frangipane) et la couche de frangipane est généreuse. Mais surtout le goût est absolument extra ! En effet, la galette est servie à température et non réchauffée ce qui permet à cette fameuse frangipane de développer tous ses déliceux arômes d'amande sans être "écrasée" par le côté beurré de la pâte feuilletée qui a tendance à dominer quand on fait réchauffer la galette. Croyez-moi, c'est une des meilleures galettes que j'ai jamais mangées ! (et je ne dis pas ça uniquement parce que j'ai eu la fève :-)).

Le mot de la fin /faim ?

Délicieux à tous points de vue.

Le cadre à la fois majesteux et intemporel, le service prévenant sans être trop présent, les pâtisseries pour la plupart vraiment très bonnes (même si, pour moi, on ne retrouve pas partout l'excellence et le twist créatif d'un Hermé ou d'un Conticini), les conversations plus que réjouissantes avec mes acolytes, ... Ce fut vraiment une délicieuse parenthèse de quelques heures dans le rythme quotidien souvent effréné.

Affronter la dure réalité de l'avenue Montaigne a été bien difficile après ! ;-)

26 janvier 2012

Un plat pour tous et ... tous dans le même plat !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le contexte ambiant n’est pas le plus réjouissant de ces dernières années … Mais ce n’est pas pour autant que l’on va se laisser démoraliser ! Alors quoi de mieux mes chers petits (et grands !) lecteurs que de trouver des plats qui fédèrent ?
En effet, on le sait, la cuisine et l’alimentation constituent des valeurs-refuges en période de crise. En gros, la France perd son triple A financier ? Eh bien promouvons le triple A gastronomique : l’Alimentation Avec les Amis ! Les marques ont bien compris cette attente nouvelle des consommateurs, à savoir lutter contre l’individualisme ambiant en se réunissant avec les gens qu’on aime autour d’un plat unique et fédérateur.
Et quoi de mieux pour montrer aux consommateurs que l’on a compris leurs attentes que de suggérer directement cette convivialité via le nom du produit ou la manière de la consommer ?
Deux option s'offrent alors aux marques pour suggérer cette convivialité :

1) Le nom même du produit : il cesse d'être un simple "descriptif" du produit (par exemple, "moelleux au chocolat gourmand") mais évoque au contraire le plaisir d'être ensemble pour manger (on achète un "idéal" de consommation associé au produit)
2) Proposer des aliments à manger tous ensemble dans le même plat (la convivialité est alors provoquée par le fait de "piocher" dans le même plat et par cette rupture des codes habituels)

WASABI_PAMP_ENTRE_HDDans la gastronomie, deux produits installés depuis plusieurs années déjà reflètent cette tendance.
Pour les becs sucrés, Pierre Hermé propose chaque week-end en alternance quatre entremets baptisés "Entre - Emotions à partager". Sous ce nom un brin mystérieux se cache en fait un entremets indémoulable présenté dans un plat en porcelaine noire. Le concept est donc simple : chaque convive est invité à plonger sa cuillère dans le plat pour découvrir ces gâteaux aux saveurs surprenantes (par exemple, l'Emotions à partager "Infini" marie des saveurs de caramel, de cassis et d'ambre). Ainsi, en partageant directement le même plat, on partage aussi plus facilement les émotions provoquées par la dégustation.

Pour les becs salés, Christophe Vasseur propose dans sa boulangerie "Du Pain et des Idées" un pain joliment baptisé "Pain des Amis". Cette miche généreuse (qui est, entre autres, servie au Plaza Athénée) se caractérise par le bouquet de saveurs qu'elle offre entre sa croûte très cuite et sa mie alvéolée. Mais surtout, ce pain de grand gabarit est évocateur de grandes tablées et invite donc, comme l'entremets, au partage.

 

 

DSCN1027Si ce phénomène est déjà installé depuis quelques années dans la gastronomie, son apparition dans le secteur de l'industrie agro-alimentaire est plus récente. Mais, preuve que cette attente des consommateurs est de plus en plus forte, deux produits sortis récemment ont des noms qui n'évoquent absolument plus  le produit vendu en tant que tel mais bien le moment de partage lié à sa consommation.
Au rayon boulangerie, plus question ici du "Pain des Amis" mais du nouveau pain de mie Harry's nommé "A table !" (1000 excuses pour la qualité de la photo mais c'est en direct-live du magasin !). Son innovation ? Etre un pain de mie non-tranché pour pouvoir être partagé à table (on réinvente l'eau chaude !). Ainsi, après avoir eu le pain de mie complet, aux céréales, sans croûte ou même BlanComplet, vous savez maintenant que vous pouvez désormais acheter du pain de mie à partager ...

Pour les becs sucrés, à nouveau un gâteau à partager, pas de Hermé mais de Bonne Maman ! En effet, la marque sort un cake. Sauf que le nom de ce dernier n'évoque ni le parfum ni la texture mais précise simplement "gâteau à partager". Le message est donc on ne peut plus clair !

gateau indémoulableAlors si vous aussi à la maison vous voulez vous mettre à ces plats à partager directement dans le contenant (qui, en plus, présentent l'avantage non négligeable de réduire considérablement la vaisselle !), voici une petite idée, autre que la raclette ou la fondue, pour adhérer au concept (presque électoral !) du "un plat pour tous, tous pour un plat !" : le gâteau indémoulable de Jean-François (photo de couverture de son livre).
Ce gâteau phare de la très célèbre Trish Deseine a la particularité d'être un vrai gâteau (on n'a pas une mousse en bouche mais bien un gâteau) mais absolument indémoulable. Et surtout, il a le don incroyable de détendre l'ambiance en rompant avec les codes habituels. Testé et approuvé par Mlle Moutarde en personne ! :-)

9 février 2012

La compote dépote

Pendant longtemps, la compote a été un dessert "hybride" : à la fois pas assez travaillée et élaborée pour être présentée à des convives ou pour constituer un dessert "gourmandise" ; à la fois trop compliquée pour être mangée comme une pomme en ambulatoire. Résultat : pour beaucoup d'entre nous, la compote est soit le dessert de cantine tout mixé et relativement fade soit la bonne astuce pour recycler les fruits abimés, bref, un dessert de second choix !

Avec l'arrivée des premières politiques de santé politique, la compote a commencé à prendre du galon : elle constitue en effet 1 des 5 sacro-saintes portions de fruits et légumes recommandées par jour. De dessert de second choix, la compote est devenue une alternative intéressante pour faire manger des fruits aux récalcitrants et aux enfants. Pour se faire, il a quand même fallu retravailler à la fois le fond et la forme...

pom'potesLe fond tout d'abord : la majorité des compotes est devenue sans sucres ajoutés (rassurez-vous ! ça ne veut pas dire qu'elles ne sont pas sucrées mais simplement qu'elles sont sucrées uniquement par le sucre naturellement présent dans les fruits ! :-)) ou au moins allégées en sucre. La forme ensuite : il faut le reconnaitre, manger une compote en pot avec une cuillère est facile à la maison mais nettement moins pratique en ambulatoire. Materne en premier (suivie maintenant par beaucoup d'autres marques) a donc proposé ses compotes en gourdes, hermétiques et refermables, pour pouvoir être facilement consommé en marchant ou en déplacement.
Cependant, on voit bien que si effectivement la compote a bougé, c'est essentiellement à destination d'une cible enfants (parfums "classiques", taille de portion adaptée à des mains d'enfant et packaging aux codes enfantins).

Ce qui est nouveau, c'est que la compote s'attaque désormais à la cible adulte en se positionnant comme un snacking sain et essaie, comme elle l'a fait précédemment pour les enfants, de se rendre désirable à nouveau en jouant sur le format et le parfum !

ma pause fruit materneLe format tout d'abord : conservées à température ambiante et "à boire", il faut bien le reconnaitre, les gourdes Pom'potes sont aussi pratiques pour les adultes que pour les enfants. Mais reconnaisons-le aussi, quand on sort une gourde Pom'potes en pleine réunion, il y a de fortes chances que nos collègues se fassent du souci pour notre état mental ! Materne a donc proposé de nouvelles gourdes, aux codes plus adultes : un format plus grand (120 grammes au lieu de 90) pour correspondre à l'appétit d'un adulte, un goût plus prononcé et une texture plus épaisse toujours dans l'objectif de plaire à des consommateurs âgés de plus de 10 ans, un nom plus sérieux (au revoir "pom'potes", bonjour "ma pause fruit" !) et un packaging au code couleur plus classe (noire en dominante). D'ailleurs la baseline du produit est claire "Les adultes aussi ont le droit à leur pause fruit !".

 

Le goût ensuite ! Eh oui, finie la compote palote, maintenant, un véritable festival s'offre à nos papilles !
Au rayon frais de nos grandes surfaces, la marque Charles et Alice (anciennement Hero) propose ainsi, outre ses compotes classiques ou sans sucres ajoutés, deux nouveautés qui réconcilient compote et plaisir gourmand, comme par exemple des écrasées de pommes relevées par un petit twist créatif (zeste d'orange ou caramel).
compote veyratEn version plus gastronomique (mais quand même disponible pour tous je vous rassure ! :-)), Marc Veyrat a développé, dans le cadre de son partenariat avec la marque Jardin d'Orante, deux gammes de compotes aux accords recherchés et équilibrés. La gamme en gourdes propose des saveurs doucement régressives telles que Pomme-madeleine ou Pomme-spéculoos alors que la gamme en pots alterne quant à elle entre accords gourmands classiques (pomme-caramel au beurre salé, absolument exquis - l'impression de manger une tatin sans pâte parfaitement caramélisée sans être amère !-) et accords plus originaux (pomme-mangue et citron vert ou pomme-miel-citron).

Bon, je pense que vous l'aurez compris, la compote a un avenir qui lui sourit. Alors, qu'elle soit de reinette ou de boscope la compote est surtout une compote de "pomme d'happy" ! :-)

Edit : Dans ce billet de Rose, vous trouverez une analyse et un comparatif très intéressant des différentes compotes bio !

11 février 2012

Petit Toya deviendra grand

Il y a vraiment des fois où la faim (ici, plutôt la gourmetise !) justifie les moyens. Et en l’occurrence, aller manger chez Toya relève parfaitement de ce cas-là.

En effet, avoir entendu François-Régis Gaudry parler dans son émission dominicale sur France Inter de ce jeune chef de Faulquemont nous avait mis les papilles en éveil. Alors oui, Faulquemont (en Lorraine) n’est pas le lieu le plus facilement accessible, oui, le restaurant est vraiment situé au bout d’une route isolée, mais le plaisir ressenti est à la hauteur de la distance kilométrique ! Je m’excuse par avance de la longueur de ce billet mais je pense vraiment que vous allez saliver jusqu’au bout.

Le Chef
Loïc Villemin a beau être tout jeune (25 ans), on sent dans sa cuisine tout le potentiel d’un futur très grand. Passé à l’Arnsbourg, chez Nicolas Le Bec à Lyon ou à Saulieu au Relais Loiseau, il réalise une cuisine épurée où se marient merveilleusement bien influence japonisante et tradition française.

Avant de vous raconter par le menu ce repas, un petit aperçu du cadre absolument magnifique et dépaysant avec vue sur le golf :
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Bon maintenant, finies les mises en bouche, passons aux choses sérieuses ! 3 menus sont proposés. Venus en famille à 5, les 3 plus matures (pour ne pas dire âgés, comme dans les pubs pour les crèmes antirides ! ;-)) choisissent le menu Hiver à 49 € en 4 services (entrée / 2 plats / dessert) et les deux plus jeunes (à savoir l’As des As et moi-même) prennent le menu Découverte à 59 € en 5 services.

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L’apéritif démarre très fort avec 2 préparations absolument excellentes. Un cannelloni de lard de colonata farci de Philadelphia et accompagné d’une pointe de noisette qui fond littéralement dans la bouche et, par ses saveurs à la fois douces et affirmées, amène de la rondeur en bouche. Et une crème glacée au wasabi, huile de cacahuète et œufs de tobiko (poisson volant) étonnante et explosive ! En effet, on a en premier la saveur « sucrée » de la crème glacée et de la cacahuète, puis le croquant des œufs de poisson volant et enfin le wasabi qui vient titiller les papilles en fin de bouche. Un vrai looping pour papilles mais excellent !

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Amuse-bouche : maquereau mariné à la sauce soja : poisson excellent, très iodé et tendre. On salive gentiment en attendant la suite

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Entrée (exceptionnellement commune à tous) : Lotte, tombée d’épinards et zeste de combawa, bouillon citronnelle et noix de coco : une composition incroyablement parfumée, très fine et légère aux saveurs thaïlandaises. La lotte est parfaitement cuite, les notes d’agrume occupent leur juste place (ni trop, ni trop peu) et le bouillon à base de noix de coco est surprenant. En effet, beaucoup plus léger que le lait, il se développe en fin de bouche avec toute la puissance ronde de la coco qui vient contrebalancer l’agrume. Un régal (je vous préviens, je risque de me répéter beaucoup !)

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Le plat supplémentaire du menu Découverte : Saint-Pierre, ratte du Touquet et bouillon de bouillabaisse. Contraste étonnant avec l’entrée pour ce plat aux saveurs bien françaises ! Le bouillon est parfaitement réduit et d’une grande intensité, on se régale.

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Plat végétal du menu Hiver, la « Forêt hivernale » : assortiment de légumes (panais, topinambour, rutabaga, champignons des bois) et sable de cèpes. Aux dires de ceux qui l’ont mangé, extraordinairement varié et concentré ! Pour en avoir goûté un petit bout, je confirme. Le sable de cèpes (cèpes séchés et réduits en poudre) apporte un goût très puissant de sous-bois ainsi qu’une variété dans les textures.

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Dernier plat de poisson du menu Découverte : Lieu, semoule de brocolis et chou-fleur, émulsion de beurre noisette, jus passion. Pour moi la révélation de ce repas. En effet, je suis loin (très loin !) d’être une amatrice de sucré-salé et j’ai adoré ce plat parfaitement construit et équilibré où se complètent textures et saveurs ! (L’As des As était du même avis que moi).

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Plat de viande du menu Hiver : porc gras gascon, jus truffé et topinambour. A nouveau pas d’ennui possible pour les papilles qui alternent entre plats aux influences asiatiques et saveurs bien françaises comme c’est le cas ici. Le porc a un goût divin (presque confit comme de bonnes rillettes) et le jus est gourmand à souhait.

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Plat de viande du menu Découverte : Pigeon cuit à basse température et côtes de blette. Là encore rien à redire, pigeon parfaitement rosé et jus puissant et bien charpenté.

Après ce festival de mets salés, place au sucré ! Loïc Villemin a su bien s’entourer et les desserts de son chef pâtissier ne font pas fausse note. En effet, deux variations très différentes nous montrent l’étendue de son talent.

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Déclinaison autour de l’agrume (en 3 actes) : soupe de clémentine, sorbet yuzu et émulsion champagne dans l’assiette ; chocolat, thé blanc et un agrume asiatique (dont j’ai oublié le nom, désolée !) dans la coupe ; madeleine au citron. Un dessert qui résume à lui seul tout le repas, oscillant entre asiatique et classique, chaud et froid, liquide et croquant, moelleux et aérien mais toujours avec des saveurs nettes et franches. Un grand bonheur.

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Déclinaison autour du chocolat : sous cette plaque de chocolat se cache un moment de grande, très grande gourmandise entre pâte sablée succu-fondante, délicat croustillant (de crêpes gavottes ?) et ganache onctueuse. Les équilibres sont tellement bien maitrisés qu’on ne sature même pas avant la fin !

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Enfin, pour accompagner le café, sphérification de pomme verte, cannelé au chocolat et financier au miel d’acacia, tout aussi délicieux.

Autre petit détail, le chef a su s’entourer des meilleurs : ses pains viennent de chez Streiff (MOF à Saint-Avold), ses chocolats de chez Kestener (MOF à Sarreguemines) et son maitre d’hôtel est on ne peut plus aimable et compétent.

Conclusion
En sortant d’un tel repas, on a vraiment l’impression de savourer la cuisine d’une valeur montante de la gastronomie. Alors bien sûr, quelques détails restent à peaufiner (pas toujours le même légume en accompagnement, certains associations viande-légume « classiques », ..) mais quand on sait que le chef est seul en cuisine (avec son pâtissier) et qu’il n’a que 25 ans, on pardonne bien volontiers. D’ailleurs, après avoir discuté avec lui, ce qui frappe, c’est sa très grande maturité et son humilité (il ne veut pas être propulsé trop vite sous les feux de la rampe pour se laisser le temps de se perfectionner).

Le mot de la faim
Honnêtement, je souhaite y retourner très vite et je vous conseille de faire de-même avant qu’il n’y ait des listes d’attente !

24 novembre 2011

Mlle Moutarde dans un supermarché allemand : épisode 2

Aujourd'hui, suite de la petite balade en Allemagne avec l'épisode 2 : les produits déjà commercialisés en Allemagne et qui pourraient arriver prochainement en France.

Avant de vous montrer les produits en question, une petite explication sur le mode de vie allemand s'impose. Les Allemands n'ont pas le même rythme alimentaire que nous. En effet, si, en France, la journée continue d'être fortement structurée autour de 3 repas quotidiens, la journée allemande s'organise de manière différente autour de 2 repas majeurs : le petit-déjeuner (souvent très copieux et majoritairement salé) et le dîner. Le repas de midi n'a pas la même importance qu'en France et, plutôt qu'une vraie coupure entre 12h et 14h, chacun grignote à tous moments de la journée pour tenir jusqu'au soir. Fort logiquement, les produits de consommation ambulatoire sont donc beaucoup plus développés que chez nous et l'offre dite de "snacking" trouve sa place dans absolument tous les rayons.

Dans les boissons, on peut noter que Starbucks commercialise ses propres boissons à des tarifs relativement abordables. Les fameux gobelets débarqueront-ils bientôt en France ? A voir ...

 

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Par ailleurs, pour leur encas de milieu de journée, les Allemands se préparent très souvent eux-mêmes leur sandwich (le "Pausenbrot") à la maison - ce qui est d'ailleurs souvent plus sain que d'acheter des barres grasses et sucrées dans les distributeurs - ! Pour éviter la monotonie, les industriels ont donc développé de nombreux produits facilement utilisables comme garniture des sandwichs.
A la rubrique tartinable, on trouve notamment des "crèmes de poisson" à mettre en remplacement du beurre ou de la mayonnaise (sur la photo, vous voyez notamment des tartinables de saumon, thon, sardine, crevette ou hareng parfumés aux herbes, à la tomate, ...). Dans la même veine, la marque Philadelphia, qui peine à s'installer en France, est largement implantée en Allemagne. Non seulement avec sa version nature, mais aussi avec différentes déclinaisons salées (au raifort, aux champignons, au poivron grillé et aux antipasti) ou des variantes sucrées (à l'abricot, au miel ou au Milka!). Le philadelphia est aussi décliné en version snack avec des gressins (et ce n'est pas que pour les enfants !).

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Toujours pour composer des sandwichs variés, (presque) tous les fromages sont déclinés en format "tranche fine" pour pouvoir se glisser dans les sandwichs. Bien entendu, l'Allemagne n'est pas ce pays des fromages qu'est la France et les différentes variétés n'ont pas des goûts ultra-affirmés (oserais-je même dire qu'elles ont toutes à peu près le même goût ?) mais cette offre a au moins le mérite de permettre de mettre du fromage dans son encas ! Même notre petit Babybel, traditionnellement joufflu, s'est laissé applatir pour se glisser facilement entre 2 tranches de pain ! (PS : le fromage dans un pack vert est à nouveau parfumé à l'ail des ours : c'est vraiment une herbe très courante en Allemagne).

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Enfin, dans un genre plus "junk food" on finit avec quelques produits déjà en rayon en Allemagne qui arriveront peut-être prochainement dans les mains des consommateurs français ...
Dans le désordre, voici donc le ketchup brandé "Mac Do", de nouveaux parfums de Pringles (notamment sauce barbecue ou spare ribs) ou le yaourt au Lion (la sucrerie, pas l'animal !).

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Tous ces produits arriveront-ils un jour en France ? Si oui, dans combien de temps ? L'avenir nous le dira ...

En attendant, on se retrouve dès samedi pour le troisième (et dernier!) épisode de cette petite visite en Allemagne qui s'annonce très chocolaté !

5 avril 2012

Le macaron Hermé du mois : "Jardin Secret"

Collection Jardins de Pierre Hermé : acte 3 !

Comme je vous l'expliquais dans les épisodes précédents, le premier macaron de la collection Jardins m'avait bluffé alors que le second m'avait laissé une impression plus mitigée ...Qu'en est-il du troisième ? Réponse à la fin du billet ! :-)

DSCN1409Ce troisième macaron, baptisé Jardin Secret, a été élaboré avec Jean-Michel Duriez (nez de la Maison Rochas qui a déjà collaboré avec Pierre Hermé notamment pour le macaron jasmin) et repose sur une trilogie inspirée de la parfumerie : rose, vanille (on voit bien les petits grains dans la ganache) et clou de girofle. Quand on connait l'excellence de Pierre Hermé pour travailler les parfums floraux (son macaron à la rose est tout en puissance et délicatesse, celui au jasmin transporte les papilles et je ne vous parle même pas de l'Ispahan !), on ne peut que se réjouir de cette nouvelle variation autour du parfum chaud, sensuel et poudré de la rose. Alors, mignonne, allons voir si ce macaron à la rose avait déclose sa subtilité ce matin au soleil !

Dans ces quelques grammes de douceur, on retrouve toute la maitrise de Hermé à architecturer les goûts pour nous offrir une dégustation qui va crescendo ! A l'attaque, le parfum rond et suave de la rose envahit le palais. Arrivent ensuite en harmonie la note vanillée et le doux boisé du clou de girofle (sa présence est parfaitement dosée pour apporter une dimension supplémentaire sans écraser l'ensemble). Après ces deux premières sensations, les trois parfums se rejoignent en fin de bouche pour composer, ensemble, un nouveau parfum floral, à la fois épicé, boisé et "rosé", proche de celui de l'oeillet.

Ce "Jardin Secret" porte donc parfaitement son nom. En effet, à la dégustation, on est emporté dans un univers chaud et enrobant. Pour moi, ce macaron est "l'incarnation sucrée" des boudoirs féminins de la Belle Epoque, à la fois doux, chaleureux, dans des tonalités poudrées et .. secrets !

Ce macaron est donc peut-être un "Jardin Secret" mais un secret à sussurer aux oreilles des fins gourmets !

13 mai 2012

Fine et gastronomique, la moutarde nous pique !

Attention, billet piquant ! En effet, aussi incroyable que cela puisse paraitre, je n'ai, depuis l'ouverture de ce blog, consacré encore aucun billet à ..... la moutarde !

Oubli que je vais m'empresser de réparer dès aujourd'hui ! Ainsi, après le billet de mercredi sur les macarons, vous avez le droit aujourd'hui à un article spécial moutarde. Et, comme j'ai la moutarde dans le sang, je vais essayer de vous convaincre qu'elle peut non seulement être rare, gastronomique ou pratique mais aussi fashion et artistique. (Rassurez-vous, je ne vais pas vous forcer à la manger pure à la petite cuillère comme il m'arrivait parfois de le faire en cas de dijonïte aiguë ! ;-))

Pour ne pas perdre les moins aguerris d'entre vous dès le début, je vous propose d'y aller crescendo !

Moutarde version douce : les établissements Moutarde Café

moutarde streetBon, je le reconnais, on y va TRES progressivement... Le principe de ces cafés ? Différents plats de restauration plutôt typée américaine (bagels, burgers, salade césar &co) mais avec un petit détail qui fait toute la différence (et le nom !) : un mini-pot de moutarde Fallot (seule Moutarderie encore véritablement artisanale en Bourgogne) dont le parfum change au gré des jours (au cassis, à l'estragon, au miel, en grains, ...). Ici, chacun peut donc doser la moutarde à sa convenance : en petite pointe dans un burger au charolais (autant jouer la carte de la Bourgogne jusqu'au bout !) ou en couche épaisse sur une moitié de bagel !

Moutarde version mi-forte : les nouvelles moutardes Maille

moutarde mailleMaille a réussi à faire de la moutarde un produit tendance et "rare" (ou tout du moins limité) en présentant chaque saison une collection éphémère de quelques parfums vendus exclusivement dans ses boutiques en nom propre (c'est à dire à Dijon, Paris ou en ligne mais pas dans un supermarché lambda !).
Ainsi chaque saison propose ses tendances et ses éditions limitées alors, si vous aimez un parfum, il va falloir faire des réserves ! (j'ai encore le souvenir d'une certaine édition vanille-noix finie un peu trop rapidement et jamais rééditée depuis ...).
Jusqu'alors, la marque axait surtout ses créations sur des accords plutôt originaux et suivant la saisonnalité (serpolet-poivron ou fromage de brebis-basilic l'été et chèvre-poire ou chataigne-truffe l'hiver). Petite nouveauté cet été, on joue non seulement sur les parfums mais aussi sur les packs en proposant les 3 petits pots (et non les 3 petits cochons !) dans des couleurs opaques très flashy mises en valeur par un coffret blanc immaculé. Avouez quand même que ce coffret ressemble plus à un objet pop et arty qu'à une "simple" moutarde ! (si on pousse le bouchon très loin, on peut même faire un parallèle entre ces pots colorés et l'oeuvre proposée par Buren au Grand Palais pour Monumenta !).

Moutarde version forte : les moutardes Fallot élaborées avec la Maison Loiseau

moutarde fallotQu'est ce qu'il se passe quand la dernière Maison à fabriquer de la moutarde de manière artisanale rencontre une Maison triplement étoilée au Michelin ? On arrive au summum de la finesse et du raffinement de ce qui se fait en matière de moutarde ! Les dernières créations élégantes et subtiles de cette collaboration ? Une "Moutarde à la Fleur de Noisette et à la Vanille Bourbon" (parfaite avec une viande blanche ou des Saint-Jacques), une "Moutarde aux Feuilles de Coriandre et à l'Orange confite" (idéale avec un magret de canard ou dans une sauce pour des langoustines ou des asperges) et une "Moutarde aux Cèpes et au Thé fumé" (plus automnale et donc complèmentaire d'un gibier ou d'une viande rouge). Avec de tels produits, on comprend vraiment comment la moutarde peut, savamment dosée, jouer parfaitement son rôle de condiment et apporter une touche finale qui sublime une composition !

Enfin, pour finir, ne croyez pas que vous allez échapper à un peu de dijonisme ! En effet, il n'est de moutarde que de Dijon ! 2 preuves à cela ?
1) La devise de Dijon "Moult me tarde" qui remonte à cette glorieuse époque (hélas révolue !) où les Ducs de Bourgogne étaient plus puissants que les rois de France témoigne que cette tradition moutardière fait vraiment partie du patrimoine de la ville
2) (attention là c'est du très lourd !) L'homme le plus puissant du monde réclame de la Moutarde de Dijon (et pas une autre !) pour son hot-dog où qu'il soit sur terre. Qui ? Barack Obama of course !

Donc, vous l'aurez compris, Yes Mou-tarde !

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